Les premiers responsables de l’Office
Togolais des Recettes (OTR) étaient ce lundi devant la presse à Lomé,
l’objectif de cette rencontre était de présenter les principaux
instruments de lutte contre la corruption, la fraude, l’évasion fiscale
et les mauvaises pratiques douanières qui minent les administrations
fiscales et douanières dont ils ont la charge, a constaté un journaliste
de l’Agence Savoir News.
Devant le Commissaire Général de l’Office Henri Gapéri, le Commissaire
des services généraux, ceux en charge des impôts, des douanes et droits
indirects, les Directeurs départementaux ainsi qu’une cinquantaine de
professionnels des médias, le Directeur de l’audit interne et de l’anti
corruption de l’OTR, M. Mouhamed Nour-Dine a mis en exergue les
différents mécanismes mis en place par son institution, afin de venir à
bout de ces maux qui minent les services douanières et fiscales
togolaises.
Il a au préalable pointé du doigt les différentes formes de corruptions
(pots de vins, dessous de table, extorsion, rackets, favoritisme,
népotisme, détournements de fonds) et leurs manifestations (connivence
des agents avec les usagers, les contribuables, trafics d’influence,
harcèlement ouvert ou insidieux, détournement de recettes fiscales,
carnets de reçus parallèles) qui sont courantes dans l’administration
fiscale et douanière avant de souligner les graves conséquences que de
telles pratiques engendrent sur l’économie togolaise.
"Les conséquences de telles pratiques peuvent s’apprécier sur cinq plans
: sur le plan de l’ordre social et de la politique étrangère, sur le
plan du classement de Doing bussiness, le plan du classement de
transparency international, le plan de la création des emplois et enfin
sur le plan de la gestion des affaires du pays par des groupe mafieux", a
souligné M. Nour-Dine.
Pour venir à bout de ces problèmes, l’OTR qui a reçu pour mission non
seulement d’améliorer le service rendu aux contribuables mais aussi et
surtout de lutter contre la corruption et la fraude, s’est doté d’un
ensemble de moyens, d’instruments et d’arsenaux juridiques pouvant
l’aider à atteindre ces objectifs.
"Au titre des instruments de lutte contre la corruption dont s’est doté
l’OTR, on peut citer : la loi instituant l’OTR, le code de conduite et
de procédure disciplinaires, la direction anticorruption avec ses deux
divisions, celle en charge de la prévention et des renseignements et
celle qui s’occupe des investigations sur la corruption, sans omettre le
numéro vert de dénonciation de la corruption 8280. A ce jour, ce numéro
a reçu 500 appels", a précisé le M. Nour-Dine.
Pour le Commissaire général de l’Office, M. Henri Gapéri, il est plus
que jamais temps pour que cessent toutes les formes de pratiques qui
nuisent à l’économie nationale dans les administrations fiscales et
douanières.
"La corruption, quel que soit le nom qu’on lui donne (cadeau ou autres),
doit s’arrêter. Et notre objectif reste le même : tolérance zéro face à
la corruption. 87% de nos agents ont déjà déclaré leurs biens et nous
prendront les mesures idoines pour que le reste le fasse dans les
prochains jours. J’espère que ces échanges que nous avons avec vous les
médias vous permettront de rester à nos côtés dans cette mission",
a-t-il souligné.
Notons que l’OTR est un établissement public à caractère administratif
créé par décret le 14 décembre 2012. Il est né de la fusion des
directions générales des douanes et des impôts.
Cet office a pour mission de recouvrir les taxes et recettes fiscales
tout en s’assurant de combattre la fraude, la corruption et l’évasion
fiscale.
Tous ses agents sont tenus de déclarer leurs biens. L’OTR dispose d’un
numéro vert (8280) joignable à tout moment, qui permet aux contribuables
de dénoncer toutes formes de fraudes et de mauvaises pratiques dont ils
sont témoins ou victimes.
Sosthène Houmey-Hakeh
No comments:
Post a Comment