D’aucuns croiraient qu’il est devenu le
prisonnier encombrant de part sa forme ("ministre grand format", comme
on l'appelait). Loin de là. Pascal Bodjona, l’ancien ministre de
l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des
Collectivités locales, détenu à la prison civile de Tsévié dans une
rocambolesque affaire d’escroquerie internationale, devient une arrête
dans la gorge de ses détracteurs, à cause des procédures judiciaires
alambiquées qui l’ont conduit à la prison.
La semaine dernière, Amnesty International a publié un document dans
lequel il demande sa libération ou alors que la justice togolaise
organise son procès. Du coup, cette demande de cette Ong international
très connu dans le monde semble provoquer du remue-ménage dans certains
milieux où on ne jure que par le maintien de l’ancien collaborateur de
Faure Gnassingbé en prison.
C’est ainsi que des mains tapies dans l’ombre dans ces milieux
distillent dans l’opinion l’information selon laquelle Pascal Bodjona,
depuis sa cellule, se prépare à porter sur les fonts baptismaux un
nouveau parti politique. "De l’hérésie", a fait remarquer Cyr
Adomayakpor, puisque selon ces informations, c’est ce dernier qui
piloterait provisoirement le nouveau parti de Pascal Bodjona.
Du montage, des manœuvres, de la manipulation et du dilatoire, on a tout
connu dans ce petit rectangle de pays. Chez nos confrères de radio
Fréquence 1, Cyr Adomayakpor a vigoureusement démenti cette information.
Certes, ce dernier, se sentant porteur d’un idéal pour le Togo, est
animé par la création d’un parti pour mieux véhiculer ses idéaux. Mais
ses déplacements pour aller voir un vieil ami détenu à la prison de
Tsévié ne voudra pas dire que c’est Bodjona qui lui crée cette formation
politique.
Cette fois-ci, les gens ont bien compris la manœuvre qui consisterait à
distiller dans l’opinion la création d’un parti politique par l’ancien
ministre pour encore s’acharner contre lui, même en prison. Il est vrai
que Pascal Bodjona avait dit que personne ne l’empêchera de faire de la
politique. Mais ce n’est quand même pas en étant en prison (dans la
gueule de ceux qui pourront être tôt ou tard ses adversaires) qu’il va
créer un parti politique.
Il nous souvient encore que dans un passé récent, cette même
personnalité a été accusé de soutenir le Collectif « Sauvons le Togo »
(CST), une organisation des partis politiques de l'opposition et des
associations de défense des droits de l'Homme qui a fait tant peur au
régime RPT/UNIR, le mouvement Appel des Patriote de Fulbert Attisso et
d’autres, alors même qu’il était encore au gouvernement.
Aujourd’hui, toutes ces agitations après la sortie de Amnesty
International montrent que ceux qui, par des contorsions juridiques, ont
mis l’ancien Directeur de cabinet de Faure Gnassingbé en prison, se
reprochent quelque chose et ont du mal à reposer leur tête. Pascal
Bodjona est devenu un prisonnier encombrant.
ICILOME
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