Depuis les états généraux de la presse,
son état de santé s’est dégringolé à la suite d’un subit déficit
immunitaire. Le consulat de France a pris du temps pour délivrer un visa
d’évacuation au président de la Haac. A Paris, son état de santé, très
inquiétant, reste stable. Le régime qu’il sert avec zèle a du mal à
l’aider alors qu’il est dans un état très critique.
Il n’est pas la première victime abandonnée par le régime au moment où
il a le plus besoin du soutien de l’État pour se soigner. Kokou Tozoun
doit son salut à l’intervention d’un homme d’affaires proche du pouvoir,
Victor Sossou, originaire de la même préfecture que lui. Le consul
honoraire de la Slovaquie près du Togo n’a jamais ménagé ses efforts
pour assister celui qu’il dit être son grand frère. N’eut été son
soutien financier spontané et son coup de main, le président de la Haute
autorité de l’audiovisuel et de la communication aurait eu beaucoup de
mal à être évacué alors qu’il était dans un état critique. Si une
disposition permet que les présidents d’institution soient pris en
charge en cas de soins à l’étranger, c’est qu’il faut, avant tout
disposer d’un visa d’évacuation sanitaire et non d’un visa ordinaire
type C. A la suite du trop d’énergie déployée dans l’organisation et le
déroulement des états généraux de la presse, le président de
l’institution de régulation, déjà malade, s’est retrouvé terrassé par le
mal qu’il traîne.
Une chute vertigineuse d’immunité l’a maintenu pendant plusieurs jours
au lit et alors qu’il a demandé un visa d’évacuation d’urgence, le
consulat de France a pris du temps. « Le dossier n’était pas complet » a
laissé entendre une source consulaire à la rédaction de Afrikaexpress.
Du côté de la présidence, malgré l’insistance du malade, aucune
intervention officielle n’a eu lieu pour faciliter l’obtention du visa.
Il a pourtant adressé deux courriers au chef de l’État qui n’a donné
aucune suite, il a fini par joindre Faure Gnassingbé grâce à un
intermédiaire, ce qui n’a pas non plus porté les fruits attendus.
En effet, pour une évacuation sanitaire, le malade doit donner des
garanties financières pour ses soins notamment un chèque de 40.000 euros
et une assurance maladie urgente. Il doit aussi disposer d’un hôpital
en attente de le recevoir et de la preuve que sa maladie ne peut être
traitée « efficacement » qu’en France. Kokou Tozoun ne disposait ni de
l’un, ni de l’autre. Mais il avait un visa long séjour circulation dans
son passeport diplomatique qui lui permet de débarquer à tout moment en
France ou en « espace Schengen pour des séjours n’excédant pas trois
mois » selon la même source au consulat de France. Finalement,
l’intervention de l’ambassadeur aurait permis de trouver un arrangement
pour que le patron de la Haac puisse arriver à Paris où il est en soins
intensifs.
« Il va falloir lui remonter l’immunité puis le mettre en soins de
transition avant qu’il ne reprenne son traitement traditionnel » a
précisé une source médicale qui a accès au dossier. Il est déplorable
qu’un président d’une des institutions les plus importantes de notre
pays ait autant de mal à se faire soigner alors qu’il est encore en
exercice. L’État, pour le respect de son image doit prendre des
dispositions que cela ne se répète pas souvent. Sauf qu’ici, c’est Faure
Gnassingbé lui-même qui traîne, une manière de prendre sa revanche sur
les ex barons de son père.
Kokou Tozoun est un ancien journaliste qui a profité de la grève
générale des années 1990 pour se rapprocher du pouvoir alors qu’il était
syndicaliste. Ses pairs d’hier l’accusent de trahison alors que le
natif du moyen Mono a profité pour occuper plusieurs postes au
gouvernement. Désastreux ministre de la justice, ce serait son dernier
poste, depuis, il tient d’une main de fer l’institution de régulation,
avec contre lui, la majorité des journalistes. L’État togolais devrait
prendre ses soins en charge et l’aider à retrouver rapidement sa santé.
Bonne guérison !
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