Université de Lomé
Le
monde estudiantin vient d’être secoué par l’annonce d’une mesure
disciplinaire à l’encontre de neuf étudiants membres de l’Association
des étudiants togolais (Aset). Convoqués ce lundi matin devant le
Conseil de discipline de l’Université de Lomé, a été notifié leur
exclusion sur la base d’appartenance à un mouvement « illégal et à
l’origine de troubles sur les campus du pays ».
L’année académique 2013-2014 entamée
avec des retards dans la publication des notes de l’année précédente et
les difficultés liées à l’inscription en ligne vient d’enregistrer une
première déconvenue avec l’annonce d’une vague d’exclusions. La tension
entre les associations estudiantines et les dirigeants des universités
est montée d’un cran par l’annonce aujourd’hui d’une mesure
disciplinaire à l’encontre de neufs étudiants, tous membres de
l’Association des étudiants togolais (Aset).
Ce lundi 27 janvier, neuf étudiants de
cette association se sont vu notifier verbalement leur exclusion des
campus du pays. Raison invoquée, l’Aset, dont ils sont membres serait
une association illégale et à l’origine de troubles sur les campus du
pays.
Le mercredi 08 janvier dernier, l’Aset
avait critiqué l’inadéquation entre le système LMD et les enseignements
qui sont dispensés sur les campus universitaires du Togo. Cette
inadéquation, selon Benjamin Amouzouvi, est à l’origine de multiples
abandons enregistrés chaque année depuis l’entrée en vigueur du système.
Les étudiants concernés ont déclaré
attendre une notification officielle de la mesure disciplinaire avant de
réagir. Selon le président de l’Aset, Benjamin Amouzouvi, des actions
d’envergure seront entreprises pour annuler la décision dès que leur
exclusion leur sera officiellement notifiée.
On se rappelle que l’Aset, dès sa
création, a donné du fil à retordre aux autorités universitaires par ses
actions en faveur de l’étudiant togolais. Elle exige depuis le début de
cette année, un allègement des conditions d’accès aux bourses et aux
allocations. Pour l’heure, seuls peuvent bénéficier des bourses les
nouveaux étudiants ayant obtenu une moyenne supérieure ou égale à 14,
les allocations étant conditionnées à la validation d’au moins 28
crédits sur 60.
Cette mesure disciplinaire, si elle se
confirme, n’est pas pour apaiser le climat déjà tendu au sein des
universités du pays. Si l’association dont sont membres les étudiants
n’est pas légalement constituée, le bon sens voudrait que l’on ordonne
sa dissolution. L’exclusion des étudiants membres de ce mouvement ne
signifie en rien sa dissolution. Nul ne serait surpris d’assister à une
radicalisation des mouvements estudiantins. Le risque de troubles est
donc à prendre au sérieux et il revient aux premiers responsables des
universités d’adopter des mesures pouvant contribuer à une poursuite de
l’année en cours.
Géraud Afangnowou
liberte hebdo
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