Sans budget, la CENI dépend directement
du Ministère de l'Administration territoriale, lequel piloterait
directement les opérations pré-électorales. L'opposition dénonce une
stratégie de fraude.
Dans le cadre de la préparation de la présidentielle 2015, la Commission
électorale nationale indépendante (CENI) indique avoir supervisé, du
18 au 23 août, une série de remise à niveau de ses ressources humaines,
en l’occurrence “la formation des formateurs des niveaux 1 et 2 qui se
tient à Lomé depuis le 11 août dernier”. Les sessions qui se déroulent
au Lycée de Tokoin et sont conduites par “l’opérateur technique ZETES
sous la supervision de la CENI”.
”La session vise à donner aux participants les compétences théoriques,
pratiques ainsi que des techniques en vue d’une utilisation correcte des
kits biométriques lors de la prochaine révision des listes
électorales“, indique le site de la CENI. 120 personnes sur les 160
candidats seront sélectionnées en vue du démarrage des préparatifs pour
la révision des listes électorales.
Controverses
Des opérations qui se déroulent en pleine controverse quant à l’indépendance de la Commission électorale.
Au cours de son passage sur Radio Victoire jeudi dernier, Eric Dupuy,
secrétaire national à la communication de l’ANC, a mis en doute
l’indépendance de cette commission qui serait directement dirigée par
Gilbert Bawara, ministre en charge du budget. Il accuse le pouvoir en
place de mettre en place des stratégies de fraude électorale.
“Aujourd’hui, la CENI est quasiment pilotée par le Ministre de
l’Administration territoriale, Monsieur Bawara qui nous a dit jeudi en
réunion qu’il assiste ou intervient parfois dans les plénières”,
dénonce Eric Dupuy.
Selon M. Eric Dupuy, tout le processus électoral, contrairement aux
dispositions du code électoral, est piloté par le ministre en charge de
l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des
Collectivités locales. Les opérateurs de saisie, les formateurs, ont été
recrutés par le ministre, à en croire M. Dupuy, alors qu’officiellement
c’est l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi (ANPE), qui
s’est chargé du recrutement.
La CENI opère depuis quelques mois sans budget, alors que sa présidente, Mme Dola Angèle Aguigah, serait à l’étranger.
En principe, les membres de la CENI sont nommés pour un mandat d’un an
non renouvelable, mais le bureau reste en fonction jusqu’à la
désignation du nouveau. Le renouvellement du bureau actuel n’est pas
encore opéré.
Cette controverse intervient alors que la phase de révision des listes
électorales est la plus importante selon des experts électoraux
indépendants. Durant cette phase, le parti au pouvoir en profite pour
inscrire abondamment des mineurs et n’entreprend guère les corrections
des listes pour supprimer les personnes délocalisées ou décédées.
LE TEMPS
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