A 7 mois des prochaines présidentielles,
l’option d’une candidature unique de l’opposition se complique
davantage. Pour cause, la crise naissante au sein de la Coalition Arc en
ciel où le choix de Me Apévon Dodji, comme candidat de la coalition, ne
fait pas l’unanimité. Pire au sein de son propre parti, l’on soupçonne
le Président d’honneur Me Yawovi Agboyibo de nourrir l’ambition d’une
ultime candidature à la présidentielle.
Trois semaines après l’entame du conclave en vue de dégager des
stratégies communes dans la perspective des prochaines élections
présidentielles, l’opposition togolaise, mieux les oppositions
togolaises se cherchent toujours. Si au sein du Collectif Sauvons le
Togo, la coalition du chef de file de l’opposition, une semblant de
sérénité semble régner, il n’en est pas pour autant au sein du camp en
face avec lequel on espère trouver un consensus en vue de dégager un
candidat unique qui pourra mieux représenter l’opposition togolaise face
à la candidature de Faure Gnassingbé qui ne fait plus l’ombre d’un
doute. Mais la situation au sein de la Coalition Arc-en-ciel complique
les données et, plus que jamais cette initiative semble vouée à l’échec.
La comédie au sein de la Coalition Arc-en-ciel
Dans une interview accordée à Afreepress et publiée par nos confrères de
Golfe Info, dans leur livraison n° 920 en date du Lundi 29 Juillet, Me
Tchassona Traoré, le président national du Mouvement citoyen pour la
démocratie et le développement (Mcd) ébauchait, en des termes voilés,
cette crise au sein de la coalition dont son parti est membre.
«Plusieurs personnes sur les sept membres à Arc-en-ciel veulent être
candidats. Les choses ne sont pas aussi faciles du moment où il y a déjà
des velléités qui s’expriment», renseignait l’avocat. Lors du primaire
de la coalition Arc-en-ciel, presque tous étaient en lice à l’exception
de Bassabi Kagbara, absent du pays lors du choix du candidat de la
coalition dont il est pourtant le coordonnateur. Un argument qu’il
brandit aujourd’hui, pour contester le choix de Me Dodji Apevon du
Comité d’action pour le renouveau (Car).
«La méthode de désignation de Dodzi Apévon n’était pas sincère, et c’est
ça que je conteste», confiait-il à Afrikaexpress, il y a quelques
jours. Plus étonnant, Me Traoré Tchassona, leader pourtant d’une petite
formation politique, peste contre la procédure qui a abouti au choix de
Me Dodji Apévon dénonçant au passage «simulacre de vote ».
Brigitte et Gerry jouent aux pompiers
Dans cette cacophonie totale, certains leaders de formations politiques
membres de la coalition, essayent, tant bien que mal, de jouer au sapeur
pompier. C’est le cas du Secrétaire général de la Convention
démocratique des peuples africains (Cdpa), Brigitte Adjamagbo-Jonhson et
du président du Nouvel Engagement Togolais (Net) qui tentent d’être
démocratique. L’ancienne candidate malheureuse aux élections de 2010
estime que « le choix de Me Dodji Apévon à été à la régulière ». En
soutien à sa position, le jeune leader du Net, Gerry Taama. L’ancien
officier des Forces Armées Togolaises (Fat) tente de ramener la
discipline, même si ce n’est à la militaire.
«Tous ont droit à la parole, voir à la divergence », explique t-il. «
Les propos tenus durant ces derniers temps ont été tenus dans un
contexte d’informations mais dans les jours à venir, ils va sans aucun
doute y avoir une évolution. Une bonne partie des choses a été mise au
clair à une réunion», avance t-il.
Selon le leader du Net, la veille de toute élection présidentielle donne
toujours lieu à des «empoignades» et le Togo n’en a pas l’exclusivité.
Même si ce point il a raison, les dernières évolutions, mieux les
dernières rumeurs au sein du Car ne ramènent pas la sérénité au sein du
parti du candidat de la coalition Arc-en-ciel.
Agboyibo renaît de ses cendres?
On le croyait politiquement mort, mais les dernières rumeurs en
provenance de l’état major du parti qu’il a crée semblent annoncer le
contraire. Le bélier noir de Kouvé et opposant des premières heures de
la démocratie nourrirait des ambitions présidentielles. Et à ce jour
deux tendances se dégageraient au sein du parti rouge. L’une visiblement
favorable à la dynamique unitaire, l’autre roulant pour le président
d’honneur Me Yawovi Agboyibo, qui nourrirait l’ambition d’une ultime
candidature à la présidentielle. Les prochains jours permettront de
tirer au clair dans cette affaire.
L’Arc-en ciel aboie, Jean-Pierre Fabre passe…
«Dans une logique normale, l’opposition togolaise n’a pas besoin de
conclave pour désigner un candidat unique. Les choses devraient se
dessiner d’elles-mêmes et des discussions
n’auront pour objectifs que de tirer les conclusions de l’évidence ».
C’est par ces mots que nos confrères de l’Indépendant Express, dans
leur livraison du 14 août légitimaient le choix de Jean-Pierre Fabre
comme candidat unique de l’opposition.
«Un candidat unique est celui qui devrait incarner le peuple,
l’opposition. Un candidat unique est celui qui devrait de par le passé
avoir le plus grand nombre de voix aux élections passées. Un candidat
unique est celui qui est reconnu sur le plan national et international
comme le chef de file de l’opposition, le véritable challenger du
candidat du parti au pouvoir » poursuivent-ils. De toute évidence, les
critères précités sont en faveur de Jean-Pierre Fabre. C’est dire en
d’autres termes qu’aujourd’hui, celui qui devrait bénéficier du soutien
des autres partis de l’opposition pour arriver à assurer l’alternance
pour le Togo c’est incontestablement le président national de l’Alliance
nouvelle du changement (Anc).
« Ce sont les petites rivières qui vont vers les grandes, et non le
contraire, d’après un adage. Il n y a plus de débat à aller chercher
loin celui qui pourrait incarner la candidature unique de l’opposition.
C’est Jean-Pierre Fabre et tous les leaders le savent » conclu notre
confrère.
En dehors des présidentielles de 2005, qui ont conduit Faure Gnassingbé
au pouvoir dans un contexte peu démocratique, l’opposition togolaise n’a
plus réussi, ni avant ni après, à placer une candidature unique face au
candidat de Rpt/Unir au pouvoir depuis quatre décennie avec la règne
des Gnassingbé.
Mawulikplimi AMEGEE
Afrikapress
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