Pour lui, il ne faut pas perdre de vue
que ce bilan de ces 10 dernières années a été obtenu alors que le Togo
venait « de très loin » et qu’en 2005, le contexte et les conditions
dans lesquelles se trouvait le Togo n’étaient pas bons.
« Il y avait eu plusieurs tentatives de
dialogues infructueux ou alors des accords politiques signés mais sans
lendemain. Avec le président Faure, il y a eu un dialogue sur des bases
novatrices, les principaux acteurs et les familles politiques, notamment
l’opposition traditionnelle, les organisations de la société civile ont
contribué à façonner et les modalités et l’agenda du dialogue et nous
parvenus à un accord politique global qui a permis de mettre en place un
nouveau cadre électoral. La Commission électorale nationale
indépendante (CENI), les Commissions électorales locales indépendantes
(CELI) et les bureaux de vote sont composés aujourd’hui sur des bases
équitables avec les représentants de la majorité parlementaire,
l’opposition parlementaire, les partis politiques de l’opposition
extra-parlementaire et la société civile. Aujourd’hui, nous disposons
d’un statut de l’opposition pour donner plus de moyens aux partis
politiques de contribuer à l’enracinement de la démocratie. Nous avons
un processus de réconciliation nationale. Il y a eu d’abord la
commission pour la réhabilitation de l’histoire nationale dirigée par
feu Mgr Dosseh », a déclaré le ministre.
Sur la base des recommandations de cette
première commission, a-t-il continué, beaucoup de rues et
d’emplacements ont été rebaptisés, les anciens dirigeants ont été
réhabilités et on peut leur rendre hommage, qu’il s’agisse du père de
l’indépendance nationale Sylvanus Olympio, de Kleber Dadjo ou de Nicolas
Grunitzsky, on reconnaît le rôle qu’ils ont joué en leur temps ainsi
que d’autres dont on ne cite pas nécessairement les noms.
S’agissant de la Commission vérité
justice et réconciliation (CVJR), ses résultats ont permis selon lui la
mise en place d’un Haut-commissariat à la réconciliation et au
renforcement de l’unité nationale (HCRRUN) et dans ce cadre, le
président sortant a récemment créé une commission de réflexion sur les
réformes institutionnelles et constitutionnelles. « Il ira au bout de
cette idée et il fera en sorte que les travaux de cette commission
associent et les personnalités politiques et les experts dans différents
domaines et les résultats de ces travaux feront l’objet d’une réforme
politique majeure, la refonte de la Constitution togolaise pour adapter
notre Constitution, notre démocratie et le système politique aux
réalités, et surtout aux aspirations et aux besoins des Togolais »,
a-t-il ajouté.
Sur le plan économique, M. Bawara s’est
targué de l’assainissement des finances publiques. « Aujourd’hui nous
disposons d’un cadre macroéconomique assaini et crédible et la
coopération a été reprise », a-t-il précisé.
Sur le plan diplomatique, il a rappelé
que le Togo dispose d’une diplomatie « rayonnante » qui continue de
diversifier son installation. « Le Togo joue un rôle de premier plan
dans le règlement des conflits. Nous sommes pratiquement sur tous les
théâtres d’opération de maintien de la paix. En Côte d’Ivoire, au
Soudan, au Mali, nous sommes sollicités partout en raison du
professionnalisme et du sérieux de nos forces de défense et de
sécurité », a-t-il énuméré.
Gilbert Bawara n’a pas manqué de saluer
la refondation des forces de défense et de sécurité, leur redéploiement
sur le terrain, le renforcement de leurs moyens et de leurs capacités
d’action qui, selon lui, « permet au Togo d’être préservé par rapport à
tous les fléaux qui sévissent à travers le monde et dans la
sous-région ».
Sur le plan social, on a commencé à
améliorer les conditions de vie des populations, a-t-il soutenu tout en
précisant qu’en 2005, il y avait à peine 20.000 agents de la fonction
publique, aujourd’hui, ils sont à plus de 51.000 avec l’assurance des
effets financiers des avancements, le déblocage de la grille indiciaire
et des améliorations en termes d’augmentation de salaire indexée sur la
grille indiciaire et la réduction des impôts sur le revenu des personnes
physiques (IRPP). Les actions de développement à la base connaissent
une dynamique extrême, a-t-il lancé.
Sur le plan des infrastructures, les
routes sont en train d’être construites et le port en cours de
modernisation, a également précisé le ministre pour qui le Togo est une
économie de service en plus d’être agricole. « La compétitivité et le
rendement de notre économie dépendent de la qualité des infrastructures
de soutien à la croissance », a-t-il relevé.
Cependant, a reconnu M. Bawara, les
défis restent encore nombreux, notamment le chômage des jeunes qui reste
une « plaie nationale ». A en croire le ministre, « c’est l’enjeu du
prochain quinquennat » du candidat de l’Union pour la République
(UNIR).
« L’ambition du président Faure
Gnassingbé, c’est de se baser sur le socle de ce que nous avons déjà pu
faire pour propulser une croissance plus forte. La croissance économique
du Togo qui tourne autour de 5% n’est pas suffisante pour améliorer
dans des proportions souhaitables les revenus et les conditions de vie
des populations et le pouvoir d’achat des populations afin que le panier
de la ménagère soit un peu plus conséquent. Nous allons le faire, nous
avons créé toutes les conditions nécessaires à cet effet », a-t-il
conclu.
A titre de rappel, les adversaires du président de la République sortant n’ont de cesse de critiquer son bilan jugé « négatif ».
A Kantè (plusieurs dizaines de km au nord de Kara) le 1er
avril dernier, Me Mouhamed Tchassona Traoré, candidat du Mouvement
citoyen pour la démocratie et le développement (MCD) a critiqué ce bilan
sur le plan social, notamment l’absence de logements sociaux,
d’infrastructures d’éducation, la question du chômage des jeunes et de
la sécurité sanitaire.
Telli K.
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