Monday, April 13, 2015

Bilan « largement positif et satisfaisant » entre 2005 et 2015, la question du chômage des jeunes, l'enjeu du prochain quinquennat de Faure Gnassingbé, selon Gilbert Bawara

Le président de la République sortant, Faure Gnassingbé, candidat à sa propre succession après dix (10) ans au pouvoir, jouit selon le ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités, Gilbert Bawara, invité ce dimanche de l’émission « 12-13 » de la radio Nana Fm, d’un bilan « largement positif et satisfaisant ».

Pour lui, il ne faut pas perdre de vue que ce bilan de ces 10 dernières années  a été obtenu alors que le Togo venait « de très loin » et qu’en 2005, le contexte et les conditions dans lesquelles se trouvait le Togo n’étaient pas bons.

« Il y avait eu plusieurs tentatives de dialogues infructueux ou alors  des accords politiques signés mais sans lendemain. Avec le président Faure, il y a eu un dialogue sur des bases novatrices, les principaux acteurs et les familles politiques, notamment l’opposition traditionnelle, les organisations de la société civile ont contribué à façonner et les modalités et l’agenda du dialogue et nous parvenus à un accord politique global qui a permis de mettre en place un nouveau cadre électoral.  La Commission électorale nationale indépendante (CENI), les Commissions électorales locales indépendantes (CELI) et les bureaux de vote  sont composés aujourd’hui sur des bases équitables avec les représentants de la majorité parlementaire, l’opposition parlementaire, les partis politiques de l’opposition  extra-parlementaire et la société civile. Aujourd’hui, nous disposons d’un statut de l’opposition pour donner plus de moyens aux partis politiques de contribuer à l’enracinement de la démocratie. Nous avons un processus de réconciliation nationale. Il y a eu d’abord  la commission pour la réhabilitation de l’histoire nationale dirigée par feu Mgr Dosseh », a déclaré le ministre.

Sur la base des recommandations de cette première commission, a-t-il continué, beaucoup de rues et d’emplacements ont été rebaptisés, les anciens dirigeants ont été réhabilités  et on peut leur  rendre hommage, qu’il s’agisse du père de l’indépendance nationale Sylvanus Olympio, de Kleber Dadjo ou de Nicolas Grunitzsky, on reconnaît le rôle qu’ils ont joué en leur temps ainsi que d’autres dont on ne cite pas nécessairement les noms.

S’agissant de la Commission vérité justice et réconciliation (CVJR),  ses résultats ont permis selon lui la mise  en place d’un Haut-commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale (HCRRUN) et dans ce cadre, le président sortant  a récemment créé une commission de réflexion sur les réformes institutionnelles et constitutionnelles. « Il ira au bout de cette idée et il fera en sorte que les travaux de cette commission associent et les personnalités politiques et les experts dans différents domaines et les résultats de ces travaux feront l’objet d’une réforme politique majeure, la refonte de la Constitution togolaise pour adapter notre Constitution, notre démocratie et le système politique aux réalités, et surtout aux aspirations et aux besoins des Togolais », a-t-il ajouté.

Sur le plan économique, M. Bawara s’est targué de l’assainissement  des finances publiques. « Aujourd’hui nous disposons d’un cadre macroéconomique assaini et crédible et la coopération a été reprise », a-t-il précisé.

Sur le plan diplomatique, il a rappelé que le Togo dispose  d’une diplomatie « rayonnante » qui continue de  diversifier son installation. « Le Togo joue un rôle de premier plan dans le règlement des conflits. Nous sommes pratiquement sur tous les théâtres d’opération de maintien de la paix. En Côte d’Ivoire, au Soudan, au Mali, nous sommes sollicités partout en raison du professionnalisme et du sérieux de nos forces de défense et de sécurité », a-t-il énuméré.

Gilbert Bawara n’a pas manqué de saluer la refondation des forces de défense et de sécurité, leur redéploiement sur le terrain, le renforcement de leurs moyens et de leurs capacités d’action qui, selon lui,  « permet au Togo d’être préservé par rapport à tous les fléaux qui sévissent à travers le monde et dans la sous-région ».

Sur le plan social, on a commencé à améliorer les conditions de vie des populations, a-t-il soutenu tout en précisant qu’en 2005, il y avait à peine 20.000 agents de la fonction publique, aujourd’hui, ils sont à plus de 51.000 avec l’assurance des effets financiers des avancements, le déblocage de la grille indiciaire et des améliorations en termes d’augmentation de salaire indexée sur la grille indiciaire et la réduction des impôts sur le revenu des personnes physiques (IRPP).  Les actions de développement à la base connaissent une dynamique extrême, a-t-il lancé.

Sur le plan des infrastructures, les routes sont en train d’être construites et le port en cours de modernisation, a également précisé le ministre pour qui le Togo  est une économie de service en plus d’être agricole. « La compétitivité et le rendement de notre économie dépendent de la qualité des infrastructures de soutien à la croissance », a-t-il relevé.

Cependant, a reconnu M. Bawara,  les défis restent encore nombreux, notamment le chômage des jeunes qui reste une « plaie nationale ». A en croire le ministre, « c’est l’enjeu du prochain quinquennat » du candidat de  l’Union pour la République  (UNIR).

« L’ambition du président Faure Gnassingbé, c’est de se baser sur le socle de ce que nous avons déjà pu faire pour propulser une croissance plus forte. La croissance économique du Togo qui tourne autour de 5% n’est pas suffisante pour améliorer dans des proportions souhaitables les revenus et les conditions de vie des populations et le pouvoir d’achat des populations afin que le panier de la ménagère soit un peu plus conséquent. Nous allons le faire, nous avons créé toutes les conditions nécessaires à cet effet »,  a-t-il conclu.

A titre de rappel, les adversaires du président de la République sortant n’ont de cesse de critiquer son bilan jugé « négatif ».

A Kantè (plusieurs dizaines de km au nord de Kara) le 1er avril dernier, Me Mouhamed Tchassona Traoré, candidat du Mouvement citoyen pour la démocratie et le développement (MCD) a critiqué ce bilan sur le plan social, notamment l’absence de logements sociaux, d’infrastructures d’éducation, la question du chômage des jeunes et de la sécurité sanitaire.

Telli K.

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