L’élection présidentielle du 25 Avril
fait désormais partie du passé. Même si du côté des opposants
“participationnistes” on joue les prolongations en s’accrochant à un
contentieux électoral officiellement vidé, au sein de la population on
commence à se rendre à l’évidence. Faure Gnassingbé et son parti UNIR se
sont arrogé un nouveau mandat de 5 ans à la tête du Togo. Du côté des
observateurs avertis, on se demande par quel acte le régime va tenter de
colmater les brèches à la suite de cette consultation électorale dont
les conditions de déroulement ne sont pas exemptes de reproche.
Donner des gages d’ouverture
Il ne sera plus suffisant de faire entrer quelques opposants dans le
futur gouvernement pour rassurer les Togolais sur la bonne volonté du
pouvoir. On se rappelle, l’élection présidentielle a été organisée après
l’échec du dialogue politique. Le gouvernement avait fait capoter les
discussions sur les réformes indispensables à la crédibilité du
processus politique, lorsque certains opposants avaient voulu imposer
que ces réformes soient rétroactives, donc applicables au président en
poste. UNIR avait rejeté cette prétention. Et maintenant que son
champion a renouvelé son bail, ces mêmes réformes reviennent comme un
leitmotiv dont le premier demandeur deviendrait le régime lui-même.
L’ouverture attendue a déjà fait l’objet d’une promesse faite aux
dirigeants de la CEDEAO. Il concerne deux points essentiels de
revendications naguère portées par l’opposition: la limitation du
mandant présidentiel à deux et le rétablissement du scrutin présidentiel
au suffrage universel à deux tours.
Nouveaux blocages en vue
Il est sûr que lorsque le gouvernement va finalement accorder ces
réformes, ces dernières vont poser la question juridique de leur
application. Les conseillers du régime travailleraient sur cette option
depuis longtemps. Les réformes allaient inaugurer une nouvelle
république, mettant de facto les compteurs à zéro pour l’actuel
président. Faure Gnassingbé s’il le souhaite pourraient donc à nouveau
se présenter aux deux prochaines élections présidentielles, à la fin du
mandat qu’il vient de commencer. De quoi faire jaser l’opposition
politique et la société civile.
L’opposition n’est pas en position stratégique pour se préparer
convenablement à ces prochaines discussions. Elle est passablement
éreintée, avec de profondes divisions entre les formations qui la
composent. Autour du chef de file Jean-Pierre Fabre, la bataille autour
de l’élection du 25 Avril ne crée pas les conditions d’une réflexion
sérieuse sur ces questions
No comments:
Post a Comment