Les terrains de football du Togo sont le théâtre d’une spirale de violences depuis quelque temps. Il ne se passe de journée de championnat sans que des supporters véreux et des individus sans foi ni loi ne se fassent entendre. Le comble a été atteint le 22 septembre dernier à Tchamba avec plusieurs blessés dont des cas graves.
Des présidents de clubs trouvent que ce sont des actes prémédités et la Fédération Togolaise de Football (FTF) serait complice. « Ce sont les éléments de la Fédération qui organisent la déstabilisation du championnat », a déclaré Winny Dogbatsè, Président de Gomido FC de Kpalimé.
Pour M. Dogbatsè, il ne fait l’ombre d’aucun doute que c’est la FTF elle-même qui organise les violences à travers la désignation fantaisiste des arbitres pour les matches de certains clubs pour parachever des complots contre certains présidents de club. Ces accusations loin d’être anodines, démontrent à suffisance la capacité de nuisance du président par défaut de la FTF Améyi Gabriel. Pour nombre d’observateurs, l’ancien député du RPT organise cette chienlit dans le championnat pour éliminer des potentiels candidats à l’élection de 2014 à la FTF.
C’est dans cette ambiance nauséabonde et pourrie que surgit le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, Yark Damehame pour accompagner la FTF afin de traquer les fauteurs de troubles. « Même si nos prisons sont surpeuplées, ce n’est pas une raison pour ne pas y envoyer ceux qui font des violences sur nos terrains. Même s’ils se retrouvent au Bénin, j’irai les chercher », a lancé le colonel Yark mardi dernier au cours d’une rencontre avec la FTF et les responsables de club.
L’initiative en soi est louable quand bien même elle arrive trop tard pour faire le médecin après la mort.
Mais lorsqu’on revient sur le profile de celui qui s’engage à traquer les gens partout où ils se trouvent, surtout lorsqu’il parle d’une question de volonté, doit-on en rire ou pleurer ? Le colonel-ministre ferait véritablement œuvre utile en traquant les fauteurs de troubles sur nos terrains pour remplir nos prisons. Mais que fait-il alors des miliciens d’Adéwui qui ont blessé à coup de machettes et de gourdins en plein jour les militants du Collectif Sauvons le Togo ? Si le colonel Yark insiste sur la volonté des acteurs pour mettre fin aux violences, doit-on comprendre que cette volonté n’existe pas chez lui, raison pour laquelle, il fait la promotion de l’impunité dans le rang des miliciens du RPT-UNIR ?
Un peu de sérieux quand même ! La rage avec laquelle Yark entend traquer les supporters violents sur les terrains, il ferait également mieux avec les miliciens d’Adéwui et de Kara, auteurs des violences gratuites et massacres sur les militants de l’opposition.
LE CORRECTEUR
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