Le Parlement a examiné et adopté lundi, le projet de loi de finances/gestion 2014, document rejeté par les principaux partis de l’opposition. Ce budget est équilibré en recettes et en dépenses pour la somme de 832,7 milliards de F.CFA contre 694 milliards de F.CFA pour l’année 2013, soit une augmentation d’environ 19,5%.
Qualifié de budget à "grandes innovations" par le ministre des finances et de l’économie Adji Ayassor, ce budget n’a pas été approuvé par les principaux partis de l’opposition représentés à l’Assemblée nationale.
Les députés du Groupe Parlement ANC-ADDI (Alliance Nationale pour le Changement /..) et ceux de la Coalition "Arc-en-ciel" ont rejeté ce budget. La seule député de "Sursaut National" a aussi voté contre cette loi de finances. Seuls les députés du Groupe parlementaire UNIR (Union pour la République, le parti au pouvoir) et de l’Union des Forces de Changement (UFC) l’ont adopté.
"Il est inadmissible et inacceptable pour nous de donner notre caution à un budget qui ne reflète pas la constitution de notre pays et qui ne respecte pas les directives de l’Uémoa (Union économique et monétaire ouest-africaine)", a affirmé Me Isabelle Améganvi (Photo), président du groupe Parlementaire ANC/ADDI.
Selon elle, la loi des finances/2014, "ne prend pas en compte le chapelet de bonnes intentions que le Premier ministre a déclinées devant les députés le 18 septembre dernier. En plus, nous estimons que les grands axes sociaux qui posent problèmes dans notre pays et qui donnent lieu à des troubles sociaux ne sont pas pris en compte comme il devrait l’être et de manière assez responsable notamment les domaines de la santé et de l’éducation", a-t-elle souligné.
Elle a dénoncé pêle-mêle le budget d’environ 1,3 milliards de F.CFA alloué à la consommation d’électricité par la présidence et celui prévu pour la construction d’une "présidence annexe".
Le budget examiné et adopté se décompose en budget général pour 830,4 milliards de F.CFA et en compte d’affection spéciale pour un montant de 2,3 milliards de F.CFA.
Il est prévu une ligne de crédit de 101 milliards de F.CFA pour l’apurement de la dette intérieure de l’Etat contre 90,2 milliards de F.CFA en 2013, soit une augmentation de 14,5%.
"C’est un budget à grandes innovations. Et la plus grande innovation, est l’intérêt manifesté par le gouvernement dans les infrastructures économiques, plus particulièrement les infrastructures routières et puis la revalorisation des salaires", a indiqué le ministre des finances.
"Dans l’ensemble, ce sont ces deux secteurs qui ont bénéficié d’une attention particulière du gouvernement. Il a été accordé pour la masse salariale, 153 milliards de F.CFA contre 125 milliards de F.CFA en 2013. Pour les dépenses d’investissement, il a été accordé 260 milliards de F.CFA. Et c’est la preuve que le gouvernement a tenu parole en investissant dans ces secteurs qui sont source de croissance", a précisé Adji Ayassor.
"Les autres secteurs, sont les secteurs sociaux : la lutte contre la pauvreté. Une attention particulière a été accordée aux activités génératrices de revenus pour les populations les plus démunies. Le gouvernement a tenu compte des revendications sociales, puisqu’il a été accordé 28 milliards de F.CFA au titre des différentes doléances qui ont été exprimées par les syndicats", a-t-il mentionné.
A en croire le ministre, le budget /2014 vise en priorité la poursuite de l’accélération de la croissance économique : l’investissement dans les secteurs à fort potentiel de croissance, la réhabilitation et la construction d’infrastructures routières, la restauration des capacités de l’Etat à fournir les services de base tels que l’éducation scolaire, l’eau, la santé et l’assainissement.
"Le gouvernement utilisera rationnellement les moyens mis à sa disposition par une observation encore plus rigoureuse des procédures budgétaires en matière d’exécution des dépenses, afin d’éviter tout dérapage dans le pilotage et la gestion des finances publiques", a promis M.Ayassor.
Dama Dramani, président de l’Assemblée nationale avait invité lundi, le gouvernement à "faire davantage preuve de bonne gouvernance" et surtout, plus de "rigueur" dans l’exécution de ce budget.
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