Ça
commence plutôt bien l’ambiance au Togo en prélude à la prochaine
élection présidentielle qui aura lieu en 2015. Pendant que l’opposition
reste intransigeante sur les reformes avant la tenue du scrutin
présidentiel, certains de ses cadres, même s’ils ont toujours fait objet
de méfiance en tant que vrais acteurs de l’opposition, tombent sous le
charme de Faure Gnassingbé.
Après Jean Luc Homawoo de l’UFC qui a appelé il y a deux semaines la jeunesse à voter pour Faure Gnassingbé, ce sont des cadres du parti de l’ancien président de l’assemblée M. PERE Dahuku, actuellement en convalescence en Europe, qui viennent de regagner carrément le parti de Faure Gnassingbé.
À la tête de l’équipe, David Ourna-Gnanta qu’i s’explique avec un grain d’optimisme en titillant un peu l’opposition. Voici notre entretien.
Après Jean Luc Homawoo de l’UFC qui a appelé il y a deux semaines la jeunesse à voter pour Faure Gnassingbé, ce sont des cadres du parti de l’ancien président de l’assemblée M. PERE Dahuku, actuellement en convalescence en Europe, qui viennent de regagner carrément le parti de Faure Gnassingbé.
À la tête de l’équipe, David Ourna-Gnanta qu’i s’explique avec un grain d’optimisme en titillant un peu l’opposition. Voici notre entretien.
pa-lunion.com : Monsieur David Ourna-Gnanta, bonjour !
David Ourna-Gnanta : Bonjour !
Jusqu’à quelques heures au paravant, on vous connaissait comme militant du parti Alliance, l’un des cadres de ce parti. Et nous avons appris que vous et quelques uns de votre parti vous ralliez le parti au pouvoir, UNIR. Donnez-nous les raisons qui vous poussent à faire ce choix.
Nous avons posé un acte de fidélité et de réalisme politique. De fidélité parce que notre patron politique Dawuku Péré a donné une ligne politique. Cette ligne politique, nous avons pris le temps de réfléchir, d’analyser en même temps la situation sociopolitique du pays et l’avenir même du parti, et en analysant tout ça, nous avons compris qu’il avait vraiment raison et nous avons décidé de nous aligner sur sa position. Et c’est l’acte que nous avons posé.
De réalisme, parce que quand nous faisons aujourd’hui le bilan du parcours démocratique au Togo, nous nous rendons compte que, la multiplicité des partis politiques, n’a vraiment rien apporté à notre démocratie. Pour nous, il serait souhaitable que demain, de grands blocs idéologiques se créent, et qu’au sein de ces blocs, il s’exerce, une démocratie à l’interne.
Donc, vous reniez aujourd’hui, le fait d’avoir créé un parti avec votre propre idéologie. L’option n’était pas bien choisie, vous voulez dire ?
Non. Nous sommes un pays en construction, je l’ai toujours dit. La démocratie, c’est un processus. Nous sommes dans le processus et nous nous adaptons aux transformations, nous nous adaptons aux réalités qui se présentent. Au moment où nous nous sommes engagés dans l’opposition, la situation n’est plus la même aujourd’hui. Et le parti UNIR a épousé nos idéaux, vous connaissez très bien l’histoire de la création de l’Alliance par le président Péré. Donc aujourd’hui, nous pensons qu’il faut réellement revoir les choses autrement. Et nous pensons qu’avec UNIR, nous pouvons apporter notre contribution d’une véritable nation togolaise.
Autrement dit, vous retournez à la case de départ ! Vous n’avez jamais été en effet un parti de l’opposition !
Rire. Non. Au moment où nous créions notre parti, UNIR n’existait pas. C’est le RPT qui existait et le RPT a été conduit à sa dernière demeure par le président actuel, parce qu’il sait ce que le RPT a fait comme mal au peuple togolais, et ensemble, il veut créer avec nous, une nouvelle façon de faire la politique. Et j’espère que d’autres acteurs aussi émergeront au sein de l’opposition, avec une autre manière de faire la politique.
Mais on se rappelle quand votre président Monsieur Dawuku Péré avait fait ce choix, vous nous aviez dit que ce n’était pas le choix de votre parti et qu’il avait fait un choix personnel. Qu’est-ce qui a changé aujourd’hui pour que vous le suiviez ?
Nous avions été clairs que c’est une décision personnelle du président Péré et c’était clair pour tout le monde. Et pour nous, c’était très difficile de nous engager tout de suite. Nous avions pris le temps d’analyser la situation et il fallait prendre du temps, et c’est ce que nous avons fait. Le temps nous a permis de voir la réalité, d’analyser la situation d’avantage et de comprendre qu’il avait raison. Rappelez-vous, toujours à vos micros j’ai été clair en disant que, je n’ai ni l’âge, ni l’expérience de Monsieur Dawuku Péré.
Ça veut dire que sa sagesse est au-delà de ce que vous pensez. C’est lui qui vous guide en fait.
Tout à fait. Il s’est comporté en leader. Un leader ne se fait pas guidé, un leader guide, il donne une ligne et nous suivons cette ligne.
Vous avez aussi dit à l’époque qu’il fallait attendre voir les conséquences positives de l’acte que Monsieur Péré a posé. Mais ces conséquences positives, vous ne nous aviez pas parlé de cela, ou c’est déjà arrivé qu’on ne s’en est pas rendu compte. Ou, vous voulez nous en parler maintenant ?
Tout à fait, nous avons dit qu’il faut attendre les conséquences positives, et les conséquences positives commencent aussi parce que nous, nous pouvons apporter comme contribution à son action. Ce que nous, nous pouvons apporter comme contribution au processus de changement engagé par le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé.
Est-ce que vous ne jouez pas le jeu d’un père qui a perdu le chemin, qui n’est plus totalement valide et donc, des enfants qui sont entrain de se chercher et qui s’offrent au premier venu ?
Non. Pas du tout. Pas du tout. En toute honnêteté, tout le monde sait aujourd’hui que, entre 2005 et aujourd’hui, il y a eu assez d’avancées dans le pays, assez d’avancées démocratiques et il y a des bases qui ont été jetées et qu’il faut renforcer. Et je crois qu’en étant absent, nous ne pouvons pas aider à renforcer et à faire avancer les choses dans le pays.
Mais ce que vous faites, est-ce que ça tue l’Alliance ou l’Alliance demeure comme telle et c’est vous qui partez ?
Rire. Il revient à chacun de tirer les conséquences politiques et juridiques de la situation. Et le président Péré est le seul élu au congrès de l’Alliance démocratique pour la patrie en mars 2009. Il a été le seul qui a tous les pouvoirs de désigner telle ou telle autre personne pour travailler avec lui, et au moment de poser son acte, il n’a jamais désigné un dirigeant intérimaire. Et tout est clair, il revient à chacun de tirer les conséquences.
Donc, chacun vole dans sa direction !
Je dis, il revient à chacun de tirer les conséquences, mais je vous rassure que la majorité des cadres du parti s’inscrivent dans la logique du président. Et c’est une question de fidélité et les gens s’inscrivent dans sa logique parce qu’il a toujours été un homme transparent, honnête, fidèle à son passé, fidèle à son idéologie.
Mais, pourquoi vous ne vous inscrivez pas directement dans la logique de la fusion- création en décidant la disparition pure et simple de votre du parti Alliance ? Au lieu de vider votre parti de sa coquille.
Non. Je crois que je n’ai pas le pouvoir de décider, je vous ai dit. La seule personne qui est élue au congrès, c’est le président Péré. Et nous prions Dieu qu’il revienne en forme, mais moi, avec la majorité des cadres, nous portons désormais les couleurs du parti UNIR.
Combien êtes-vous à prendre cette décision ?
Nous sommes les cadres provenant de toutes les régions du pays, je vous dis, c’est la majorité des cadres. Et nous irons sur le terrain pour discuter avec nos bases. Je les ai déjà consultées et retenez très bien, je suis le gestionnaire des ressources humaines du parti. Je suis le président du parti. Je suis le président du comité national des adhésions et donc j’ai discuté avec tout le monde, cette décision n’est pas une surprise pour qui que ce soit.
Ma question demeure. Combien êtes-vous à partir aujourd’hui pour UNIR ? Dix, quinze, un million ?
Attend, qui part ? Le président est à UNIR, les membres le suivent à UNIR.
Mais finalement, c’est dans la perspective de 2015 ?
Non, dans la perspective de la construction d’une véritable nation togolaise. 2015 n’est qu’une étape. Nous soutiendrons le candidat de UNIR en 2015. Nous gouvernerons avec lui après les élections, si nous gagnons. Et dans tous les cas, nous gagnerons parce que nous ne serons pas sur le terrain pour perdre. Nous gagnerons et nous gouvernerons avec lui dans l’intérêt supérieur de la nation.
Précisément, qu’est-ce que vous allez apporter vous, de plus au parti UNIR ? Que ce soit pour la prochaine présidentielle ou dans la vie quotidienne de ce parti au pouvoir ?
Nous apporterons notre expérience politique. Nous apporterons notre expérience de la pratique de la démocratie, nous apporterons notre expérience, notre vision pour la construction d’une nation togolaise qui doit être une ethnie de toutes les ethnies. La nation où on ne parle plus de Nord- Sud, la nation où tout le monde parle Togo.
Bientôt une nouvelle élection présidentielle, le débat se fait sur la place autour des réformes, en allant s’associer à UNIR, ça veut dire que vous êtes dans la dynamique des réformes tel que UNIR les pense aujourd’hui ?
Je suis effectivement dans la dynamique telle que UNIR les pense. Parce que, UNIR a envoyé à l’assemblée nationale, la limitation du mandat présidentiel, UNIR a envoyé le mode de scrutin à deux tours, UNIR a envoyé les réformes de la cour constitutionnelle telles que préconisées par le CPDC rénové. Je m’inscris dans cette logique là, parce que UNIR est dirigé par le chef de l’Etat actuel, le président Faure Gnassingbé. Et il a manifesté sa bonne volonté de faire les réformes. Et je dis aujourd’hui que le dialogue doit se faire sur le principe du décompte au don. Et je crois que le pouvoir a donné, mais j’attends qu’on me dise ce que l’opposition a donné.
Vous nous surprenez un peu sur ce plan, puisque vous étiez au CPDC. Vous aviez soutenu que les réformes doit impérativement être faites et vous avez même donné des positions qui étaient les positions aujourd’hui de ceux qui aujourd’hui sont de l’opposition. Mais aujourd’hui, c’est justement la grande question. Pourquoi vous pensez que le pouvoir a tout donné, l’opposition n’a rien donné.
Non, je crois qu’il faut être très précis. Au CPDC rénové, ce que nous avons recommandé, c’est ce que le gouvernement a envoyé à l’assemblée nationale.
Et rejeté par les députés !
Ecoutez, au CPDC rénové, nous n’avions pas mis dans les recommandations, la retro activité du texte sur la limitation du mandat présidentiel. Parce que nous pensions que c’est un débat juridique. Et il fallait d’abord, introduire les acquis, ce que le peuple togolais a voté en 1992 et le pouvoir l’a fait. Mais malheureusement, on s’est retrouvé dans une situation de défis, où la minorité a contraint la majorité à démontrer sa force.
Monsieur David Ourna Gnanta, merci !
SOURCE: PA LUNION
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