Saturday, July 13, 2013

TOGO CRIS D’ALERTE DES EMPLOYES DE LA PREFECTURE DU GOLFE: 9 mois sans salaire et humiliés par Gilbert Bawara

  •   Gilbert BawaraIls sont nombreux,  les employés de la préfecture du Golfe à  monter au créneau depuis la semaine dernière. Ces derniers réclament leurs salaires.  A les entendre depuis qu’ils ont été engagés le 30 octobre 2012 à la préfecture du Golfe par le président de la délégation spéciale Kossi Aboka, Ils n’ont jamais perçu leurs salaires.
Dépassés par la situation de précarité et les problèmes auxquels ils font face ils ont décidé de revendiquer leurs droits. Ils sont au total 99 employés à vivre ce calvaire depuis  plusieurs mois.
 Après moult rencontres sans suite  avec leur employeur , ils ont décidé de porter le problème devant leur ministre de tutelle (Gilbert Bawara ) ce lundi 08 juillet 2013.  Mais au lieu de la rencontre et des explications  qu’ils étaient légitimement en droit d’attendre,  ces derniers se sont vus intimer l’ordre de vider les lieux , et ce de façon assez humiliante.  Le ministre Gilbert Bawara  aurait tout simplement demandé au service d’ordre de les « expulser des locaux de son ministère » .
                                                                                                               
 Voici en substance le témoignage de l’un d’entre eux ( ayant requis l’anonymat)  :
 
Nous avons été recrutés sur la décision numéro 6 le 30 octobre 2012 à la préfecture du Golfe par le président de la délégation spéciale de la préfecture du Golfe Kossi Aboka. Depuis ce temps jusqu’aujourd’hui nous n’avons perçu aucun salaire. Alors que parmi nous il y a des pères de famille, il y a des gens qui avec le temps ont été renvoyés de leur domicile parce qu’ils sont endettés et ils ne paient pas les loyers. Il en a qui ont des problèmes et qui sont poursuivis par la gendarmerie parce qu’ils sont surendettés et ne trouvant pas de ressources pour payer ces dettes, on leur a envoyé tout simplement des convocations.
Alors face à cette situation difficile, nous avons fait le pas vers le président de la délégation spéciale de la préfecture du Golfe plusieurs fois pour lui demander ce qui se passe réellement pour qu’on ne reçoive pas nos salaires comme tous les autres agents. 
Chaque fois il nous dit “bientôt  ça va aller, priez ça va aller“.  Et les bientôt, on a commencé à les encaisser comme nos salaires et pour exprimer notre ras le bol nous avons décidé de le 26 du mois passé (26 Juin,Ndlr) d’aller voir le ministre de tutelle parce que la décision a été approuvée par lui (Gilbert Bawara) .
Tout ce que nous demandons aujourd’hui c’est que nous soyons payés. Cela fait presque 9 mois que nous n’avons perçu aucun salaire. Alors qu’il faut venir  au service, mettre le carburant dans la moto, il faut se vêtir et nourrir sa famille à la maison et affamer 94 familles pendant 9 mois, c’est quand même insupportable pour un citoyen Togolais.
Nous sommes quand même des citoyens Togolais et nous estimons que nous devons rentrer dans nos droits. Nous avons le droit de travailler, nous avons fait des études mais je ne comprend pas pourquoi alors que l’opportunité est donnée à la préfecture de recruter des agents qu’elle peut payer pour réduire la pauvreté,  nous en  soyons là.  C’est terrible.   
Aujourd’hui (Lundi 8 juillet 2013), nous nous sommes transportés au ministère de tutelle depuis le matin à 7 heures GMT, nous sommes restés là attendre le ministre sous les arbres le ministre (Gilbert Bawara, Ndlr) jusqu’à ce soir à 17h 30 GMT pour qu’il nous écoute et nous explique ce qui bloque le payement de notre salaire.
Mais à notre grande surprise à l’arrivée du ministre, il a tout simplement demandé qu’on vide les lieux.  Nous avons été pratiquement été humiliés mais ce que nous tenons à dire aujourd’hui c’est que nous croyons toujours  en la bonne foi de nos responsables.
Nous sommes dans un pays qui est déclaré pays de droits et le président Faure fait des efforts dans ce sens.Le Togo est un pays de droits et tout citoyen a le droit minimum de manger, de se vêtir et quand l’opportunité est donnée qu’on recrute des gens qui sont exploités jusqu’à ce moment et à qui on ne donne rien, c’est criminel.
Ce que nous disons aujourd’hui est que nous en appelons au ministre de l’administration territoriale  de la décentralisation et des collectivités locales. Nous avons compris qu’il est sous pression  ou c’est sur un coup d’humeur  ou qu’il a eu une journée difficile, nous ne cesserons de faire le pas  vers lui pour qu’il nous écoute.  Nous sommes ses enfants.  Nous sommes ses frères aussi.
Nous sommes tous Togolais. Sur ma carte nationale d’identité, il est inscrit que je suis togolais et en tant que citoyen togolais, nous devons nous comprendre. C’est le minimum vital.
 
 Ampah Johnson

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