Comme
une armée disparate composée de recalés, de has been, de naufragés et
même de rescapés, l’opposition togolaise, dans ses préparatifs en vue de
la présidentielle de 2015 pour affronter la candidature de Faure
Gnassingbé, a fini par « révéler » qu’elle préfère plutôt baliser la
voie à son principal et unique challenger : Faure Gnassingbé. Et lui,
n’en demande pas mieux !
Le mercure du climat politique ne fait que monter au Togo, depuis l’annonce par la Coalition Arc-en-ciel de son candidat unique à la candidature unique de l’opposition, en la personne de Me Dodji Apévon du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR). Et depuis l’ouverture du Conclave entre le Collectif Sauvons le Togo et Arc-en-ciel, dans l’objectif de pouvoir dégager un seul candidat au nom de toute l’opposition.
L’annonce de la candidature de Me Apévon a sonné comme un réveil pour certains leaders de partis, pourtant membre de la même coalition que le président du CAR. Ces derniers qui semblaient sommeiller depuis que l’hypothèse de la candidature unique de l’opposition est vendue chère, comme la seule stratégie pouvant conduire à une victoire sur le parti UNIR à la présidentielle de 2015.
Très vite, au sein de la même coalition, beaucoup de voix discordantes se sont faites entendre. Me Mohamed Tchassona Traoré, président national du Mouvement des Citoyens pour la Démocratie et le Développement (MCD) et Bassabi Kagbara du Parti Démocratique Panafricain (PDP), par ailleurs président en exercice de la coalition, ont vite réagi, taxant cette candidature unique de leur propre coalition de mascarade, de simulacre de vote, de vice de forme, etc. et de façon sérieusement médiatisée.
Fini donc le chant à l’unisson de la candidature unique de l’opposition. Même si certains, dans les rangs de l’opposition, s’accrochent encore à ce rêve, d’autres n’hésitent pas à leur répondre que le mal est déjà fait et la rupture a atteint un tel pic dommageable comme il a été donné de constater avec des querelles infamantes et profondes qui se sont éclatées au grand jour. Cette empoignade intestine donne de toute évidence un grand coup de massue à la négociation en cours au sein du conclave de l’opposition, essentiellement destiné à faire dégager une fumée blanche autour d’un seul candidat.
A quoi a servi finalement la fusion des forces de l’opposition ? En a-t-on vraiment tiré profit ? Y-a-t-il encore espoir que le conclave – qui va poursuivre ses travaux cette semaine – aboutisse à cet objectif fixé à la base ? La réponse semble à tout point de vue, négative. Mieux, tout conspire aujourd’hui à donner raison à ceux qui émettaient d’ailleurs des inquiétudes quant à cette tentative de rapprochement de l’opposition. Ces inquiétudes tenaient en deux risques : celui de rassembler en un seul creuset, l’opposition et ses propres fossoyeurs. Ensuite, celui de travailler à baliser la voie à Faure Gnassingbé en 2015. Sur les deux points, nul doute que le pari a été tenu.
Comme dans un beau scénario
Un spectre hante une certaine classe de l’opposition togolaise. Elle n’annonce aucune stratégie. La seule, s’il en est c’est la réclamation juste du départ de Faure Gnassingbé. Mais à leur opposée, bien d’autres achèvent d’indiquer la voie à suivre au président fondateur d’UNIR.
Avec ses quinze années d’expérience politique, la CPP s’est refusée à toute ambition présidentielle pour 2015. Son président, Francis Ekon vient de déclarer au cours des manifestations des quinze années d’existence du parti : « nous n’avons pas encore un projet de société pour ces élections. Si dans l’avenir, nous le définissons et s’il devient conforme à celui d’un autre parti nous serons obligés d’y aller en rang uni ». Ce parti, membre de la classe des naufragés de l’opposition, sait manifestement ce qu’elle veut et son propos est alors réaliste et pragmatique.
Naufragé également et has been en plus, le parti UFC quasiment conscient de son absence à la prochaine présidentielle quémande à son propre président, sa candidature. Sa branche de BENELUX est active à ce sujet. Même avec son âge vénérable, Gilchrist Olympio, ne semble pas non plus avoir la moindre intention de renoncer à lorgner le siège présidentiel. Mais il reste conscient que son âge le force à prendre du recul.
Recalé, Agbéyomé Kodjo, le président d’OBUTS pour sortir de son long mutisme est polémiste : « La scène à laquelle se livrent les acteurs politiques est ahurissante. Ma parole dans cette cacophonie serait inaudible ».
Recalé et rescapé, Nicolas Lawson appelle la classe politique togolaise à la « responsabilité ». Il invite ses pairs à « une prise de conscience…aucun parti politique ou groupe de partis politiques pris isolément ne peut résoudre les problèmes cruciaux qui affectent le Togo »…
Autant de réactions, de concours de circonstances, de purs adjuvants, qui balisent la voie au président de la République Faure Gnassingbé. Quoi de mieux et de plus beau, quand ses propres adversaires lui tracent la voie à suivre. On se croirait dans un scénario onirique !
Il ne reste plus que le président Faure Gnassingbé, prenne son bâton de pèlerin en annonçant sa candidature. Etant donné surtout qu’avec ses agissements, l’opposition semble lui montrer à l’horizon tous les signes d’une belle victoire.
Franck Didier D’Oliveira (Telegramme228)
Le mercure du climat politique ne fait que monter au Togo, depuis l’annonce par la Coalition Arc-en-ciel de son candidat unique à la candidature unique de l’opposition, en la personne de Me Dodji Apévon du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR). Et depuis l’ouverture du Conclave entre le Collectif Sauvons le Togo et Arc-en-ciel, dans l’objectif de pouvoir dégager un seul candidat au nom de toute l’opposition.
L’annonce de la candidature de Me Apévon a sonné comme un réveil pour certains leaders de partis, pourtant membre de la même coalition que le président du CAR. Ces derniers qui semblaient sommeiller depuis que l’hypothèse de la candidature unique de l’opposition est vendue chère, comme la seule stratégie pouvant conduire à une victoire sur le parti UNIR à la présidentielle de 2015.
Très vite, au sein de la même coalition, beaucoup de voix discordantes se sont faites entendre. Me Mohamed Tchassona Traoré, président national du Mouvement des Citoyens pour la Démocratie et le Développement (MCD) et Bassabi Kagbara du Parti Démocratique Panafricain (PDP), par ailleurs président en exercice de la coalition, ont vite réagi, taxant cette candidature unique de leur propre coalition de mascarade, de simulacre de vote, de vice de forme, etc. et de façon sérieusement médiatisée.
Fini donc le chant à l’unisson de la candidature unique de l’opposition. Même si certains, dans les rangs de l’opposition, s’accrochent encore à ce rêve, d’autres n’hésitent pas à leur répondre que le mal est déjà fait et la rupture a atteint un tel pic dommageable comme il a été donné de constater avec des querelles infamantes et profondes qui se sont éclatées au grand jour. Cette empoignade intestine donne de toute évidence un grand coup de massue à la négociation en cours au sein du conclave de l’opposition, essentiellement destiné à faire dégager une fumée blanche autour d’un seul candidat.
A quoi a servi finalement la fusion des forces de l’opposition ? En a-t-on vraiment tiré profit ? Y-a-t-il encore espoir que le conclave – qui va poursuivre ses travaux cette semaine – aboutisse à cet objectif fixé à la base ? La réponse semble à tout point de vue, négative. Mieux, tout conspire aujourd’hui à donner raison à ceux qui émettaient d’ailleurs des inquiétudes quant à cette tentative de rapprochement de l’opposition. Ces inquiétudes tenaient en deux risques : celui de rassembler en un seul creuset, l’opposition et ses propres fossoyeurs. Ensuite, celui de travailler à baliser la voie à Faure Gnassingbé en 2015. Sur les deux points, nul doute que le pari a été tenu.
Comme dans un beau scénario
Un spectre hante une certaine classe de l’opposition togolaise. Elle n’annonce aucune stratégie. La seule, s’il en est c’est la réclamation juste du départ de Faure Gnassingbé. Mais à leur opposée, bien d’autres achèvent d’indiquer la voie à suivre au président fondateur d’UNIR.
Avec ses quinze années d’expérience politique, la CPP s’est refusée à toute ambition présidentielle pour 2015. Son président, Francis Ekon vient de déclarer au cours des manifestations des quinze années d’existence du parti : « nous n’avons pas encore un projet de société pour ces élections. Si dans l’avenir, nous le définissons et s’il devient conforme à celui d’un autre parti nous serons obligés d’y aller en rang uni ». Ce parti, membre de la classe des naufragés de l’opposition, sait manifestement ce qu’elle veut et son propos est alors réaliste et pragmatique.
Naufragé également et has been en plus, le parti UFC quasiment conscient de son absence à la prochaine présidentielle quémande à son propre président, sa candidature. Sa branche de BENELUX est active à ce sujet. Même avec son âge vénérable, Gilchrist Olympio, ne semble pas non plus avoir la moindre intention de renoncer à lorgner le siège présidentiel. Mais il reste conscient que son âge le force à prendre du recul.
Recalé, Agbéyomé Kodjo, le président d’OBUTS pour sortir de son long mutisme est polémiste : « La scène à laquelle se livrent les acteurs politiques est ahurissante. Ma parole dans cette cacophonie serait inaudible ».
Recalé et rescapé, Nicolas Lawson appelle la classe politique togolaise à la « responsabilité ». Il invite ses pairs à « une prise de conscience…aucun parti politique ou groupe de partis politiques pris isolément ne peut résoudre les problèmes cruciaux qui affectent le Togo »…
Autant de réactions, de concours de circonstances, de purs adjuvants, qui balisent la voie au président de la République Faure Gnassingbé. Quoi de mieux et de plus beau, quand ses propres adversaires lui tracent la voie à suivre. On se croirait dans un scénario onirique !
Il ne reste plus que le président Faure Gnassingbé, prenne son bâton de pèlerin en annonçant sa candidature. Etant donné surtout qu’avec ses agissements, l’opposition semble lui montrer à l’horizon tous les signes d’une belle victoire.
Franck Didier D’Oliveira (Telegramme228)
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