Dans
ce document adressé à notre rédaction, le MMLK (Mouvement Martin Luther
King) donne d’après lui, ce qui est à la base des multiples violences
politiques connues par le Togo, à travers l’histoire. Lecture !
ORIGINES ET CAUSES DES VIOLENCES POLITIQUES AU TOGO
Les actes de violence qui ne cessent de secouer de manière
récurrente notre pays depuis des années, a poussé le Mouvement Martin
Luther KING à identifier les origines et les causes et proposer des
pistes de solutions durables et efficaces. Même si les violences
remontèrent aux années des indépendances, il est important de préciser
qu’elles se sont intensifiées pendant l’avènement de la démocratie. Pour
cause, le refus des dirigeants d’ouvrir le pays aux principes
démocratiques et de l’Etat de droit en organisant des consultations
transparentes et libres. Toutes les pratiques qui ont cours ne sont pas
de nature à favoriser la paix et la stabilité. Tous s’accordent à
reconnaitre que les périodes les plus violentes et meurtrières au Togo
ces deux décennies, ne sont que les périodes pré ou post électorales,
preuve que l’une des causes est l’organisation des élections, donc
politiques. Les autres ne sont pas moindres, l’histoire en est une de
même que le non respect des textes et des lois de la République ; le
chômage, la corruption, l’injustice sociale, l’impunité. Le Togo ne peut
rester dans cette triste et exceptionnelle réalité par rapport aux
autres pays d’où la nécessité de la réconciliation nationale qui exige
un devoir de mémoire et de la réhabilitation de l’histoire dans l’esprit
de la gouvernance démocratique.
I /Causes Historiques et politiques
Selon l’histoire de notre pays, les actes de violence ne datent pas
réellement d’aujourd’hui, mais ils sont nés depuis les périodes pré et
post indépendances.
Tous les régimes qui se sont succédés au Togo ont commis d’une
manière ou d’une autre des actes de représailles et de violations des
droits humains. On dirait que le Togo d’aujourd’hui a malheureusement
beaucoup hérité des clivages politiques entre les partisans du Comité de
l’Unité Togolaise (CUT) et le Parti Togolais du Progrès (PTP), deux
principaux partis qui animaient la vie politique pendant les périodes
coloniales.
Le premier, après sa victoire aux premières élections de 1958, qui
accorda au Togo l’autonomie et l’indépendance, ne manqua de faire les
choses à moitié. La violence et la division tribale ont vite ébranlé
l’espoir de la jeune République. Des basses et sordides œuvres telles
que les pillages, les saccages, les brutalités, les assassinats et les
arrestations arbitraires ont été exécutées par les milices du CUT
communément appelées Ablodé Sodja.
Cette situation ethnique prenait tellement une allure suicidaire que
les populations du Nord étaient obligées de se regrouper en Union
Nationale des Chefs et Populations du Nord (UNCPN) en vue de défendre
leurs intérêts face aux manœuvres subversives de l’autre partie.
Si le pays n’était pas divisé géographiquement et schématiquement ;
moralement, il l’était et la rupture fut consommée entre les peuples du
Nord et ceux du Sud.
C’est ce qui conduisit les interventions militaires en 1963 et en
1967 selon les auteurs pour mettre de l’ordre et restaurer la paix
civile. Après, le Togo a certes connu les périodes de tranquillité
contraignante mais elles n’ont pas pu combler l’attente des Togolais
puisque des atteintes graves aux droits humains et des actes de
violences se seraient aussi exposés et constatés sur de grandes
échelles. Il y a eu des assassinats, des enlèvements et des disparitions
brutales et tant d’autres forfaits et crimes de sang.
De tous ces régimes qui se sont succédé, aucun n’a le mérite d’avoir
trop fait pour le Togo. Chacun a fait ce qu’il pouvait et que la
progéniture juge selon l’histoire.
Ces considérations tribales, ethniques et régionalistes ont souvent
fragilisé notre pays et intensifié les actes de violence où l’ethnie
majoritaire domine et opprime la minoritaire. Ce n’est pas un hasard que
le Togo comporte une quarantaine d’ethnies mais c’est une diversité
enrichissante. Il faut donc que toutes les tribus vivent et choisissent
leur lieu de résidence sans être inquiétées comme le stipule la
Constitution Togolaise.
Toutes les ethnies devraient se valoir et aucune ne puisse se
prévaloir de sa supériorité ou de sa position sociale pour piétiner et
marginaliser les autres.
Dans l’administration civile et armée, on voit souvent ‘’ quelqu’un
qui est appelé à la tête d’un service ou d’un département, préférer être
entouré des gens de sa localité, de sa région ou de sa tribu et souvent
sans tenir compte de leurs compétences ‘’. Autrement, je suis du Sud,
je suis entouré des gens du Sud ; je suis du Nord, je suis entouré des
gens du Nord. C’est dangereux pour une nation.
La culture ethnique a crée de la frustration, du mépris et de
l’exclusion dans nos sociétés faisant ainsi de la diversité ethnique une
source de conflits et d’affrontements ethniques.
Eu égard à tout ce qui précède, il urge qu’il faille s’attaquer aux
racines des maux dont souffre la société Togolaise que de traiter les
symptômes. Il y a lieu de s’attaquer au cœur du problème en transformant
la nature et le caractère corrompus des hommes et des femmes qui
doivent s’accepter en tant que des êtres tous crées à l’image de Dieu et
à sa ressemblance. C’est de cette manière et la seule d’ailleurs qu’on
puisse guérir notre société. Sans cela, elle est condamnée à vivre
dans de rebondissement.
LE NON RESPECT DES TEXTES ET DES LOIS DE La REPUBLIQUE
L’un des facteurs des violences est le non respect des textes et des
lois de la République. Il est reconnu au Togo d’avoir des beaux textes
mais leur application n’a jamais été possible. Au quotidien, les textes
sont violés et interprétés selon les humeurs des gens pour satisfaire
leur désidérata. Dans cette optique, il est courant de voir des lois
impersonnelles pour des fins sordides. Il est important d’admettre que
notre pays aurait pu éviter beaucoup de situations dramatiques et
horribles si la Constitution Togolaise avait été respectée en 2005 après
la mort de GNASSINGBE Eyadema. La réconciliation nationale aurait été
aussi rendue possible et la crise sociopolitique aurait été résolue.
L’espoir n’est pas encore perdu puisque l’équation se poserait encore
en 2015 où le respect de la constitution revient à la charge. Le régime
RPT/ UNIR de Faure GNASSINGBE va-t-il écrire l’histoire autrement pour
relancer le Togo dans la voie de la normalisation démocratique en se
représentant plus à l’élection présidentielle de 2015 ? Il faut qu’ils
sachent que le respect des lois est synonyme de la PAIX, de la
stabilité, de l’espoir et du développement.
Car L’organisation des élections libres, démocratiques et
transparentes dont les résultats reflètent le choix du peuple est une
alternative vers des lendemains meilleurs et paisibles et c’est ce qui
convient de nos jours au Togo pour avoir vécu par le passé des
élections truquées et fraudées, donc source de contestations virulentes
par l’opposition et réprimées avec violence par les forces de sécurité .
II Causes socio économiques
A- LA CORRUPTION
L’une des principales causes de la violence au Togo est aussi la
corruption et le détournement des derniers publics. C’est une atteinte à
la prospérité et au développement du pays ; c’est un crime économique.
Ce mal a tellement gangrené le Togo à tous les niveaux de son
administration qu’il faut avoir le courage de dire que parmi tous les
régimes qui se sont succédés au Togo, c’est celui de la 3ème et de la
4ème République qui a excellé dans la corruption sous la gouvernance des
GNSSINGBE .
Il suffirait de demander pourquoi la mort des sociétés d’Etat telles
que SONACOM, SONAPH, CNCA, OPAT, TOGOTEX, Féculerie de Ganavé,
Togograin, SORAD et la privatisation de tant d’autres. Bref, la
corruption n’a épargné aucun secteur de l’Etat.
Dans l’armée, la police, la gendarmerie, les douanes, la santé,
l’éducation, bref au sommet de l’Etat, la corruption est au galop. Il
n’y a plus de différence entre les biens publics et les privés.
Tous ceux qui exercèrent des fonctions d’Etat ne cessent d’opérer des
malversations financières et économiques. La corruption a cours sous
toutes formes. Des barons et des proches du régime se sont enrichis et
continuent par s’enrichir au détriment du peuple.
C’est avec ces fonds détournés qu’ils entretiennent des groupes
organisés pour assurer soit leur sécurité privée, soit celle de leurs
circonscriptions électorales, leurs régions ou leurs préfectures.
Devenus même riches plus que la comptabilité publique, alors que les
togolais vivent dans la misère et la pauvreté avec les fonctionnaires
sans avancement de salaire et les retraités avec des arriérés, on
imagine à quel degré la colère et les frustrations montent chez les
Togolais en général et les jeunes en particulier pendant des événements
politiques où leurs nouveaux maîtres leur proposent des situations
meilleures au cas où ils sont élus ou parviennent au pouvoir.
Comment pourrait-on admettre ou concevoir facilement l’énormité de
richesses de certains citoyens qui n’ont jamais travaillé ni dans la
fonction publique ou dans le secteur privé ou qui ont travaillé mais
dont les salaires ne pouvaient pas les rendre si richissimes ? Alors
qu’en face, d’autres collègues du même indice salarial sont dans des
conditions dramatiques et indécentes
Pour réussir leur sale besogne, ces individus ont institué la gestion
familiale ou tribale de notre administration, raison pour laquelle seul
un clan et ses associés détiennent les fortunes du pays. Ils gèrent les
patrimoines nationaux comme bon leur semble et selon leur gré. Preuve
de la minorité qui s’accapare des richesses du pays.
Conscient de ces malversations financières et ces actes de sabotage
économique, feu GNASSINGBE Eyadema, avait mis en place une Commission
Anti- Corruption et de Lutte Contre le Sabotage Economique. Les togolais
ont salué cette noble initiative et ont pensé être au bout de la
malhonnêteté de ces fossoyeurs qui enfoncent et détruisent notre
économie. Mais ils ont vite déchanté car cette institution s’est masquée
et ne pouvait agir que sur ordre se détournant ainsi de sa mission
étant incapable de se prononcer sur les dossiers dans lesquels les hauts
dignitaires étaient impliqués. Par contre, la commission s’est montrée
zélée pour lancer ses filets en direction des autorités municipales, des
petits entrepreneurs et leurs fournisseurs, ce qui ne représentait que
des miettes, donc une infime partie des manœuvres de la corruption au
Togo. Cette méthode de travail était loin de réduire voire d’éradiquer
ce phénomène.
Aujourd’hui, personne n’en parle et la Commission est devenue une
boite morte vide alors que la corruption et le sabotage économique
continuent leur chemin avec une allure sans précédente.
Les auteurs et leurs complices opèrent impunément en vidant chaque
jour les caisses de l’Etat au grand dam du peuple malheureux et
misérable.
Tant qu’un petit groupe continuerait par s’accaparer des ressources
de l’Etat et dilapider les biens publics, les actes de violences et
d’insécurité ne prendront jamais fin au Togo car ‘’Un ventre affamé n’a
point d’oreilles ‘’.
B- L’IMPUNITE
Le Mouvement Martin Luther KING reconnaît que depuis longtemps
d’énormes actes horribles, inhumains et dégradants ont été commis
impunément sur des citoyens de quelque bord politique et ethnique que ce
soit, violant ainsi les droits humains. Malheureusement, leurs
commanditaires et leurs auteurs n’ont jamais été traduits, jugés et
punis selon la loi. Curieusement, ils sont souvent identifiés mais
jamais ils n’ont été inquiétés pérennisant ainsi la culture de
l’impunité. Sans doute, elle s’est perpétuée dans le temps et dans
l’espace depuis la 1ère jusqu’à la 4ème République. Chaque régime qui se
succède entend la combattre mais à terme se retrouve incapable même
pire que le précédent. Elle a persisté et a duré jusqu’aux évènements du
24 Avril 2005. Les victimes de ces cas de violations sont légion et se
comptent par milliers et le Mouvement compatit à leurs douleurs et à
leurs souffrances.
Le fait que l’impunité date de longtemps et remonte à une période historiquement lointaine, ne légalise pas sa pratique.
C’est pourquoi, le Mouvement Martin Luther KING, condamne ces
violences qui ont choqué la conscience et l’entendement de plus d’un.
Pendant ces périodes, les individus à la solde de leurs maîtres, ont
opéré souvent à visage découvert, certains avec des armes blanches
(machettes, gourdins, fusils de chasse etc.) et d’autres avec des armes
réelles. Tous ceux-ci ont commis leurs forfaitures devant leurs victimes
impuissantes et sans voix. L’horreur et l’abomination de ces actes ont
suscité des vives émotions et de grande indignation et ont piqué la
conscience de la communauté nationale et internationale.
Les auteurs mêmes ne seraient nullement du reste sachant pertinemment
qu’un jour ils seront rattrapés par l’histoire et répondront même après
leur mort de leurs actes devant Dieu car ‘’qui tue par épée périra par
épée’’.
Beaucoup s’accorderaient avec nous qu’on parlait moins de l’impunité
mais pendant ces 2 dernières années, ce concept est devenu familier à
toutes les lèvres et a connu une large diffusion alimentant les débats
dans les ménages, les services et surtout sur les médias (journaux
parlés comme écrits).
C’est la preuve qu’elle se fait découvrir et ne pourra plus faire
long feu dans notre société au profit de la justice et de l’équité dans
le jugement des faits et des actes comme pour dire selon la Bible dans
les Proverbes 11 verset 21 « le méchant ne restera pas impuni ».
Or, il faut aussi reconnaître que l’impunité ayant été longtemps
entretenue et cultivée, il faut aussi du temps pour s’en débarrasser
surtout que cela implique certaines reformes institutionnelles et
constitutionnelles.
Le Mouvement espère que les différents chantiers ouverts à ces fins aboutiraient pour mettre un terme à l’impunité.
C- LE CHOMAGE ET L’INJUSTICE SOCIALE
La jeunesse étant souvent reconnue par tous les acteurs politiques et
tous les dirigeants de notre pays comme la couche majoritaire et la
relève de demain, pourtant elle est malheureusement ignorée et
abandonnée à son triste sort. Sans emplois, elle est vouée au chômage et
se compte par milliers.
Diplômés des écoles, des facultés et des centres de formations
universitaires, ces jeunes ne doivent leur survie qu’au service des
Taxis motos communément appelés Zémidjan.
Consciente de ce que leur avenir est menacé, la jeunesse se livre à
tort ou à travers à toute sorte de pratiques et d’actes qui
contribueraient à l’amélioration de ses conditions de vie et ceci à son
risque et péril. Ils sont obligés de se ranger derrière ceux qui pensent
leur apporter du nouveau et du salut augmentant ainsi leur fureur et
leur colère contre les dirigeants au pouvoir. Excitée par ces promesses,
elle brave s’emploie énergiquement dans des actes de tout genre
espérant un futur prometteur. N’étant pas occupée à faire quelque chose,
elle se joint facilement à tout mouvement de foules non seulement pour
l’amélioration de son avenir mais aussi à rechercher avec avidité son
pain du jour ; ce qui les amène à commettre des forfaits tels que le
vandalisme et surtout le pillage.
Le chômage pousse donc la jeunesse à la tentation et engendre une
société dans laquelle le mal domine impitoyablement avec les drogués,
les délinquants, les sans domicile fixe et les prostituées. Ils
deviennent du coup des instigateurs des vagues de violence et de révolte
sous toutes leurs formes.
Il serait toujours donc fatal voire dangereux aux gouvernants de
continuer par ignorer cette importance tranche de la population qui
constitue le squelette du pays. Il est temps de prouver par les actes
concrets que réellement’’ aucun sacrifice n’est trop grand quand il
s’agit de la jeunesse’’.
De tout temps et de toute époque, la jeunesse reste et demeure au
cœur des actes politiques et elle mérite d’être soignée et entretenue
car elle est capable du meilleur et du pire à la fois. Il faut apaiser
sa colère en satisfaisant à ses besoins d’emplois et d’autres conditions
qui y sont afférentes.
LA NECCESSITE DE RECONCILIATION NATIONALE
Avec le développement de l’histoire du Togo qui définit clairement
les origines des violences politiques avec des responsabilités
partagées, aucun parti politique, aucun régime, aucun individu ne
saurait être exempté des différentes tensions qui ont exacerbé la crise
togolaise. D’une manière ou d’une autre, chacun aurait participé
nécessitant la réconciliation entre tous.
C’est la juste mesure qu’il faille adopter pour remettre les fils et
les filles de ce pays autour d’une même table pour trancher dans la
sincérité les maux qui ont longtemps miné notre société.
L’issue heureuse du dialogue inter Togolais qui a accouché l’Accord
Politique Global le 20 Août 2006 fut un important pas qui devrait
déclencher le processus de réconciliation nationale avec dépassement de
soi et rapprochement des opinions malgré les divergences. Contre toute
attente, les clauses de cet accord sont encore stériles et improductives
puisque les réformes attendues se heurtent au calcul politicien des
dirigeants.
Au lieu que chaque partie se sente concerné et dégager sa part de
responsabilité et partant œuvrer pour le redressement national qui
implique individuellement et collectivement un sacrifice dans un sursaut
de patriotisme et de civisme sans, nous assistons à l’anéantissement de
l’espoir de tout un peuple au profit d’un groupuscule d’individus.
Ils ont ignoré que l’histoire est une perpétuelle illustration que
certains souffrent voire mourir pour faire vivre les autres comme la
mort de Jésus pour sauver l’humanité. C’est le sacrifice fait sur
l’autel de l’amour avec pardon comme leitmotiv. En termes clairs, les
crimes, les massacres et les tueries sont des semences qui sont assez
pour changer le destin et le devenir de cette nation.
Sur un échantillon de 100 personnes que nous avons écouté dans notre
sondage sur la réconciliation nationale, 30 sont pour la réconciliation
sans chasse aux sorcières, 52 pour la réconciliation avec référence aux
évènements passés et 18 se sont abstenus tout en reconnaissant que ce
qui n’était pas possible hier au Togo peut l’être aujourd’hui mais que
les actes doivent suivre les paroles.
Toutefois, le processus de réconciliation nationale doit obéir à
certaines normes et règles qui mettront désormais l’accent sur le
respect des valeurs fondamentales de la personne humaine et surtout le
respect des biens publics et la justice sociale.
Dans ce processus, le rapprochement entre les l’armée et la
population civile comme l’a recommandé la Commission Vérité Justice
Réconciliation. Car pour la majorité des Togolais, il y a un divorce
entre eux et cette institution pour avoir beaucoup causé de chagrins,
de détresse et de désolation dans leur vie. En conséquence, le citoyen
Togolais hait les gens en treillis en général et les militaires en
particulier.
Pour s’en rendre compte, il suffit de prendre un Zémidjan et en
arrivant à un carrefour où un agent en treillis régularise la
circulation, l’on est surpris d’entendre des propos inimaginables et
haineux de la part des motocyclistes et des passagers à l’endroit des
forces de l’ordre et de sécurité. Ces gens expriment une sorte
d’animosité ,d’indifférence et d’amertume vis-à-vis de ceux qui sont
sensés les protéger et assurer leur sécurité .
Aussi, le civil désapprouve t-il les bastonnades, les sévices
corporelles et les raquettes des militaires lors des patrouilles. De son
côté, le militaire estime que le civil est trop orgueilleux,
indiscipliné et n’obéit pas aux lois. On ne peut pas construire un pays
dans cette anarchie.
Il s’avère donc indispensable que ces tensions soient amorties et des
conditions idéales et propices soient crées pour rapprocher le civil du
militaire dans un esprit de fraternité et de convivialité. Nous
regrettons de ce que l’initiative ‘’Réconciliation- Armée- Nation ‘’
prise par feu GNASSINGBE Eyadema en 1993, n’a pas pu donner ses
résultats .Cette initiative est tellement louable qu’elle doit être
instamment rénovée dans un élan nouveau en vue de mettre fin aux
clivages entre l’armée et la population civile. Elle pourrait naître à
la suite d’un Forum National entre la société civile, l’armée et les
forces de sécurité. Toutefois, ce fossé ne peut pas empêcher la
réconciliation entre le peuple et l’armée.
De l’autre côté, la réconciliation doit tenir compte de la
redynamisation des relations entre le peuple et les autorités
politiques, administratives, traditionnelles et même religieuses. En
toute franchise, le peuple Togolais n’a plus en confiance en ses
autorités car le peuple au nom duquel ces autorités prétendent parler
est toujours victime et laissé pour compte, sans soutien et sans
protection comme des poussins sans la poule mère. Le peuple qui détient
la souveraineté est marginalisé n’ayant pas de voix. Elle n’a dès fois
secours que de la société civile mais elle est malheureusement aussi
impuissante et n’arrive jouer son rôle de pont entre les gouvernants et
les gouvernés.
Dans cette œuvre de réconciliation, les autorités religieuses ou
morales doivent s’impliquer pleinement eu égard au ministère de
réconciliation qui leur est dévolu par le Créateur. Personne ne doit
ignorer que dans ce genre de situation, les actes doivent dépasser les
paroles.
Le Président,
Pasteur EDOH K.KOMI
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