Monday, March 30, 2015

TOGO: Les élèves du CEG Nassablé II appellent au bon sens et à la raison


Vendredi 27 mars 2015, 11H20 minutes, nous étions au CEG Nassablé II quand, à la surprise générale et du fait des échos qui nous sont venus ces derniers jours à Lomé, sur l’effectivité de la grève générale lancée par la STT (Synergie des Travailleurs du Togo), nous constations la présence des élèves qui seraient sortis des cours. Approchés, ils nous informeront qu’ils viennent de finir les compositions de fin de 2ème trimestre, ceci alors même que cette semaine, a été déclarée comme une semaine pleine de grève par la STT. Les enseignants de cet établissement ne seraient-ils pas de la STT ? Pas forcément puisque l’établissement a été aussi secoué par moment par ces grèves à répétition des enseignants en général des fonctionnaires de l’Etat !
La question mérite d’être posée mais nous nous intéressons plus aux élèves qui sont sur la cour de l’école pour des échanges de groupe et à bâton rompu.
Première à prendre la parole, Djémila, en classe de six a peint ce qui est leur journée en temps de grève. « Depuis le début de la grève, nous ne sommes pas contents. Parce que restant à la maison, on nous envoie seulement n’importe où et on n’a pas le temps d’apprendre. Nous voudrons que les cours aient lieu normalement ». A sa suite c’est Kolani qui fera constater son exacerbation. « Nous sommes très fatigués de la grève. Nous voulons dire aux enseignants de voir notre avenir et de venir nous faire les cours. On veut fréquenter ».
Mais est-ce que ces derniers peuvent également venir faire les cours sans que leurs doléances soumis au gouvernement ne soient satisfaites et mettre à dos leur centrale syndicale, la STT ? A cette question, la réponse de Taofik, un autre élève dans le groupe de nos interlocuteurs est bien illustrative : « quand nous leur disons de patienter et venir nous faire les cours, ils nous insultent. Ils nous demandent, s’ils vont venir faire les cours sans manger… que s’ils tombent, il n’y aura personne pour les relever ». Contrairement à d’autres établissements du Togo, où les enseignants revenus de grève disent à leurs élèves de sauter des pages et de considérer les cours comme faits, les élèves de Nassablé II, en tout cas, jettent des fleurs à leurs enseignants. « Chez nous, ils ne nous disent pas comme ailleurs de sauter des pages. Nous continuons là où on s’est arrêté avant les grèves », a indiqué Esso, en classe de 4ème.
Pour sa part, Moussa n’a qu’un seul appel à la bouche, « le gouvernement n’a qu’à faire la volonté des professeurs ». Et à la question de savoir quelle est cette volonté on peut constater que ce jeune élève de la classe de 5ème n’a pas l’exactitude de l’information, tout comme d’ailleurs les centaines de milliers d’élèves qui ont pris la rue ces dernières semaines dans plusieurs villes du Togo, faisant sortir de force certains de leurs camarades pour dit-on réclamer les professeurs dans les salles de classe et donc la satisfaction de leurs doléances. D’après Moussa, « cette volonté, c’est de prendre leur salaire ». Ce qui est bien en déphasage avec la réalité puisque ce ne sont pas des arriérés de salaire que ces enseignants réclament ou ne luttent pas pour le versement de leurs salaires mais une revalorisation de la grille salariale ; et pour faire plus simple et clair, une augmentation de salaire. Voilà bien qui prouve que des choses sont parfois cachées aux élèves quant à cette joute ouverte contre le gouvernement qui n’est pas d’ailleurs contre une augmentation de salaire mais est prêt, jusqu’à preuve du contre, à discuter sur quelle augmentation il peut supporter et dans la limite de ses moyens.
En tout cas, ces élèves bien que sevrés par leurs enseignants en mouvement d’humeur de l’information ont des mots à l’endroit des différentes parties. Et Rachida s veut leur porte voix : « Aux autorités, nous voulons dire qu’ils n’ont qu’à bien s’accorder avec les enseignants pour nous permettre de mieux évoluer ».
Chose positive, bien que affectés ces dernières semaines par cette grève, vu que par moment leurs aînés des lycées viennent les déloger, ces élèves tout comme Djémila, ne sont pas en phase avec une année blanche. « Je ne suis pas sûr que l’année sera blanche, et je ne serai pas contente si elle l’est. Ce ne serait pas bon ».
G.K, De retour à Lomé (T228)

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