L’argent ne peut pas tout acheter, ni
tout le monde. Le régime de Faure Gnassingbé l’a une fois encore appris à
ses dépens la semaine dernière, avec les événements de Mango.
« Est-ce convoquer les chefs cantons et les présidents de délégations,
leurs donnant des 10 000f et 15 000f pour leur signature, c’est ça la
sensibilisation? » ; voilà la question de Me Apévon Dodji, député du
CAR, aux deux ministres mardi à l’Assemblée nationale.
Et donc, le travail du terrain, la sensibilisation et la communication
dans la préfecture de l’Oti qu’évoquent les ministres André Jonhson et
Yark Damehame ont consisté en la distribution des espèces sonnantes et
trébuchantes à des chefs cantons et présidents de délégations. Ces mêmes
personnes qui n’ont aucune légitimité aux yeux des populations.
« Les présidents de délégations spéciales sont-ils des représentants du peuples ? », a renchéri Me Dodji Apévon.
Si on comprend bien le député du Car, la « sensibilisation » du
gouvernement a consisté à soudoyer les autorités locales, peu importe
l’avis des populations. On comprend alors pourquoi le préfet Awaté
Hodabalo nargue les populations en poussant son outrecuidance jusqu’à
déclarer qu’elles ne sont pas Togolais, mais des Ivoiriens.
Tout porte à croire que ce sont ces chefs cantons et présidents de
délégations qui ont signé l’arrêt de mort de ces personnes tuées dans le
drame de Mango. Visiblement, les populations n’ont pas été associées à
ce projet.
On est de plein pied dans le 21e siècle. Mais malheureusement, le régime
presque cinquantenaire se croit obligé de ressusciter les vieilles
méthodes, les stratégies des temps révolus pour faire passer ses
projets. Un travail à la base avec ces populations pourraient éviter
tout ce qu’on a connu à Mango ces derniers jours.
Aujourd’hui, le gouvernement devrait se rendre compte de la nécessité
d’offrir l’opportunité aux populations elles-mêmes de se prendre en
charge, à travers des élections locales. Ces élections qui leur
permettront de choisir elles-mêmes ceux qui les représenteront
valablement et non ceux qu’on leur impose et qui se transforment en
bourreaux plus tard.
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