On peut citer entre autres sujets,
l’éventuel second report de la présidentielle du 25 avril prochain, les
retombées du scrutin présidentiel au Nigeria pour le Togo, le « vrai »
objectif des experts de la mission de l’Organisation internationale de
la francophonie (OIF) aux côtés de la Commission électorale nationale
indépendante (CENI), le remerciement des deux experts électoraux de
l’Union européenne (UE) et la plainte portée par le candidat du Combat
pour l’alternance politique en 2015 (CAP 2015), Jean-Pierre Fabre, par
le truchement de ses deux (2) avocats expatriés contre la société Zetes,
prestataire électoral auprès de la CENI.
Y aura-t-il un nouveau report ? Gilbert Bawara répond par la négative
A en croire le ministre, aucun nouveau
report n’est envisageable. « Toutes les mesures ont été prises aussi
bien par la CENI que le gouvernement pour garantir un scrutin apaisé et
sans violences, transparent, équitable. Tout est fin prêt pour que nous
puissions aller à l’élection présidentielle le 25 avril », a-t-il
relevé.
« La mission de l’OIF n’a pas pour
objectif de donner un quitus au gouvernement et à la CENI pour aller de
l’avant dans l’organisation et la tenue de l’élection présidentielle »,
a-t-il rappelé.
Il faut dire que cette position du
représentant du gouvernement le plus impliqué dans le processus
électoral, de par sa fonction, contraste un tout petit peu avec celle de
la Secrétaire générale de l’OIF, la Canadienne Michaêlle Jean qui, il y
a quelques jours, disait sur RFI que si les choses ne sont pas prêtes
dans l’organisation de cette élection, son organisation peut recommander
au Togo un report.
Cette situation remet sur la table le
but de la mission des experts électoraux de l’OIF au Togo, mission sur
laquelle il y a beaucoup de spéculations.
Les experts électoraux de l’OIF au Togo pour quelle mission ?
Selon Gibert Bawara par qui l’invitation
du gouvernement est allée à l’OIF pour la consolidation du fichier
électoral, « le but de cette mission, ce n’est pas de faire un audit du
fichier électoral ».
Pour lui, les deux experts de cette
institution francophone sont arrivés au Togo au moment où les listes
électorales provisoires étaient affichées à travers le territoire
national. Et cette mission s’inscrit dans le cadre des dispositions du
code électoral, relativement à la contestation des inscriptions
personnelles des électeurs eux-mêmes et des recours contre l’inscription
d’une tierce personne.
« Sur la base des contestations et des
recours qui ont pu être faits par les concitoyens ou les partis et les
acteurs politiques, les experts de l’OIF, accompagnés des experts des
candidats, travaillent actuellement avec la CENI et ZETES pour examiner
ces recours et s’assurer que toutes les réclamations sont prises en
compte pour améliorer la qualité du fichier électoral », a-t-il déclaré.
Mais si en vérifiant les listes
électorales et le fichier électoral, les experts de l’OIF et ceux des
partis politiques et des candidats détectent des doublons, ils peuvent
également corriger cela.
Eventuellement, a-t-il conclu sur cette
question, « cette mission pourrait déboucher sur la préconisation de
mesures, de dispositions concrètes et pratiques dans les bureaux de vote
pour contrôler de manière rigoureuse les votants, les cartes
d’électeur et les inscriptions sur les listes électorales ».
Le Togo doit s’inspirer de l’exemple nigérian, a souhaité Gilbert Bawara
Se prononçant sur l’élection
présidentielle au Nigeria qui s’est soldée par une alternance, le
ministre en charge de l’Administration territoriale a estimé que
l’élection présidentielle au Nigeria, comme celle qui va avoir lieu dans
quelques semaines au Togo, « ont une dimension sous régionale
évidente ».
« Les gens espèrent que
dans une région qui est déjà tourmentée, le Nigeria déjà confronté au
phénomène de Boko Haram avec toutes les craintes et les appréhensions
quant à la possibilité d’avoir le scrutin sur l’ensemble du territoire,
Dieu merci, l’essentiel a été fait et tout s’est bien passé. Cette
fois-ci, les regards seront tournés vers le Togo et les pays voisins, la
communauté internationale va espérer que nous allons faire au moins
aussi bien que les Nigérians et que le Togo ne va pas devenir un foyer
de tensions, d’instabilité et d’insécurité », a-t-il précisé.
Il n’a pas manqué de rappeler que le
Nigéria donne ainsi au Togo l’exemple et de souhaiter qu’à l’issue de la
présidentielle du 25 avril prochain, il y aura une inspiration de
l’exemple nigérian. « Je rêve de voir les quatre candidats perdants,
quels qu’ils soient, souhaiter une bonne chance au vainqueur », a-t-il
relevé.
Deux (2) autres questions ont intéressé
le ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et
des collectivités locales. Gilbert Bawara s’est longuement attardé sur
la question du renvoi des experts de l’UE.
Celui des deux (2) experts à
l’origine de leur rappel, n’est pas bien vu par le gouvernement à cause
de son passage « mal aimé » dans le processus électoral de 2013
Après avoir relevé que les deux (2)
experts de l’Union européenne n’étaient pas affectés à la CENI mais
plutôt devaient travailler comme des personnes ressources auprès de la
Délégation de l’UE au Togo, comme conseillers concernant le processus
électoral et à la fin, produire éventuellement un rapport qui va servir
à la partie européenne dans le dialogue avec l’Etat togolais, le
ministre a signalé que l’un d’entre eux s’était mal comporté en 2013
quand il avait travaillé dans le processus électoral.
« Il se fait que parmi ces deux experts,
il y a en a qui était là en 2013 et qui avait trouvé la disponibilité,
la collaboration et la coopération totale au niveau des autorités
togolaises. Ils ont travaillé et ils ont produit un rapport qui contient
énormément d’inexactitude, ce rapport n’a jamais été communiqué
convenablement au gouvernement. En revanche, nous avons, en tant que
gouvernement, découvert ce rapport à travers un certain nombre de médias
qui sont des arrière-cours des partis d’opposition. N’importe quel Etat
aurait considéré que ce travail n’avait pas été fait de manière
professionnelle, pour ne pas dire de manière objective et
indépendante », a déclaré M. Bawara.
Dans ces conditions, a-t-il conclu, la Délégation de l’Union européenne au Togo a tiré les conclusions.
Il est important, selon le ministre,
dans le cadre d’un processus électoral, comme celui qui doit conduire au
scrutin présidentiel le 25 avril prochain, non seulement de veiller à
ce que ce processus se déroule dans de bonnes conditions de paix, de
sécurité et de sérénité mais se conforme aux standards et aux normes
internationaux d’élections libres, démocratiques transparentes et
crédibles mais il faut de surcroît éviter les comportements aussi bien
des acteurs togolais que des acteurs externes qui accompagnent le
processus, toute attitude, tout acte ou tout comportement qui peut
susciter des doutes, jeter le discrédit sur le processus électoral quand
cela n’a pas de fondement objectif.
En sa qualité d’ancien ministre de la
Coopération et du Plan, M. Bawara estime que cet incident n’est pas du
genre à affecter les bons rapports que le Togo entretient avec l’UE.
« Je sais les efforts que le président de la République a consentis afin
de renouer avec les partenaires en développement, y compris l’UE qui
est un partenaire important du Togo. L’UE et le Togo sont engagés dans
une coopération dynamique et qui couvre une panoplie de secteurs et de
domaines. C’est une situation qui s’explique tout simplement par ce que
l’intéressé lui-même a créé et entretenu », a-t-il ajouté.
Selon Gilbert Bawara, la société Zetes n’a été saisie d’aucune plainte à Bruxelles
En mi-mars 2015, l’information a circulé
à travers un communiqué que le candidat du Combat pour l’alternance
politique en 2015 (CAP 2015), Jean-Pierre Fabre, a saisi la justice
belge pour « complicité de fraude électorale » contre la société Zetes
qui fournit à la CENI les kits biométriques mobiles pour
l’enregistrement des électeurs.
« Au moment où nous sommes en train de
parler, la société ZETES n’a été saisie d’aucune plainte. Est-ce qu’une
plainte a été effectivement introduite ? Je n’en sais rien. En revanche,
il y a eu un communiqué de deux avocats, un avocat basé à Paris et un
autre basé à Bruxelles alléguant du dépôt d’une plainte. Mais, à l’heure
où nous parlons, la société concernée, celle qui est appelée à se
défendre, n’a été saisie d’aucun juge d’instruction qu’il y aurait une
plainte contre elle », a déclaré le ministre.
Pour lui, les sollicitations de par le
monde de cette société, prouvent à suffisance qu’elle dispose de
l’expertise et des compétences nécessaires. « Il y a eu dans certains
pays africains, notamment en Guinée Conakry et au Bénin des
contestations concernant la qualité du fichier électoral. C’est le
prestataire qui travaille avec nous au Togo, en l’occurrence la société
ZETES qui a été appelée à la rescousse pour aider aussi bien en Guinée
qu’au Bénin », a-t-il indiqué.
Mais, il faut dire que les acteurs
politiques de l’opposition reprochent depuis un certain temps au
gouvernement de tenir au secret le contrat qu’il a signé avec cette
société, même à la CENI avec qui la société belge est censée travailler.
Telli K.
Afreepress
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