Pour les informations qui viennent jusqu’alors du terrain, le dossier des incendies qui s’était déjà invité dans la campagne électorale à travers des offensives de l’opposition togolaise continue de coller à la peau des candidats des partis présents au gouvernement togolais. Ce dimanche, invitées à l’émission 12-13 de nos confrères de Radio Nana fm, les numéros 2 et 3 de la liste UNIR du Grand Lomé, Léguézim-Balouki Essossimna, ministre du commerce et Ekoué Dédé Ahoéfa, ministre de l’environnement se sont soumises aux incriminations formulées par des femmes de marché qui étaient en débrayage cette semaine, et dont l’animateur de l’émission en faisait échos.
Et la défense ne s’est pas fait prier pour dérouler ses arguments. Pour la titulaire du département des commerces, elle s’est étalée dans les mesures prises par l’Etat dans les jours et semaines qui ont suivi les incendies. « Quand il y a eu les incendies, le chef de l’Etat s’est fortement impliqué dans la résolution, du moins dans un début de soutien à ces femmes, que ce soit à Lomé ou à Kara. Et il nous a d’abord instruit pour mettre en place un guichet unique qui a regroupé autour, plusieurs structures, pour discuter avec les femmes. Elles étaient fortement impliquées. Nous avons eu plusieurs réunions avec ces femmes, et avec elle, nous avons pu mettre en place une stratégie de soutien à ces femmes. Le chef de l’Etat a aussi mis à la disposition de ces femmes, un montant de deux milliards pour être réparti entre les sinistrés que ce soit à Lomé comme à Kara. On a fait la répartition. Après, il y a eu des jeunes qui ont eu la volonté, l’initiative de mettre en place ou d’initier un téléthon pour pouvoir recouvrer des ressources pour aider ces femmes. Et nous les avons soutenus aussi dans cette initiative. Même on a impliqué les associations des femmes de marché, des commerçants pour pouvoir s’impliquer dans ce processus. Et à l’issue de ce processus, il s’est avéré qu’il n’y a pas eu vraiment d’engouement, puisque le système de téléthon était que c’est la population qui va offrir des montants. On a ouvert deux comptes et en plus de ça, le système de message et de téléphone consistait à ce que les populations donnent une partie de leurs crédits à ces sinistrés. A la fin de ce téléthon, nous avons eu au total, environ 3 millions. Mais il y a eu aussi des communautés genre nigérien et puis les assureurs. Les nigériens ont offert 15 millions, les assureurs ont offert 20 millions. En plus de ça, l’Etat a mis les fonds à disposition pour pouvoir construire des sites de relocalisation de ces commerçants. A Lomé, nous sommes pratiquement à la fin de ces travaux. A Kara, c’est en cours. A Lomé où nous sommes pratiquement à la fin, on a pu numéroter les places et les dimensionner. Nous n’avons pas encore fait la réception pour pouvoir attribuer les places aux différents commerçants », s’est évertuée à expliquer Mme Balouki.
C’est en tout cas une réponse qui ne saurait combler les attentes des victimes de ces drames vu que ces dernières se sentent flouées et disent que la répartition n’a pas été à la hauteur, puisqu’elles n’ont pas bénéficié de la totalité de la somme qu’elles avaient déclarée. Justement à ce sujet, la candidate-ministre du parti UNIR se débattant comme un beau diable, a tenu à apporter des précisions suivantes : « C’est un appui financier que l’Etat a apporté aux sinistrés. Ce n’est pas une indemnisation. J’ai eu à leur dire que, ce n’est pas une indemnisation, il y a la procédure de justice qui se poursuit et à l’issue de ça, le jour où on identifiera les responsables de ces incendies, et bien, ce seront ces responsables qui devront indemniser ces sinistrés. Mais aujourd’hui, l’Etat à travers le chef de l’Etat a voulu appuyer ces femmes là, pour les aider un tant soi peu à faire quelque chose. Voilà où on en est. Donc, il y a des femmes qui nous ont approchés pour nous dire qu’elles ont déclaré avoir perdu tant, et qu’elles n’ont eu que ceci. Mais je leur ai dit que ce n’est pas une indemnisation, c’est un appui financier que l’Etat a accordé aux sinistrés ».
La question à l’étape actuelle et au moment où les candidats aux législatives du 25 juillet 2013 sillonnent coins et hameaux du pays, même ceux qui dans un passé proche ont été détenus à la prison dans le cadre des enquêtes sur cette affaire des incendies, est de savoir si un jour on connaitra les auteurs de ces incendies.
« Nous avons confiance à la justice togolaise. Nous savons qu’un processus est en cours. Et il nous faut absolument laisser la justice faire son travail dans les règles du métier. C’est vrai que tout le monde est pressé, mais on doit laisser la latitude à la justice pour pouvoir faire son travail indépendant, dans les termes et dans les normes qui vont nous permettre de connaitre ceux qui ont posé ces actes et aussi de les sanctionner avec toute la rigueur de la loi. Parce que c’est un problème très grave pour notre pays. Et nous compatissons pleinement à la douleur de nos mamans et celle des commençants des marchés », telle est la conviction personnelle de Mme Ekoué Dédé Ahoéfa.
Une chose est certaine, ce dossier des incendies, comment ils ont survenus, qui sont les personnes soupçonnées de l’avoir commis, les personnes arrêtées sont-elles les vraies auteurs, quelle gestion est faite des conséquences…, tous ces éléments pèseront très lourd dans le vote des électeurs surtout des femmes de marchés et aussi des victimes collatérales de ces incendies qui ont ruiné à jamais la vie des milliers de Togolais.
G.K, Lomé
Telegramme228
No comments:
Post a Comment