Les problèmes s’accumulent à l’Université de Lomé. Le retard dans le versement des allocations d’aide ou de bourse, la non-disponibilité des relevés de notes…les étudiants ont toutes les raisons de se mettre dans tous leurs états. Comme cela ne suffisait pas, ils doivent être prêts à recomposer dans certaines matières déjà validées. C’est une décision de la présidence de l’Université de Lomé.
Dans la plateforme revendicative des étudiants, figure le non affichage jusqu’à présent des notes d’Harmattan. Jointe au téléphone par notre Rédaction il y a quelques jours, une source concordante du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a expliqué le retard de la publication des notes par un problème d’ordre académique, et indiqué que le ministre de tutelle, Octave Nicoué Broohm est intervenu et que le problème est en train d’être réglé et les notes seront bientôt affichées. Mais ce n’était qu’un leurre, puisque la pagaille et le cafouillage continuent.
Dans l’application du système LMD, c’est la Direction des Affaires Académiques et de la Scolarité (DASS) qui se charge de gérer et d’établir les relevés de notes de toutes les facultés et départements. Et un logiciel est conçu à cet effet. À en croire des sources universitaires, les départements et facultés pour la plupart, ont déjà envoyé leurs notes. Mais le logiciel dont dispose la DASS n’arrive pas à « générer » les notes. La raison, il n’est pas adaptable au nombre de crédits exigés. Sur 180 crédits, le logiciel ne peut « générer » qu’environ 104 ou 150 par exemple. Conséquence, les notes de certaines matières bien que validées ne figurent pas sur les relevés. Et depuis, la situation est restée telle. Comme alternative, la présidence a décidé la semaine dernière de convoquer les étudiants à venir recomposer dans les matières dont les notes ne sont pas « générées » par le logiciel. Une décision qui fâche. Le corps enseignant murmure. Au sein des étudiants, ça grogne.
« C’est la pagaille absolue organisée. Aujourd’hui tout le monde sait que l’Université de Lomé a le dos au mur », regrette une source proche du dossier. La conception de ce logiciel confiée par népotisme à un jeune togolais qui résiderait en Occident, aurait coûté au budget de l’Université des centaines de millions, sans compter son déplacement de Lomé et son logement pour ce travail. Et voilà aujourd’hui les résultats. Alors que chaque année l’Université produit des ingénieurs, des docteurs en informatique à l’ENSI, au CIC ou en mathématique, qui peuvent bien faire l’affaire, et à moindre coût. Mais le « mendèfrèrisme » a primé. Un expert en la matière explique que la conception d’un logiciel demande un long processus, une enquête. Et c’est en fonction du nombre de crédits à valider au niveau de chaque département ou faculté qu’on devait le concevoir. Aujourd’hui rien à faire, sauf, tout recommencer. « Concevoir un logiciel pour générer, ce sont les ABC (Ndlr, les choses élémentaires) qu’on apprend aux étudiants en informatique », peste-t-il. Ce qui est visiblement difficile pour le moment, vu la situation financière précaire de l’Université.
En tout cas, à la veille du début des semestres de Mousson, les étudiants doivent attendre encore longtemps et surtout prendre leur mal en patience. Les notes d’Harmattan sont renvoyées aux calendes grecques. Ainsi vont l’Université de Lomé et le système LMD. Et dire que nous sommes au 21ème siècle, l’ère des Tics !
Pierre-Claver KUVO
ALTERNATIVE
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