Pendant
que la pluie se fait désirer au sud du Togo, la préfecture de Tône a,
elle, du mal à sortir la tête de l’eau. Maisons détruites, cultures
endommagées. La rumeur selon laquelle les ouvrages de l’Entreprise
Boukoungou Mahamadou et Fils (EBOMAF) en voie de réalisation sur la RN
24 reliant Dapaong à Borgou auraient pris un sérieux coup, ont circulé,
suscitant colère et incompréhension au sein de la population. Quoi de
plus urgent que de se déplacer pour faire les recoupements et situer le
peuple togolais qui, de plus en plus, cherche à être informé des
réalisations publiques allant dans l’amélioration de son quotidien et du
désenclavement des zones les plus reculées. Voyage sur les routes de la
préfecture.
Distant
de 49 km de Dapaong, Borgou, selon le directeur de publication d’un
organe de presse ayant fait le milieu il y a quelques années, prenait
des heures à être joint en voiture. Mais avec la nouvelle voie de 10
mètres plus 4 mètres de trottoir, le temps ne sera plus un facteur
limitant pour les éventuels touristes visiteurs et la population
autochtone. A en croire M. Check Diara Oumar, un des responsables des
travaux sur la voie, la société Ebomaf prévoit la construction de 150
hangars pour le commerce, 6 retenues d’eau et 5 forages pour la
population de la zone.
Et concernant le système de compactage qui peut conférer une certaine
longévité à la voie, le technicien rassure que « suite aux études du trafic, il est prévu un sol ciment recouvert de 5 cm de goudron ».
M. Diara poursuit qu’Ebomaf est à 40% de réalisation, mais que ce
pourcentage aurait pu être beaucoup plus élevé, n’eût été les
intempéries qui retardent l’exécution de certaines tâches spécifiques,
comme le malaxage du sol avec le ciment par la « recycleuse ».
Malgré
les explications du technicien, il nous tardait de rejoindre le fameux
pont de Panabagou en construction qui a fait l’objet de notre
déplacement. Ainsi, le premier pont en allant à Borgou se trouve être
celui sur lequel ont porté les rumeurs. La superstructure trône au
milieu de la voie comme défiant la colère de la nature. L’eau ayant
baissé de débit, continue de couler à côté. « Où sont les dommages des pluies du 13 août ? »,
avons-nous demandé à M. Mody N’Diaye, Directeur des Travaux. En guise
de « dégâts » causés, c’est plutôt le terre-plein faisant office de voie
de contournement et dont une partie du sable a été emportée, qui était
sous nos yeux. Malgré que nous ayons fait mieux que Saint Thomas en
doutant de la véracité des propos du DT –parce que même le sable qui a
été emporté, est de nouveau remis en place et la voie n’était pas
bloquée -, on était obligés de nous rendre à l’évidence : la
communication a été mal utilisée pour décrire ce qui s’est passé.
Devons-nous
nous contenter de ce seul pont alors qu’un autre est en
construction sur la voie menant à Borgou? Et si c’était de l’autre dont
il est question ? Cap alors sur le pont de Ganloré.
Situé
au PK 21/377, l’ouvrage fait 60 m de long et a des chances de figurer
parmi les grands ponts du Togo. Même s’il se trouve sur une voie
secondaire. Malik Ouro-Adohi, Conducteur des Travaux, prend les ouvriers
à témoin pour expliquer les effets de la pluie sur l’avancement des
travaux. « Cela fait la troisième fois que nous faisons les travaux
de terrassement pour la grue qui doit déposer les poutres sur les
supports. Si le ciel est clément ce soir, je suis certain que ce sera
chose faite dans la journée de demain », se désole-t-il. A côté des
supports, se trouvent des instruments de mesure banals en apparence. M.
Malik explique leur usage. « Ce sont des appareils d’appui en
élastomer qui vont servir à soutenir les poutres sur les supports. Au
nombre de 24, ils ont une durée de vie de 25 ans, pour les Etats qui ont
les moyens de les faire changer au bout de ce temps. Leur conception
fait suite à des mesures faites sur le terrain et aux résultats envoyés
en France», prévient-il.
Sur
le site, sont visibles les poutres prêtes à être posées sur les
supports, de même que la grue affectée à cet usage. Le terrassement par
lequel les supports du pont sont accessibles, est encore frais suite aux
travaux devant permettre à la grue de se rapprocher des supports.
Vivement que dame nature soit clémente et leur permette d’effectuer la
manœuvre sans laquelle l’avancée n’est pas possible.
Mais
la visite ne s’est pas réduite seulement à Borgou. Ponio et Cinkanssé
aussi se toilettent pour faire peau neuve. L’avancement des travaux sur
ces axes ainsi que les moyens mis en œuvre par la société Ebomaf tant en
matériel qu’en moyens humains seront présentés dans les jours et
semaines à venir.
Godson K.
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