Wednesday, July 31, 2013
Après les législatives, l’opposition et le pouvoir s’accusent de fraudes
Togo - Faut-il en rire ou en pleurer ? C’est la question que se poseront certains qui ont suivi sur les ondes de nos confrères de Radio Victoire fm ce mercredi matin, le débat entre un responsable du parti présidentiel UNIR déclaré vainqueur des Législatives du 25 juillet dernier et un autre de la Coalition Arc-En-Ciel, un regroupement de partis de l’opposition politique togolaise, arrivé en troisième position.
En fait, intervenant six jours après le scrutin et au lendemain de la publication officielle des résultats provisoires, Florent Manganawè de UNIR et Jean Kissi, tel dans un jeu de ping-pong, se sont renvoyé les accusations de fraudes dont les partis dont ils défendent respectivement la cause se seraient rendus coupables. « Ce scrutin était truqué. Reste aux gens eux-mêmes de prendre leur responsabilité. Nous aussi, nous ne considérons pas qu’un recours va entraîner quoi que ce soit. Parce que, que vous le vouliez ou non, la Cour constitutionnelle est inféodée au pouvoir. Le problème du Togo, c’est le pouvoir et les institutions. Mais ce n’est pas montrer le peuple du doigt. Le peuple togolais est félicité partout. Mais c’est le pouvoir là qui est décrié partout. Nous n’avons pas d’institutions justes au Togo, il n’y a pas de justice au Togo. La justice est inféodée au pouvoir », c’est la conviction de Jean Kissi, tête de liste de Coalition Arc-En-Ciel dans le Vo et Secrétaire national du CAR. Pour les renvois d’accusation de fraude que le parti présidentiel a formulés par la voix de M. Manganawè, le nouvel élu pour siéger à l’Assemblée nationale togolaise justifie le rafle des trois sièges de Vo par son regroupement, par le fait que « ce n’est pas nous qui avons organisé les élections mais nous sommes populaires. Si c’est nous qui avons organisé les élections dans le Yoto, on peut dire que nous avons fraudé. Nous avons gagné dans le Yoto des élections que nous n’avons pas organisées. Nous ne demandons pas autre chose, que nous ayons une CENI équilibrée. Que le gouvernement prenne sa moitié et que l’opposition prenne sa moitié ». Il a d’ailleurs poursuivi en faisant constater que « si aujourd’hui le Togo ne s’est pas embrasé, c’est parce que nous, nous aimons notre pays. Parce que je vous ai donné l’exemple du jeune qui a été arrêté à Agbaohonou. Ce jeune, il est rapporteur du BV (Bureau de vote) désigné par UNIR, parce que le président était de l’opposition, il est de UNIR. Et il changeait avec son bic les résultats du BV ». « Les gens ont voulu lui mettre le pneu au cou. Si ça c’était passé, vous imaginez comment ça va entacher les élections ? Si vous apprenez le jour des élections à 16 h que quelqu’un a été brûlé dans le Vo parce qu’il falsifiait les résultats des élections, vous savez ce que ça aurait pu produire dans ce pays ? », ce sont là des interrogations aussi formulées par Jean Kissi.
Loin de rester silencieux, sans réaction face au doigt accusateur qui est pointé sur le parti de Faure Gnassingbé, Florent Manganawè n’y est pas allé par quatre chemins pour renverser la vapeur. « Quand on dit qu’il y a bourrage, et tout ceci et tout cela, je veux bien qu’on m’en donne la preuve. Ce sont des affirmations qui sont nées de la débordante imagination de la tête de nos collègues de l’opposition. Tout simplement pour dénigrer notre victoire. Et ça on le sait. Mais en tout état de cause, qu’il y ait comme Jean Kissi le dit, quelqu’un qui s’est levé de son propre chef pour réagir pour ceci ou pour cela, ça c’est son problème. Ça n’engage que lui, ça n’engage pas UNIR. Et ça n’entache pas la crédibilité de l’ensemble du vote national. Comme je le dit, le Togo ne se résume pas à Vo. Qu’il y en ait un qui ait fait quelque chose là-bas, ici aussi à Lomé, je peux vous en citer. Que ce soit à Adamavo Azikpévi, que ce soit à l’EPC Anfamé, que ce soit à Pa de Souza, il y a eu des choses, et moi je ne voudrais pas en parler », a révélé ce membre du parti au symbole de la Colombe blanche dans un ciel bleu. Poussant la curiosité, pour savoir si on doit déduire que le parti présidentiel a été aussi volé par l’opposition, le journaliste en a eu sa réponse. « Oui bien sûr. Quand on interdit à nos gens mandatés d’aller s’asseoir, comment vous appelez ça ? Quand vous avez désigné quelqu’un pour vous représenter dans un bureau de vote et qu’on lui interdit l’accès, vous appeler ça comment ? Pourquoi on l’a fait ? Qu’est-ce que ça cache ? », s’est demandé M. Manganawè.
Si la position de la Coalition Arc-En-Ciel reflète bien celle du CST (Collectif Sauvons le Togo), un autre regroupement de partis politiques de l’opposition et d’organisations de défense des Droits de l’Homme, arrivé en deuxième position selon les résultats proclamés par la CENI, il y a lieu de croire que la bataille ne sera pas du tout facile dans la prochaine Assemblée même si l’opposition y sera en minorité. « Que vous le vouliez ou non, si vous maintenez ces résultats comme ça, on se verra à l’Assemblée. Même si on a un plus bas nombre de députés qu’avant l’Assemblée ne sera pas facile pour eux », a promis Jean Kissi. Bon à suivre !
G.K, Lomé
Telegramme228
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