« L‘autonomisation des femmes », c’était le thème du 25ème
sommet de l’Union africaine (UA) qui s’est tenu du 14 au 15 juin à
Johannesburg en Afrique du Sud. Déjà à la réunion des ministres des
Affaires étrangères vendredi 13 juin, la Présidente de la Commission de
l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, a appelé à plus d’intégration des femmes :
« Si nous continuons à intégrer des femmes au rythme actuel, cela
va nous prendre 80 ans afin d’atteindre la parité. Nous devons faire
plus afin que notre continent se développe au maximum de ses capacités.
Et ce continent ne pourra atteindre ce stade si nous n’intégrons pas les
femmes ». Etaient aussi à l’ordre du jour la crise burundaise née
de la voracité du président Pierre Nkurunziza, le conflit au Soudan du
Sud, le chaos en Libye de Mouammar Kadhafi, l’ancienne guest star de ces
sommets de l’UA. Sans oublier le terrorisme qui gagne du terrain sur le
continent. De la Somalie à la Libye en passant par le Kenya, le
Nigeria, le Cameroun, le Niger, le Tchad, le Mali, la Tunisie, etc., la
situation est très préoccupante. A preuve, ce 25ème sommet de
l’UA ne s’est pas encore terminé quand un double attentat a fait au
moins 23 morts et 101 blessés à N’Djamena au Tchad et 10 personnes sont
mortes dans une double explosion dans le nord-est du Nigeria.
Mais comme ce 25ème
sommet s’est ouvert dans la confusion, il a pris fin dans la confusion.
Les dirigeants africains avaient pensé à tout sauf cet imprévu, la
décision d’un tribunal sud-africain d’exécuter la demande de la Cour
pénale internationale (CPI) d’arrêter le président soudanais Omar
el-Béchir sur qui plane depuis 2009 un mandat d’arrêt pour crimes de
guerre et crimes contre l’humanité dans le conflit au Darfour. Soit dit
en passant, plus de 300.000 personnes sont mortes dans ce conflit selon
l’ONU. Face aux tergiversations du gouvernement sud-africain,
l’organisation de défense du droit « Southern Africa Litigation Center »
a saisi la justice en urgence et obtenu une décision sur le sort du
dirigeant soudanais. Le jugement stipule que les autorités
sud-africaines « doivent empêcher le président Omar el-Béchir de quitter le pays jusqu’à ce qu’une décision soit rendue par cette Cour ».
L’affaire fait la une de tous les médias et le buzz sur la toile. Le
despote soudanais a eu chaud et dû passer une nuit blanche,
réfléchissant à tous les scénarios possibles. On imagine sa joie quand,
après moult tractations diplomatiques, son avion a décollé de
Johannesburg.
Par conséquent,
cette sueur froide donnée à Béchir a complètement noyé les principaux
thèmes à l’ordre du jour. Hier par exemple, tous les médias ne se sont
concentrés que sur cette affaire. Mais avec ce qui vient de se passer,
le président soudanais qui avait déjà réduit considérablement ses
déplacements à l’extérieur, réfléchira par deux fois avant d’assister
aux sommets de l’UA. Quel triste sort !
Zeus AZIADOUVO
No comments:
Post a Comment