En campagne pour un troisième mandat,
Faure Gnassingbé fait figure de favori pour la présidentielle togolaise
du 25 avril. Mais pour certains observateurs, Jean-Pierre Fabre, son
plus sérieux adversaire, pourrait tirer son épingle du jeu.
"Aucune élection n’est jamais gagnée d’avance", affirmait cette semaine
Faure Gnassingbé à l’hebdomadaire "Jeune Afrique". Une manière pour le
président du Togo, qui brigue un troisième mandat, d’indiquer qu’il a
pris conscience des nouvelles réalités sur le continent africain.
Car, si le chef de l’État sortant, au pouvoir depuis 2005, fait figure
de favori pour l’élection présidentielle à un seul tour qui se tiendra
samedi 25 avril, son opposant Jean-Pierre Fabre n’a pas encore perdu la
partie, selon certains observateurs.
Le scrutin se tiendra en effet dans un contexte particulier en Afrique
de l’Ouest : un soulèvement populaire au Burkina Faso voisin a chassé
fin octobre Blaise Compaoré après 27 ans au pouvoir, tandis que le
Nigeria proche a élu fin mars Muhammadu Buhari, mettant fin à la
suprématie du Parti démocratique populaire (PDP) depuis la fin des
dictatures militaires en 1999.
Une campagne étonnamment calme
Le Togo, petit pays francophone de 7 millions d’habitants, choisira-t-il
l’alternance ou reconduira-t-il le régime du sortant, porté au pouvoir
par l’armée à la mort de son père en 2005, le général Gnassingbé
Eyadéma, qui dirigea le pays d’une main de fer pendant 38 ans ?
Aucun sondage n’existe, mais si Faure Gnassingbé était donné favori
depuis des mois face à une opposition divisée, l’incertitude s’est
récemment installée. "On est agréablement surpris par le calme de la
campagne, mais ça s’est resserré. Fabre peut gagner", estime un
diplomate occidental ayant requis l’anonymat auprès de l’AFP. Même le
pouvoir doute : "Ça peut basculer. Je dirais que Faure a 75 % de gagner,
et Fabre 25 %", confie un ministre
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