Depuis quelques jours des rumeurs incessantes font état d’une
augmentation prochaine du prix du kilowattheure. Aujourd’hui les choses
se précisent. Le risque d’endettement de la Compagnie d’Energie
Électrique du Togo ( CEET ) constitue la probable cause de cette
augmentation. La question est de savoir l’opportunité de cette
augmentation du prix, si l’on sait que les clients de la CEET déjà
dépassés par l’actuel prix supporteraient très mal cette augmentation.
Lors du vote du budget de l’année 2016 par les députés de l’UNIR, les
débats ont tourné autour de l’état des finances de certaines sociétés
d’Etat dont la CEET, cette société qui a le monopole de la
commercialisation de l’énergie électrique au Togo. Selon le commissaire
du gouvernement, la compagnie a une dette de 38 milliards de francs CFA envers ses fournisseurs.
Il poursuit en affirmant à base des documents à l’appui, que la CEET a
perdu, en 2015, sept milliards de FCFA et selon les résultats
prévisionnels déficitaires en 2016, elle ne pourra pas apporter sa
contribution au budget de l’Etat au titre des prévisions de dividendes
Il faut reconnaître que le problème de la Compagnie d’Energie
Électrique du Togo est né à partir de la signature du contrat la liant à
la société Contour Global. La prise en charge de cette société par la
CEET revient cher. Rappelons que Contour Global fournit à la CEET un
complément en énergie nécessaire. A part l’achat des combustibles, la
Compagnie d’Energie Électrique du Togo prend en charge les charges fixes
relatives à l’énergie garantie par la Centrale estimée à hauteur de 16
voire 17 milliards de FCFA par an.
Aussi le kilowattheure acheté à Contour Global
à 250 FCFA est revendu à 140 FCFA par la CEET. Une contribution énorme
qui alourdit les dépenses de la société. Le comble, c’est que les
avantages fiscaux et douaniers liés aux investissements dont bénéficie
Contour Global et devraient revenir de droit à la CEET ne lui sont pas
concédés. Une situation qui alourdit les dépenses de la CEET vis-à-vis
de celle-ci.
Par ailleurs, au 30 septembre 2015 à la dette de l’administration
envers la CEET qui s’élève à 16, 9 milliards de FCFA dont 16,1 milliards
de FCFA de factures impayées d’énergie et de travaux.
Devant cette situation, la Compagnie d’Energie Électrique du Togo
envisage une augmentation du prix de kilowattheure d’énergie. Une
solution si elle venait à être mise à exécution, pénaliserait les
clients qui, franchement, n’en sont pour rien dans l’endettement de la
société. Si le Ministre Adji Otèth Ayassor
déclarait que « pour des raisons sociales, les prix du kilowattheure
facturé par la CEET est fixé par le gouvernement et que cette situation
ne permet pas à la CEET de couvrir ses charges », il est évident que la
compagnie enregistre des résultats déficitaires, parce que les factures
impayées enregistrées au niveau des administrations publiques et
certaines résidences officielles sont nombreuses.
On ne comprend pas pourquoi c’est la population qui doit faire les
frais de cet endettement par une augmentation du prix du kilowattheure.
N’est-ce pas une injustice criarde à l’égard des pauvres consommateurs
qui, déjà tirent le diable par la queue? Le mandat social de Faure Gnassingbé
doit également être ressenti dans l’accessibilité de l’énergie à
moindre coût par la population. L’énergie est à la base de tout
développement. Et l’accès à l’énergie électrique demeure une source
importante pour le fonctionnement des usines.
Aux dernières nouvelles, nous apprenons que la CEET lorgne les
emprunts qui s’élèvent ce jour à 65 milliards de FCFA et dont le
remboursement se fera par les revenus des consommateurs d’énergie
électrique, des nouveaux abonnés. Et par quelle alchimie, si ce n’est
par l’augmentation du prix du kilowattheure qui risque de produire un
mécontentement au sein de la clientèle ?
Angelo G., Corps Diplomatic Togo via 27 avril
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