(Agence
Ecofin) - Depuis le 2 novembre 2015, les syndicats de journalistes et
les organes de presse manifestent leur opposition au nouveau Code pénal
de la République du Togo. La raison de cette levée de bouclier réside en
l’article 497 du nouveau recueil des crimes et châtiments du pays. En
effet, cet article institue la prison pour les journalistes reconnus
coupables de délit de presse. Jusqu’alors, la profession de journaliste,
régie par Code de la presse et de la communication adopté en août 2004
par l’Assemblée Nationale, ne souffrait que d'amendes identiques à
celles prévues par le nouveau Code pénal.
Désormais, selon l'article 497 du nouveau Code pénal, « la
publication, la diffusion ou la reproduction par quelque moyen que ce
soit de nouvelles fausses, de pièces fabriquées, falsifiées ou
mensongèrement attribuées à des tiers lorsque, faite de mauvaise foi,
elle trouble la paix publique, ou est susceptible de la troubler est
punie d'une peine d'emprisonnement de 6 mois à 2 ans et d'une amende de
500 000 à 2 millions de FFCA ou de l'une de ces deux peines. » Pour les journalistes Togolais, cet article représente les prémisses d’un musèlement de la presse.
Dans
une lettre adressée au président de la République Faure Gnassingbé, les
organisations de presse l’ont interpellé sur le danger que représente
le nouveau Code pénal pour la liberté d’expression des médias. Elles
menacent de lancer des appels à manifestation et à mobiliser tous les
médias africains si l’article 497 qu’elles considèrent comme un acte
répressif déguisé n’est pas abrogée.
Justifiant
l’introduction de la prison contre les journalistes, le gouvernement
togolais a expliqué que cette mesure cadre avec la modernisation des
textes de la procédure pénale. Elle vise à doter la justice nationale
d'instruments efficaces, adéquats pour rendre la justice en toute
impartialité, sans impression de favoritisme envers un corps particulier
constitué de citoyens soumis aux lois de la République.
Muriel Edjo
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