Le Pacte Socialiste pour le Renouveau (PSR) est un parti « ouvert ». C’est ce qu’ont laissé entendre ses responsables. Samedi le 19 décembre dernier, son congrès a été ouvert à la division de l’opposition. L’Anc, la Cdpa, le Car, Santé du peuple, l’Ufc, l’Addi, le Net, le Mcd, l’Uds-Togo, Clé et même Unir, le parti au pouvoir, bref la classe politique togolaise dans sa majorité a pris part à l’ouverture des assises du Psr. Une occasion pour le naturel de revenir au galop. Les interventions des leaders de l’opposition s’étaient curieusement transformées en une séance de réponses du berger à la bergère.
Et c’est une intervention de Jean-Pierre Fabre, président de l’Alliance nationale pour le Changement qui a provoqué le déclic : « Je voudrais tout particulièrement…vous exprimer mes vives et chaleureuses félicitations pour votre engagement personnel ainsi que ceux de votre parti pour le combat pour la réalisation de l’alternance et le véritable changement auquel aspire le peuple. Nous savons pouvoir compter sur le Psr pour poursuivre sans relâche cette lutte âpre contre un système d’oppression réfractaire à la démocratisation de notre pays. Nous n’avons ménagé aucun effort à conduire inexorablement le peuple togolais vers la victoire en dépit des agressions et entraves de toutes sortes ». Dans son discours, Jean-Pierre Fabre n’était pas passé par mille chemins pour condamner « fermement, d’où qu’elles viennent », toutes les manœuvres dont le Cap 2015 a été victime lors de la dernière présidentielle. Au rang de ces manœuvres, il a cité les « défections », les « médisances », les « mesquineries », les « trahisons », les « abandons », les « tentatives de déstabilisations ».
Le Comité d’Action pour le Renouveau (Car) représenté à ce congrès par Dr James Amaglo, visiblement s’est senti indexé. « La démocratie quoique boiteuse dans notre pays, ne nous empêche pas d’assumer nos opinions. C’est pour ça qu’au Car, nous nous réjouissons de l’invitation qui nous est adressée par nos amis du Psr qui ont eu le courage, je dis bien qui ont eu le courage de se désolidariser de ceux (Ndlr, allusion faite à l’Anc, un allié du Psr) qui, à tort, nous indexent comme des adversaires à combattre au même titre que Unir », a-t-il répondu dans son intervention.
Dr Georges Kuessan, président du parti Santé du Peuple s’est senti frustré de l’allure qu’ont prise les réactions. «Il faut éviter dans pareilles circonstances des invectives», a-t-il rappelé. Et de conseiller : « Ayons des discours qui rassemblent. Des suspicions ne peuvent pas construire ».
L’Alliance des démocrates pour le développement intégral (Addi) à travers son président, Prof Aimé Gogué, a invité la classe politique de l’opposition à faire « des efforts pour reconnaître ses faiblesses et savoir pardonner ».
Somme toute, l’ambiance était tendue entre les leaders de l’opposition. Une situation qui n’a pas laissé indifférent le représentant du parti au pouvoir. « Le pouvoir a besoin d’une opposition forte pour se remettre en cause et se reconstruire. Nous constatons que l’opposition togolaise veut se saisir de l’opportunité de ce congrès pour essayer de laver le linge sali depuis un certain temps. Je souhaite que ce congrès puisse déboucher sur ce qu’on peut appeler un renouveau de l’opposition », a indiqué Pierre Lamadokou, Chargé à la communication de l’Unir.
Les partis politiques de l’opposition viennent une fois encore d’étaler au grand jour leurs profondes divisions. Au lieu de conjuguer leurs capacités, de converger les points de vue pour arracher les réformes institutionnelles et constitutionnelles et les élections locales, on préfère se livrer « la guerre de tous contre tous ».
« Les Togolais qui ont largement rejeté le régime Rpt/Unir ne supportent pas ce qui se passe au sein de l’opposition. Ils ne comprennent pas qu’il y ait une opposition de l’opposition. Ils perçoivent cela comme une division et un manque de sérieux des leaders de l’opposition. Certes, nos différences existent. Elles sont normales. Et nos ambitions légitimes. Cela ne doit pas nous conduire aux déchirements et aux divisions qui engendrent souvent la haine.
Nos divisions sont source de nombreux préjudices à la lutte. Elles démotivent nos concitoyens qui se résignent souvent en s’accommodant au statu quo. Le taux d’abstention très élevé et qui s’accentue au fur et à mesure des scrutins successifs en est révélateur. Certains opposants sont même tentés de se tourner vers le régime qui pourtant exploite la misère et le désarroi des populations pour se maintenir infiniment au pouvoir. Nos divisions accentuent le malheur du peuple qui paye trop lourdement le tribut des échecs du régime Rpt/Unir. Nos divisions hypothèquent l’avenir des jeunes et ruinent leur chance de voir la société togolaise s’engager dans une démocratie réelle.Nos divisions nous rabaissent collectivement et nous discréditent dans l’opinion nationale et internationale. Si nous voulons nous débarrasser des vieux oripeaux et clarifier les jeux politiques, notre union doit se faire. Elle doit être construite sur une base solide et pérenne. Elle doit être fondée sur la sincérité. Notre dénominateur commun doit être mis en valeur et suffisamment exploité».
C’est ce qu’a dit l’ex Secrétaire national du Psr, Me Jean Abi Tchessa, avant de préciser « qu’il faut qu’on ait un leader, qu’on accepte que ce leader ait des faiblesses ».
PCK
L'ALTERNATIVE
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