Monday, August 10, 2015

La vie des serveuses de bar

La vie des serveuses de bar  
 S’il est vrai que les filles et les femmes en général  sont souvent soumises dans leur recherche d’emploi ou de job à des avances sexuelles, la vie des serveuses de bar est beaucoup plus compliquée. Elles sont soumises à de nombreuses  manipulations des clients et même parfois, certaines ne peuvent pas bénéficier du travail ou le continuer, si elles n’acceptent pas de servir sexuellement les personnes qui les embauchent.

Est-ce le job féminin qui s’obtient le plus à travers une contrepartie sexuelle ? Plusieurs raisons permettent de croire à cette possibilité.

Le travail de serveuse souffre d’un manque criard de protection

Les ennuis que rencontrent les serveuses de bar sont énormes, elles sont confrontées à de sérieux chantages et pour faire ce travail qui est l’un de ceux qui payent moins, il faut être armé de courage. La vie de  Chantal est illustrative.

« Je suis serveuse dans un bar de la place,  je vais au boulot tous les soirs pour servir les clients, je rentre aux environs de 5h du matin et avant de partir, je fais les comptes  à mon chef à son bureau. Avant de sortir de son bureau, j’ai plus de chance de m’offrir à lui que de sortir telle que je suis rentrée. C’est comme cela que commence mes journées depuis que je travaille chez lui », a-t-elle expliqué.

Les serveuses de bar doivent passer sous silence les attouchements des clients

Selon  Christelle, sous le poids de l’alcool, des clients se permettent souvent de se comporter envers les serveuses de bar comme si elles sont des objets.

« On peut vous appeler à une table, vous croyez que c’est pour servir mais au grand étonnement, le client peut se permettre de vous toucher le sein ou les fesses. Je me suis plein une fois devant mon patron. En réponse,  il m’a dit de ne pas chasser ses clients. Chaque jour, c’est les mêmes choses que ces clients me font mais que faire ? Je suis déjà dedans, je dois en subir les pires aussi. Dès fois, j’ai  honte de travailler à cet endroit mais maintenant je suis habituée et je dois aussi travailler pour subvenir à mes besoins », a-t-elle fait savoir.

Pour celles qui sont choquées et qui réagissent, les réactions des clients ne se font pas attendre. « Ils me lancent même des mots d’insulte notamment prostitué, vas nu pied et tout autre dès que je réagis », a indiqué Paméla.

Pour les patrons, ces choses n’ont pas la même signification. « Nous les serveuses de bar, nous avons du pain sur la planche et si ton patron te surprend en train de te quereller avec un client, il ne se demande ce qu’il s’est passé. Celui qui a tort, c’est son employé, un point et c’est tout, nous passons à autre chose », a-t-elle ajouté.

En plus de ces couacs auxquels les serveuses sont soumises, a souligné Amélé, les filles qui travaillent dans un bar sont considérées comme des « demie personnes » qu’on ne doit pas draguer mais avec qui on doit se coucher, sans qu’elles aient la possibilité de dire non.

Le service en bar, un job qui ne nécessite pas un grand niveau d’études

Nombre d’entre celles qui embrassent indéfiniment ce travail, n’ont pas un niveau plus ou moins élevé d’études, a reconnu Christine. Et elles manquent d’éducation et de bonnes réactions, a-t-elle fait savoir. Pour elle, ce travail finit par avoir raison de celle qui le fait au point de considérer que sa vie est ainsi faite.

Les conséquences de ce job sont nombreuses

L’une d’entre les serveuses à confesser avoir attrapé beaucoup de maladies,  y compris les infections à caractère sexuel et d’autres ont été l’objet de violences.

« Le jour que j’ai commencé à avoir les avances des clients du bar, j’ai été une fois interpellée par un qui m’a invité à venir chez lui à la maison pour lui apporter à boire. Je m’apprêtais à partir lorsqu’il m’a tenu les bras. Je me suis emballée et nous voilà immédiatement au lit. Une fois l’acte fini, je suis parti rejoindre mon boulot qui m’attendait. Deux (2) semaines plus tard,  je sens la fatigue et les brûlures au ventre et dans mon vagin. Je me rends immédiatement à l’hôpital. De là,  je constate que j’ai attrapé la syphilis chez l’un des clients que je sers et depuis ce jour jusqu’à présent j’ai cessé le travail pour bien prendre soin de moi parce que sans la santé,  rien avance », a-t-elle laissé entendre.

Vicky pour sa part a été violée dans les coins du bar dans laquelle elle travaille lorsqu’il sonnait trois (3) heures du matin.

« Je fermais le bar aux environs de 4 heures et un  jour, lorsque je fermais le bar, j’entendis un homme crier au dehors qu’il veut payer la boisson. J’ai fermé le bar et lors que je me tenais au bord de la route pour chercher un zémidjan pour rentrer, deux personnes m’ont approché. Tout ce dont je me suis rappelé après, c’est que l’un d’entre eux a utilisé un mouchoir pour me couvrir le nez et je me suis endormie. J’ai été violée », a-t-elle indiqué.

Bernadette A.
Afreepress

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