Lomé, le 22 décembre 2015
Objet : Demande du payement des droits des employés
Excellence Monsieur le Président de la République,
Nous venons par la présente, très respectueusement et, une fois encore,
porter à votre aimable attention, la situation critique et délétère dans
laquelle l’ensemble du personnel de l’Hôtel de la paix végète et vous
en remercions par avance.
En effet, l’Hôtel de la Paix, le luxueux hôtel, classé quatre (04)
étoiles, pour rappel, fut l’un des fleurons de l’économie togolaise à
son époque. Inauguré le 10 janvier 1975 par votre père, feu Président
Etienne GNASSINGBE Eyadema (paix à son âme), il n’est aujourd’hui qu’un
plan de mur décoloré, dressé en plein cœur de la capitale, au bord du
boulevard du mono, en face de l’Océan Atlantique.
Ironie du sort et, tout comme l’Hôtel en état de délabrement, ses
employés également, abandonnés à leur triste sort croupissent dans la
misère ambiante sans émouvoir les autorités malgré les diverses
démarches, sans cesse croissantes effectuées et les multiples promesses
données.
Quels ne furent notre joie et soulagement, après votre accession à la
magistrature suprême du pays en 2005, dès que ce dossier a été porté à
votre connaissance, de nous rassurer des efforts que vous-même et vos
départements concernés mettront en œuvre pour un meilleur aboutissement
dudit dossier.
Mais, force est de constater, une fois encore et, avec amertume et
regret que depuis plus de dix (10) ans, le problème demeure entier et
pis encore, plus crucial à nos jours, malgré vos engagements pris,
recommandations et promesses fermes tenues biens que les états
financiers définitifs établis et arrêté en collaboration avec les
représentants du personnel de l’Hôtel et les responsables de vos divers
départements concernés vous soient transmis depuis belles lurettes ;En
l’occurrence :le Ministère de l’Economie et des Finances, le Ministère
du Tourisme et le Ministère du Travail et des Lois Sociales.
Nous ne perdons pas non plus de vue, nos divers démarches effectuées,
toujours dans le même sens, auprès de l’Assemblée Nationale où siègent
nos députés élus parmi lesquels notre ancien Ministre de tutelle
Monsieur Christophe TCHAO et l’Honorable Selom KLASSOU (actuel Premier
Ministre) nous disait à l’époque en 2008 ceci : « votre problème est
sérieux. Il faut avoir un cœur de pierre pour ne pas se sentir concerné.
» Et pourtant rien n’y fit jusqu’à ce jour.
De même, nos divers cris de détresse et de désespoir n’ont rien changé
quand une partie du terrain de l’hôtel de la Paix a été vendue au «
groupe ONOMO » pour ériger un complexe hôtelier à côté de l’hôtel de la
Paix ; cet hôtel qui sera inauguré et verra certainement ses portes
s’ouvrir dans les mois à venir vu l’état d’avancement des travaux.
Vulnérables, impuissants et face à nos misères quotidiennes et au coût
sans cesse élevé de la vie et du pouvoir d’achat dans le pays où ceux
qui ont un grain arrivent à joindre difficilement les deux bouts avec la
crise qui sévit et la flambée du prix du bol de maïs, aliment de base
des pauvres que nous sommes.
Souffrez donc un tant soit peu, Excellence Monsieur le Président de la
République, que nos cris d’angoisse et de ras-le-bol, venant jusqu’aux
tréfonds de nous, parviennent à vous et touchent votre cœur pour
qu’enfin vous nous soulagiez, et que ce refus, de votre part, de nous
rencontrer, ne signifie pas que ce dossier est définitivement classé en
pertes et profits.
En portant votre assistance aux personnes en danger que nous sommes,
sachez, Excellence Monsieur le Président de la République, que ce sont
des pertes en vies humaines que vous épargnez, car vous n’êtes pas sans
savoir que de zéro (0) mort tout au début du problème nous
comptabilisons déjà cinquante-cinq (55) décès dans nos rangs avec un
grand regret. Nous ne perdons pas de vue, pour autant, les soixante-dix
(70) retraités qui ne touchent que de nos jours une maigre partie de
leur pension de retraite en attendant le versement des cotisations à la
Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) et le reste du personnel
composé d’actifs, d’extras et de fonctionnaires détachés dont la plupart
malades et invalides attendent patiemment votre soutien pour rentrer
dans leur droit de recevoir enfin leur lettre de licenciement.
Comme dirait l’autre : « Tant qu’il y a la vie, il y a de l’espoir ».
Nous faisons donc nôtre cette vérité, nous qui sommes en vie.
En regardant nos familles brisées et disloquées, nos enfants
déscolarisés et abandonnés d’une part et, la misère sans cesse
croissante et insupportable dans laquelle se trouvent les orphelins et
veufs laissés par les collègues décédés d’autre part, en tant que
chrétiens et fervents croyants, nous ne pouvons qu’implorer sur vous,
tout simplement, mais avec une ferme conviction la bénédiction et la
grâce de notre seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu le Père et la
communion du Saint-Esprit afin que votre oui soit oui et que votre
parole donnée ne retourne point à vous, sans effet, sans avoir exécuté
votre volonté et accompli vos desseins en tant que Chef de l’Etat de
notre si beau pays où le volet social fait partie probablement des
priorités de vos actions à mener au cours de ce nouveau et troisième
quinquennat.
Aussi, au moment où nous vous adressons cette lettre ouverte pour la
deuxième fois sans oublier les multiples démarches déjà entreprises ,
nous avons prévu ce mercredi 23 décembre une manifestation pacifique
devant les locaux de l’hôtel de la paix pour faire entendre autrement
nos voix .
Nous osons croire que vous ne ménagerez aucun effort pour une suite favorable à cette présente lettre ouverte.
Veuillez agréer, Excellence Monsieur le Président de la République, l’expression de notre haute considération.
Que Dieu bénisse le Togo.
Les délégués du personnel de l’hôtel de la Paix
KPADE Kodjo
Cel : 92403565
AMEGANVI Massan
Cel : 90097967
DOUVON Dodji
Cel : 90129285
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