Lomé - L’ancien patron de l’Agence Nationale de Renseignement (ANR), le Col Massina Yotroféï serait en résidence surveillée.
La rumeur circule avec insistance depuis la semaine passée. L’ancien patron de la puissante Agence de renseignement placée sous la responsabilité de la Présidence de la République, le Col Massina Yotroféï, serait placé en résidence surveillée à la Gendarmerie nationale. Déplacé de la direction de l’ANR pour un stage au Maroc, l’officier supérieur des Forces Armées Togolaises (FAT) sur qui pèse des accusations de tortures a été reversé à la Gendarmerie nationale. L’ancien numéro 2 à l’époque où le Col. Yark Damehane était à la tête de la Gendarmerie nationale, lorgnerait le post de Directeur général. Récemment, l’intérimaire au poste le Col Akpovy Kossi est parti en formation à l’Ecole de Guerre de Saint Cyr.
Le choix du Chef de l’Etat a finalement a été porté sur le Lt-Col Awoki Panassa qui, jusqu’à sa nomination, était en charge de la coordination de l’Autorité de Sûreté de l’aéroport international Gnassingbé Eyadéma. Cette nomination est venue mettre un terme aux supputations faisant de l’ancien patron de l’ANR, le candidat pressenti pour occuper le poste de Directeur général de la Gendarmerie. La mise en résidence surveillée du Col Massina Yotroféï, si elle était avérée, aurait elle alors un lien avec cette nomination ? Certains observateurs ont vite fait de franchir le pas, d’autant que le remuant officier supérieur des FAT, ne faisait pas mystères de ses envies de prendre le post à l’actuel ministre de la sécurité.
Le nom du Col Massina Yotroféï est cité dans le dossier des actes de tortures perpétrés sur des détenus dans les locaux de l’ANR. La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), les organisations nationales de défense des Droits de l’Homme comme leurs homologues internationales ainsi que la Commission des Droits de l’Homme des Nations Unies ont recommandé la répression de ces actes ainsi que la réparation des dommages causés aux victimes. Il en est de même dans la décision de la Haute Cour de Justice de la CEDEAO, saisie à l’initiative de Kpatcha Gnassingbé et ses compagnons dans l’affaire d’atteinte à la sureté de l’Etat.
Les rumeurs plaçant l’ancien patron de l’ANR sous résidence surveillée, circule au moment où Mme Margaret Sekaggya, Rapporteur Spécial des Nations Unies, est en visite au Togo. Sa mission qui dure du 07 au 11 octobre 2013, vise à évaluer la situation des défenseurs des droits de l’Homme et de faire le suivi de la mise en œuvre de ses observations et recommandations antérieures sur le cadre légal du pays, les institutions ainsi que sur d’autres facteurs susceptibles d’influer sur leur situation et travail.
« Il s’est passé beaucoup de choses depuis ma dernière visite au Togo en 2008. Les défenseurs des droits de l’Homme ont joué un rôle essentiel dans le processus de réconciliation et de consolidation de la démocratie dans le pays», a déclaré Madame Sekaggya. « Mon objectif est de faire, en toute objectivité et impartialité, le suivi de la situation actuelle et d’évaluer les progrès réalisés et les défis rencontrés au cours des cinq dernières années », a-t-elle souligné.
L’experte en droits de l’Homme qui entreprend cette visite à l’invitation des autorités togolaises, échangera avec des fonctionnaires du Gouvernement, des représentants des pouvoirs législatif et judicaire, une diversité d’acteurs de la société civile, les agences du système des Nations Unies et le corps diplomatique.
Madame Sekaggya présentera un rapport final sur sa visite au Conseil des droits de l’homme de l’ONU en mars 2014.
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