Sunday, August 17, 2014

Présidentielle 2015 : Les cafouillages au sein de la Coalition Arc-en-ciel compliquent les données

ARC en Ciel
A 7 mois des prochaines présidentielles, l’option d’une candidature unique de l’opposition se complique davantage. Pour cause, la crise naissante au sein de la Coalition Arc en ciel où le choix de Me Apévon Dodji, comme candidat de la coalition, ne fait pas l’unanimité. Pire au sein de son propre parti, l’on soupçonne le Président d’honneur Me Yawovi Agboyibo de nourrir l’ambition d’une ultime candidature à la présidentielle.

Trois semaines après l’entame du conclave en vue de dégager des stratégies communes dans la perspective des prochaines élections présidentielles, l’opposition togolaise, mieux les oppositions togolaises se cherchent toujours. Si au sein du Collectif Sauvons le Togo, la coalition du chef de file de l’opposition, une semblant de sérénité semble régner, il n’en est pas pour autant au sein du camp en face avec lequel on espère trouver un consensus en vue de dégager un candidat unique qui pourra mieux représenter l’opposition togolaise face à la candidature de Faure Gnassingbé qui ne fait plus l’ombre d’un doute. Mais la situation au sein de la Coalition Arc-en-ciel complique les données et, plus que jamais cette initiative semble vouée à l’échec.

La comédie au sein de la Coalition Arc-en-ciel


Dans une interview accordée à Afreepress et publiée par nos confrères de Golfe Info, dans leur livraison n° 920 en date du Lundi 29 Juillet, Me Tchassona Traoré, le président national du Mouvement citoyen pour la démocratie et le développement (Mcd) ébauchait, en des termes voilés, cette crise au sein de la coalition dont son parti est membre.

«Plusieurs personnes sur les sept membres à Arc-en-ciel veulent être candidats. Les choses ne sont pas aussi faciles du moment où il y a déjà des velléités qui s’expriment», renseignait l’avocat. Lors du primaire de la coalition Arc-en-ciel, presque tous étaient en lice à l’exception de Bassabi Kagbara, absent du pays lors du choix du candidat de la coalition dont il est pourtant le coordonnateur. Un argument qu’il brandit aujourd’hui, pour contester le choix de Me Dodji Apevon du Comité d’action pour le renouveau (Car).

«La méthode de désignation de Dodzi Apévon n’était pas sincère, et c’est ça que je conteste», confiait-il à Afrikaexpress, il y a quelques jours. Plus étonnant, Me Traoré Tchassona, leader pourtant d’une petite formation politique, peste contre la procédure qui a abouti au choix de Me Dodji Apévon dénonçant au passage «simulacre de vote ».

Brigitte et Gerry jouent aux pompiers


Dans cette cacophonie totale, certains leaders de formations politiques membres de la coalition, essayent, tant bien que mal, de jouer au sapeur pompier. C’est le cas du Secrétaire général de la Convention démocratique des peuples africains (Cdpa), Brigitte Adjamagbo-Jonhson et du président du Nouvel Engagement Togolais (Net) qui tentent d’être démocratique. L’ancienne candidate malheureuse aux élections de 2010 estime que « le choix de Me Dodji Apévon à été à la régulière ». En soutien à sa position, le jeune leader du Net, Gerry Taama. L’ancien officier des Forces Armées Togolaises (Fat) tente de ramener la discipline, même si ce n’est à la militaire.

«Tous ont droit à la parole, voir à la divergence », explique t-il. « Les propos tenus durant ces derniers temps ont été tenus dans un contexte d’informations mais dans les jours à venir, ils va sans aucun doute y avoir une évolution. Une bonne partie des choses a été mise au clair à une réunion», avance t-il.

Selon le leader du Net, la veille de toute élection présidentielle donne toujours lieu à des «empoignades» et le Togo n’en a pas l’exclusivité. Même si ce point il a raison, les dernières évolutions, mieux les dernières rumeurs au sein du Car ne ramènent pas la sérénité au sein du parti du candidat de la coalition Arc-en-ciel.

Agboyibo renaît de ses cendres?

On le croyait politiquement mort, mais les dernières rumeurs en provenance de l’état major du parti qu’il a crée semblent annoncer le contraire. Le bélier noir de Kouvé et opposant des premières heures de la démocratie nourrirait des ambitions présidentielles. Et à ce jour deux tendances se dégageraient au sein du parti rouge. L’une visiblement favorable à la dynamique unitaire, l’autre roulant pour le président d’honneur Me Yawovi Agboyibo, qui nourrirait l’ambition d’une ultime candidature à la présidentielle. Les prochains jours permettront de tirer au clair dans cette affaire.

L’Arc-en ciel aboie, Jean-Pierre Fabre passe…


«Dans une logique normale, l’opposition togolaise n’a pas besoin de conclave pour désigner un candidat unique. Les choses devraient se dessiner d’elles-mêmes et des discussions
n’auront pour objectifs que de tirer les conclusions de l’évidence ». C’est par ces mots que nos confrères de l’Indépendant Express, dans leur livraison du 14 août légitimaient le choix de Jean-Pierre Fabre comme candidat unique de l’opposition.

«Un candidat unique est celui qui devrait incarner le peuple, l’opposition. Un candidat unique est celui qui devrait de par le passé avoir le plus grand nombre de voix aux élections passées. Un candidat unique est celui qui est reconnu sur le plan national et international comme le chef de file de l’opposition, le véritable challenger du candidat du parti au pouvoir » poursuivent-ils. De toute évidence, les critères précités sont en faveur de Jean-Pierre Fabre. C’est dire en d’autres termes qu’aujourd’hui, celui qui devrait bénéficier du soutien des autres partis de l’opposition pour arriver à assurer l’alternance pour le Togo c’est incontestablement le président national de l’Alliance nouvelle du changement (Anc).

« Ce sont les petites rivières qui vont vers les grandes, et non le contraire, d’après un adage. Il n y a plus de débat à aller chercher loin celui qui pourrait incarner la candidature unique de l’opposition. C’est Jean-Pierre Fabre et tous les leaders le savent » conclu notre confrère.


En dehors des présidentielles de 2005, qui ont conduit Faure Gnassingbé au pouvoir dans un contexte peu démocratique, l’opposition togolaise n’a plus réussi, ni avant ni après, à placer une candidature unique face au candidat de Rpt/Unir au pouvoir depuis quatre décennie avec la règne des Gnassingbé.

Mawulikplimi AMEGEE
Afrikapress

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