Propos recueillis par Adèle Morlet
Dans Afrique introuvable démocratie, vous dressez un portrait extrêmement dur du Togo et de l’Afrique.
Il y a des dictatures partout sauf au Ghana, au Botswana et, dans une moindre mesure, au Sénégal. Il y a eu 80 coups d’État en 50 ans !
Vous dites que la situation s’est dégradée par rapport à l’époque de la colonisation.
La colonisation a été extrêmement dure et meurtrière. Dans ma jeunesse pourtant, à l’époque coloniale, j’ai eu tous les vaccins. Quand je suis arrivé au lycée de Kérichen en 1964, j’avais le même niveau que les bacheliers français. Aujourd’hui, un bachelier togolais a le niveau d’un élève de 4e. Le système de santé est déplorable… En cinquante ans d’indépendance, tout s’est dégradé.
Lors de la campagne présidentielle 2010, le président togolais a tout fait pour vous écarter. Il y est d‘ailleurs parvenu car votre candidature a été invalidée. Pourquoi repartir en 2015 ?
J’ai une dette envers le Togo. Et puis, je ne peux pas laisser mes compatriotes dans une telle situation. J’ai accumulé en France une expérience politique jusqu’au plus haut sommet de l’État. J’ai assisté à l’essor de la Bretagne. Tout cela, je veux le mettre à profit dans mon pays.
Comment envisagez-vous votre prochaine campagne présidentielle ?
Les conditions seront aussi difficiles qu’en 2010 mais j’ai désormais acquis une réelle popularité auprès des Togolais. Il y a une réelle attente. Je connais parfaitement l’ennemi et ses pratiques.
Comment vous partagez-vous entre le Togo et la France ?
Je vis l’essentiel de l’année là-bas. Je reviens à Saint-Coulitz pour les vacances scolaires. En mars 2014, je donnerai un coup d’accélérateur et entamerai ma campagne.
Source: http://www.lecourrier-leprogres.fr/2013/10/24/kofi-yamgnane-%C2%AB-j%E2%80%99ai-une-dette-envers-le-togo-%C2%BB/
No comments:
Post a Comment