Le Mouvement pour l’Epanouissement de l’Etudiant Togolais (MEET), estimant que les discussions qu’il tient avec le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche pour l’amélioration des conditions de vie et d’études des étudiants trainent trop, appelle la communauté estudiantine à une marche vers le président de la République le 24 juin prochain, pour que ce dernier, « N°1 du pays », trouvent des solutions à leurs problèmes. Dans une interview exclusive accordée à l’Agence Afreepress, le président du MEET, Kondo Komlanvi Akomabou, estime qu’il ne peut plus avoir d’autre interlocuteur à part le président de la République pour prendre des résolutions qui apaiseront les étudiants. Lire l’interview
Afreepress.info : Bonjour monsieur le président, nous avons appris que vous marchez sur la présidence le 24 juin prochain, qu’est-ce qui vous a poussé à en arriver jusque-là ?
Kondo Komlanvi Akomabou : Ce sont nos problèmes sans solutions qui nous poussent à prendre cette initiative. Depuis la rentrée 2013-2014, nous avons soulevé des problèmes, et nous sommes en pleine discussion avec le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche mais il s’est fait que jusqu’au jour d’aujourd’hui, il n’y a pas de fumée blanche à nos problèmes, et c’est en cela que nous avons décidé de saisir directement le chef de l’Etat pour lui dire de vive voix nos préoccupations de l’université.
Afreepress.info : Pourtant le ministre a annoncé il y a quelques jours par le biais d’un communiqué publié au journal officiel que les problèmes de l’université ont désormais trouvé solution ?
Kondo Komlanvi Akomabou : Le ministre a rencontré les délégués et non les présidents d’associations. Mais nous avons effectivement rencontré le ministre le 10 avril dernier pour la dernière fois où il nous a fait savoir que l’accord que nous avons signé en 2012 était caduc, et qu’il n’était plus en mesure d’écouter tout ce que nous allons soulever. Nous estimons que nous ne sommes pas des animaux pour aller à la dérive, et c’est en cela que nous exigeons qu’on redéfinisse un nouveau contrat pour nos universités pour éliminer un à un tous les problèmes. C’est en cela que nous voulons saisir le chef de l’Etat pour lui faire part des préoccupations des étudiants.
Afreepress.info : Quels sont concrètement ces préoccupations auxquelles vous faites allusion ?
Kondo Komlanvi Akomabou : Au jour d’aujourd’hui, nous demandons qu’on organise des devoirs et des examens dans chaque école et faculté, nous demandons aussi qu’on multiplie les artères de bus, parce que les camarades éprouvent trop de difficultés à rallier l’université. Nous demandons aussi qu’on revoie les critères par rapport à l’attribution de la bourse et des allocations de secours parce que bon nombre de nos camarades sont lésés dans leurs droits. Or, il s’est fait que cette année, l’enveloppe budgétaire a augmenté dans ce sens. Et si c’est le cas et que nous constatons que le nombre des étudiants a baissé par rapport aux inscriptions, nous nous demandons à quoi est destiné le reste de l’argent. Dans cet amalgame, nous ne voulons plus mettre nos universités en difficultés et c’est en cela que nous voulons qu’on règle une fois de bon nos problèmes à l’université.
Afreepress.info : Qu’allez-vous dire concrètement au président de la République ?
Kondo Komlanvi Akomabou : Nous irons lui dire tous les problèmes que nous rencontrons au président de la République, si on nous laisse marcher bien sûr, parce que les tractations et les appels ont déjà commencé par-ci, par-là nous ne savons pas pourquoi. Demain déjà, nous avons une réunion avec le ministre de la sécurité, et s’il nous donne le OK c’est bon, mais s’il ne nous le donne pas, nous sommes de grands garçons, nous allons réfléchir.
Afreepress.info : Si jamais vous n’avez pas le OK et qu’on vous empêche de vous rendre à la présidence, que comptez-vous faire ?
Kondo Komlanvi Akomabou : Je ne voudrais pas être pessimiste, et je compte sur leur bonne foi qu’ils nous laisseront aller dire au président de vive voix ce que nous constatons à l’université, parce qu’étant le N°1 du pays, il est sensé nous trouver des solutions.
Afreepress.info : Est-ce à dire qu’il n’y a plus aucun interlocuteur à part le chef de l’Etat ?
Kondo Komlanvi Akomabou : Les discussions ont trop trainé avec nos interlocuteurs qui ne nous ont jamais trouvé de solutions. Quand ils nous appellent, ils veulent que nous acceptions coûte que coûte leurs propositions, ce qui n’est pas juste. On dit chez nous, s’il y a deux personnes qui se querellent, il faut une troisième personne pour les séparer, et c’est ce que nous cherchons à travers notre action.
Afreepress.info : Que dites-vous aujourd’hui à la communauté estudiantine ?
Kondo Komlanvi Akomabou : Nous leur disons de prendre leur courage à deux mains et de mobiliser, tel que nous l’avons dit dans les amphis, tous les membres de leur famille pour qu’ensemble le mardi 24 juin, nous sortions massivement pour aller rencontrer le chef de l’Etat.
Propos recueillis par Telli K.
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