Le bureau confédéral de la confédération
Syndicale des Travailleurs du Togo (Cstt) élu à l'issue du congrès du 22
octobre dernier était face à la presse mercredi à Lomé. L’objectif de
cette rencontre était d’éclairer l’opinion sur le sursis que la Cour
d’Appel de Lomé leur a envoyé.
Pendant qu’elle était en pleins remous internes, la Cour d’Appel a
envoyé à la Cstt un sursis dans lequel elle a exigé d’elle l’abjuration
du congrès extraordinaire. Malgré cette injonction, les membres du
bureau réaffirment la légitimité de ce congrès.
Pour le Secrétaire Général du nouveau bureau de la Cstt, Ségbéaya Agbéko
Kossi, leur congrès est tout à fait légitime, parce que les articles 23
et 24 de leur statut ont été respectés.
"Le camarade Tèvi n’est pas habileté à juger de la légitimité du
congrès. Parce qu’en article 23 de notre statut, il est mentionné que si
les syndicats de base ne sont pas contents de la gestion de
l’organisation réunie à 1/3, ils peuvent exiger un congrès
extraordinaire. Et on réuni plus d’un tiers ce qui veut dire qu’on a
convoqué un conseil syndical extraordinaire", a-t-il indiqué.
"En article 24 de ce même statut, il est dit que le conseil syndical
peut suspendre tout membre du bureau confédéral même les conseils
spéciaux pour faute lourde. C’est ce qu’on a fait. Parce que le camarade
Tèvi a commis des fautes lourdes en ce qui concerne la gestion des
fonds de cette association. Et il y a eu même des audits qui ont
démontré qu’il y a eu des dépenses non justifiées, ce qui a été
considéré comme faute lourde. Cet argent appartient à tous les
travailleurs de la Cstt et non à une seule entité", a-t-il poursuivi.
Il a continué : "En plus de ça, il y a même 14 syndicats de base qui ont
porté plainte contre le camarade Tèvi au niveau du tribunal pour abus
de biens sociaux. Ce qui fait que le comité syndical l’a suspendu et il
est inculpé au niveau de la justice. Et par moralité descente, quelqu’un
qui est inculpé doit essayer de se retirer des affaires en attendant
que son innocence soit prouvée. Donc vous comprenez qu’il n’est même
plus SG pour parler d’une illégitimité du congrès du 22 octobre
dernier".
Si le nouveau bureau de la Cstt estime que l’ancien SG, Sébastien Ayikoé
Tèvi n’est plus habileté à juger de la légitimité du congrès, ce
dernier n’est pas du même avis. Il affirme ne pas se reconnaître dans ce
congrès.
« Pourquoi un congrès extraordinaire à la Cstt ? Vous demandez si je me
reconnais dans ce congrès. Pas du tout. La Cstt ne se reconnaît pas dans
ce congrès », a-t-il laissé entendre.
Il a par ailleurs donné les raisons qui sous-tendent sa position.
"Parce qu’en fait, la Cstt est une confédération qui regroupe plusieurs
entités. Alors pour faire un congrès de la Cstt, il y a des dispositions
statutaires. D’abord celui qui convoque le congrès est le bureau
confédéral. Ce n’est pas le cas ici. Qui préside le congrès ? C’est le
secrétaire général. Non plus, tel n’a pas été le cas. Mais la Cstt, pour
tenir un congrès, doit réunir au moins plus de 250 délégués", a-t-il
souligné.
Il a essayé de donner la composition des délégués susceptibles de participer à un congrès de la CSTT.
"Comment est-ce que ces 250 délégués sont composés ? Il faut d’abord les
membres du bureau confédéral et deux membres par fédération
professionnelle. Il faut aussi 2 membres par syndicat affilié, 2 membres
par union régionale, 2 membres par union préfectorale, ainsi de suite.
Tous ceux là dépassent 250. La cstt n’a jamais tenu un congrès avec
moins de 200 délégués", a-t-il fait savoir.
Pour lui, ceux qui ont organisé ce congrès extraordinaire, l'ont fait au mépris des textes qui régissent la confédération.
"Aujourd’hui au mépris de nos statuts, on va se réunir. Qui a convoqué,
on ne sait pas et on nous dit c’est un comité provisoire que nous
n’avons reconnu. Ensuite le congrès a été tenu avec 63 personnes sans
mandat", a-t-il expliqué.
Il a en outre annoncé un autre congrès de la Cstt pour les 17 et 18
décembre prochains. Un congrès qui, selon lui, a été convoqué depuis.
S.J
ICILOME
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