« Idiotie juridique suprême », «
persistance du non droit au Togo », « le pouvoir donne des preuves que
Bodjona est une menace sérieuse pour 2015 », « Pascal Bodjona a été
enlevé par Faure Gnassingbé pour des raisons politiques », « nous sommes
bien à l’état nature, sans lois, sans raison ni bon sens »…
La liste de ces réactions dans les rangs de l’opposition est longue,
très longue. Il en est de même pour les organisations de défense des
droits de l’homme et même l’écrasante majorité des togolais qui trouvent
lâche et immoral ce deuxième rapt de Pascal Bodjona par le
Prince-héritier du Togo.
Le droit est donc systématiquement anéanti au Togo pour laisser place à
une sorte de jungle où le plus fort affiche ses biceps à tout bout de
champ pour se faire craindre. La terreur est plus qu’une réalité au
Togo. Et tout cela à cause d’un enjeu, 2015.
Ah oui, la peur de perdre les privilèges du pouvoir a donc conduit Faure
Gnassingbé et ses acolytes à des actes extrêmes qui plongent le Togo
dans un abîme effarant.
Il ne saurait d’ailleurs en être autrement quand on sait avec quelle
facilité le Prince a hérité du pouvoir alors qu’il n’était qu’un
immature de premières heures.
En 2005, alors qu’il n’avait que 39 ans sans expérience avérée, sans
culture réelle, Faure a été poussé sur le piédestal du pouvoir par
l’armée et les ténors du régime. Sans doute qu’ils avaient compté à
l’époque sur l’apparente naïveté du jeune qu’ils espéraient aider à
asseoir les balises d’une vraie démocratie au Togo.
Mais non, le jeune a très vite fait de se muer en monarque
inconditionnel à qui personne ne peut se permettre de résister. Un à un,
il a démoli tous ceux qui ont œuvré pour l’installer dans le fauteuil
de son père, tout comme tous ceux qui, autour de lui, donnent des gages
de lucidité et de clairvoyance.
A cause du colossal héritage laissé par son père défunt, Faure a vite
fait d’embastiller Kpatcha Gnassingbé, son frère de sang qui semblait
trop lorgner cette fortune du vieux. Il l’a donc fait embastiller après
l’avoir totalement déchu de tous ses biens.
Aujourd’hui, plus de 5 ans après ce spectacle bestial, toute la famille
Gnassingbé est bâillonnée. Tous les filles et fils d’Eyadema sont
neutralisés par Faure Gnassingbé, le puissant des puissants.
Et comme si cela ne suffisait pas, l’homme a étendu son couperet sur
tous les autres gros pontes du régime dont notamment Pascal Bodjona
qu’il tente par tous les moyens de réduire au silence.
Ô Togo mon pauvre pays ! Où le Prince veut-il vraiment t’amener ?
Personne ne peut vraiment trouver une réponse à une telle question.
Certainement que le Prince lui-même n’a de réponse à une telle question
simplement parce que ne se possédant pas, n’ayant plus de repère fiable,
il a choisi, de guerre lasse, de naviguer à vue, divaguant dans un sens
comme dans l’autre.
Dans un tel contexte, seule la mobilisation réelle et résolue du peuple
saura sortir ce pays du précipice dans lequel le jeune monarque est
irrésistiblement en train de le plonger.
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