« Chaque fois qu’un homme
défend un idéal ou une action pour améliorer le sort des autres ou
s’élever contre une injustice, il envoie dès lors une petite vague
d’espoir » (Robert Fitzgerald Kennedy)
Dans l’affaire dite « d’escroquerie internationale »,
un autre épisode s’ouvre ce jeudi même à Lomé. Un épisode judicaire,
pour être plus précis. En effet, l’ancien ministre de l’Administration
territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales,
Pascal Akoussoulèlou Bodjona est cité à comparaître de nouveau devant le
juge d’instruction du Tribunal de Première Instance de Lomé pour être
écouté sur le fond du dossier. Mais une telle convocation à se présenter
de nouveau au tribunal est-elle justifiée, même juridiquement ?
Il faut déjà savoir que l’ancien
ministre avait été blanchi dans cette affaire par la Chambre
d’Accusation de la Cour d’Appel de Lomé qui a prononcé en fin d’année
dernière, l’annulation de toute la procédure dans l’affaire en indexant
clairement les multiples violations de cette procédure et du code pénal.
Ainsi, il va de soi que tous les actes de cette procédure, y compris la
plainte déposée par l’Emirati Abass Al Yousef sont tombés et quasiment
« infondés ». Mieux, cet acte avait été jugé non conforme à
l’article 422 du Code pénal et rappelé dans sa décision du 20 juin 2012
par la Cour Suprême dans ce même dossier. Selon cette instance, seule la
Cour d’appel est habilitée à recevoir les auditions des ministres en
fonction.
Aussi, la sortie quelques mois après ce verdict judicaire glorieux pour l’ancien ministre, du livre « Le Mouton noir
» par l’ancien PDG d’Elf Loïk Le Floch-Prigent, un des acteurs-clés de
ladite affaire, a littéralement fait sortir du boisseau, certains faits
graves orchestrés par le pouvoir togolais dans l’instruction du dossier.
On est plus que surpris de découvrir certaines révélations de Loik Le
Floch-Prigent qui met sérieusement le pied dans les plats avec des pieds
de nez aux autorités du Togo.
« Je commence même à douter qu’il y a
eu de l’argent dépensé en la matière. Peut-être que ce qui est d’une
manière extravagante dont l’origine est essentiellement les difficultés
qu’avait le président togolais à écarter le ministre des collectivités
territoriales, Pascal BODJONA. Je pense que l’origine des affaires est
là et que mon transfert de Côte d’Ivoire avait simplement pour but de
faire un échange de bons procédés entre les deux présidents. Donc je
pense qu’il n’y a rien d’autre dans toute cette affaire dite
d’escroquerie internationale. Il n’y a pas un mot de cela. J’en avais eu
très peu parce que je l’avais vu deux fois dans toute ma vie et je n’ai
jamais eu aucune relation avec lui», «…J’aurai dû accepter de dénoncer Pascal BODJONA, c’est que je n’ai pas tardé à comprendre… », « J’ai
été l’enjeu du combat entre le n°1 et le n°2 du régime. Il fallait que
le n°2 disparaisse un peu. Il s’agit de Pascal Bodjona. Et donc je
devais être l’instrument de cette libération du n°1 vis-à-vis du n°2
»…voilà, entres autres, de troublantes révélations qui apportent
indiscutablement de l’eau au moulin du verdict judiciaire du mois de
décembre 2013 en faveur de M. Bodjona.
Il parait clair comme l’eau de roche que l’affaire dite d’« escroquerie internationale »
est cousue de fil blanc. Pourquoi alors une nouvelle citation à
comparaitre ? Si ce n’est de l’acharnement, ou en un mot de l’acrobatie
judiciaire qui enlise davantage la justice togolaise aux ordres, dans
les profondeurs de sa triste réputation.
Ivan Xavier Pereira
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