S’il faut parler de leadership en
politique au Togo, il semble que la plupart des nouveaux chefs de partis
politiques ne l’incarnent pas. Le pilotage à vue, le populisme des
temps immémoriaux, les méthodes empreintes d’obsolescence, bref des
pratiques qu’on attribuait au parti au pouvoir ont réussi à développer
leur contagion. Car, ces pratiques ne sont plus seulement labellisées «
méthodes du pouvoir », mais s’invitent depuis belle lurette dans les
rangs de l’opposition.
A la veille de chaque joute électorale, l’opposition appelle au dialogue
sur des sujets qui devraient faire dès le début l’objet de
revendications en lieu et place des accessoires. Et à l’issue des
scrutins électoraux, les mêmes refrains sont entonnés : « achats de
conscience, manipulations, élections truquées, etc. » Toutes les fois,
on prend les mêmes choses pour produire les mêmes résultats. Cela
marchait à l’époque du fait de l’ignorance de la masse.
Aujourd’hui, le ciel s’éclaircit et les mentalités s’illuminent. Les
vielles méthodes ne tiennent plus debout, elles s’écroulent sous le
regard impuissant des conservateurs qui s’emploient à maintenir la masse
dans des engrenages infernaux.
Le rideau est tombé sur la présidentielle de 2015. Les institutions
intervenant dans le processus électoral déclarent Faure Gnassingbé
vainqueur. Même l’OIF s’est montrée prudente en driblant la requête
introduite par CAP 2015 qui conteste les résultats. Presque toutes les
chancelleries accréditées dans notre pays sont dans une position de
génuflexion devant le pouvoir de Lomé. Même des ailes dures de
l’opposition se sont affaissées, elles sont plongées dans un mutisme
inouï. Curieusement, il y en a qui, plutôt que de revendiquer dès à
présent les réformes, se plaisent dans l’amusement désuet, amusement
consistant à dire à la population que malgré tout ce qui saute aux yeux,
la victoire à la présidentielle de 2015 appartient au CAP 2015 et qu’il
faille se mobiliser pour l’avoir.
En effet, dans une interview, la Secrétaire Générale de la CDPA et
présidente de CAP 2015, Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, laisse
entendre que « la lutte pour la victoire de CAP 2015 à la présidentielle
de 2015 n’est pas terminée. » Autrement, l’espoir est encore permis.
«Des incongruités ! », selon un leader d’opinion.
A quand la diversion pour s’attaquer véritablement aux problèmes qui
minent le Togo ? Peut-être à quelques encablures des prochaines
élections, on s’agitera pour réclamer inlassablement le dialogue dont la
sincérité n’est pas toujours au rendez-vous sous le ciel de nos aïeux.
Tantôt c’est le président du PSR et membre de CAP 2015, Me Abi Tchessa,
qui prend le relais en faisant des sorties médiatiques pour défendre «
la victoire » dudit regroupement politique. D’après des analystes
politiques, cela vaut la peine pour pouvoir se positionner sur une
probable liste commune et bénéficier de sièges lors des prochaines
législatives.
En rappel, la CDPA et le PSR sont des formations politiques qui n’ont
jamais réussi à avoir des sièges à l’Assemblée nationale. Ces partis,
foudroyés même dans des circonscriptions considérées comme leurs fiefs,
doivent se battre pour être des alliés fidèles à l’ANC. C’est en cela
qu’il faille comprendre leurs agissements qui équivaudront probablement à
des contreparties en termes sièges au Parlement.
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