La semaine dernière, s’est produit un
grave accident sur la nationale N°1 au niveau d’Agbélouvé. Bilan : 11
morts. Le lundi 1er septembre dernier, un autre accident est survenu à
Dapaong, dans le village de Kpana. Bilan : 15 morts, 52 blessés graves.
Dans la même journée, le bus des joueurs de l’équipe de Gbikinti de
Bassar a eu un accident au niveau de Gléi. On parle de plusieurs joueurs
blessés.
En l’espace de quelques jours seulement, on enregistre au moins une
vingtaine de morts et plusieurs blessés graves. Ces tragiques événements
reposent la problématique de l’efficacité des mesures mises en oeuvre
par le ministre de la Sécurité et de la Protection civile et son
collègue des Travaux publics et des Transports. Aujourd’hui, tout porte à
croire que les dirigeants se contentent seulement de publier des
décisions. En ce qui concerne leur mise en œuvre, personne ne s’en
soucie. Dans le cas de l’accident survenu à Dapaong, les témoins
parlent du frein du camion rempli de charbon qui aurait lâché. Ce qui a
fait perdre le contrôle de l’engin au chauffeur et l’inévitable s’est
produit. Dans sa course effrénée, le véhicule est rentré en collision
avec un bus de 15 places.
L’une des mesures prises par les deux ministères a été l’interdiction
aux véhicules gros porteurs de circuler à partir de 18 heures jusqu’à 5
heures du matin. Mais Dieu seul sait si les autorités veillent à
l’application effective de cette mesure. D’ailleurs, l’on ne cherchera
pas longtemps avant de savoir que ces véhicules continuent de circuler
dans la nuit sans que personne ne les inquiète. Il est aujourd’hui
fréquent de voir dans la circulation ces véhicules qui roulent à peine,
créant de montrueux embouteillages à des heures de pointe. Les
propriétaires de ces véhicules ne se soucient apparemment pas de
contrôler leur état; l’essentiel est qu’ils continuent de fonctionner.
Cela se passe au nez et à la barbe des éléments de la Police et de la
Gendarmerie qui se contentent de prendre des dessous de table pour les
laisser continuer, ouvrant un tombeau pour les autres usagers de la
route.
L’on pourra comprendre la lassitude des autorités sur la question de
sécurité routière. Quand elles passent, tout le monde doit dégager la
voie et les laisser disposer de ses bonnes parties. Aucun camion, ni
véhicule suspect ne peut se trouver sur leur chemin. Ces autorités ne
risquent donc rien.
En disant le 26 avril dernier qu’il déclare 2014, année de la sécurité
routière au Togo, Faure Gnassingbé donnait l’impression de se
préoccuper du sort des Togolais. Même remarque chez ses deux ministres,
Yark Damehame et Ninsao Gnofam qui, à un moment donné, rendaient publics
des communiqués qui finissent par devenir des chansons dans les
oreilles des populations. Personne ne croyait que les Togolais auront
encore des morts sous les bras, par la faute de l’insécurité de la
route.
Quoi qu’on dise, les mesures prises par le gouvernement pour la sécurité
routière sont à rude épreuve. Faudra-t-il penser à d’autres solutions ?
En tout cas, on a un super ministre qui ne tarit jamais d’inventions
en matière de criminalité, surtout quand il s’agit du mysticisme. Yark
Damehame pouvait «disparaître» et «réapparaître» pour trouver d’un seul
coup la solution adéquate au problème de l’insécurité routière.
Kokou Mitimi
Alternative Togo
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