PAX AFRICANA, fondation basée à Lomé, vient de s'insurger contre la
position ambiguë du MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad)
dans les différends historiques au nord-Mali, à la faveur d'une visite
du PM malien Moussa Mara le week-end écoulé au nord-est du Mali. Voici
la teneur de cette Déclaration. Elle est intitulée: "Plus de recours à
la logique guerrière au Mali".
"PAX AFRICANA (Forum Panafricain pour la Paix et le Développement) a
suivi avec une profonde inquiétude les scènes d'une rare violence qui
ont marqué la visite du Premier Ministre malien, Moussa Mara, à Kidal
(1.500 km au nord-est de la capitale Bamako) entre le 16 et le 18 mai
2014.
Ces violences qui ont engendré la mort de 36 personnes (dont 08
militaires et plusieurs fonctionnaires locaux) et qui se sont soldées
par des enlèvements suivis d'élargissements de fonctionnaires illustrent
la situation de ni paix ni guerre que connaît le nord-Mali, en dépit du
retour à la stabilité politique depuis août 2013. Ces nouvelles pertes
en vies humaines au Nord-Mali appellent de la part de PAX AFRICANA une
vive condamnation et dénonciation de la position ambiguë du MNLA
(Mouvement national de libération de l'Azawad)dans le cadre des efforts
de réconciliation entrepris au Nord-Mali. La Fondation PAX AFRICANA
exprime à ce titre son profond étonnement devant les réactions molles
provenant de la communauté internationale autour du développement du
différend au Nord-Mali, en l'occurrence toutes les Organisations
internationales et puissances mondiales qui ont œuvré pour un rapide
retour à l'ordre constitutionnel sur le sol malien, au lendemain de
"l'Opération Serval".
Aujourd'hui plus que jamais, tout doit être mis en œuvre auprès des
partenaires du Mali par la communauté internationale, dans le cadre de
pourparlers inter-maliens, pour une clarification de la situation.
Aucune partie aux négociations visant le Nord-Mali ne peut s'arroger le
droit de s'insurger contre ou de défier un emblème du pouvoir central de
Bamako, alors qu'au même moment, elle reconnaît l'exercice de la
souveraineté des actuelles autorités maliennes sur l'ensemble du
territoire national. Dans cette logique, les actes de violences
imputables au MNLA ces derniers mois ne doivent plus être passés sous
silence par la communauté internationale qui au même moment, ne rate
aucune occasion pour inciter régulièrement toutes les parties maliennes à
se remettre autour de la table du dialogue.
Cette nouvelle montée des enchères dans le nord-Mali constitue en outre
des violations répétées des accords conclus en juin 2013 à Ouagadougou,
entre le pouvoir transitoire de Bamako et les rebelles du MNLA, en
prélude à la présidentielle 2013 dans ce pays.
PAX AFRICANA salue toutefois la libération de 28 otages par le MNLA ce
19 mai 2014. Leur rapt a eu lieu durant les affrontements armés de la
fin de semaine dernière entre MNLA et forces maliennes de défense. Hâter
la réconciliation entre tous les fils et filles du Mali à travers la
mise en oeuvre d'une solution consensuelle et cohérente doit demeurer le
principal leitmotiv de tous les acteurs engagés dans la recherche d'une
paix durable au nord-Mali.
Fait à Lomé, le 20 mai 2014
La Fondation « PAX AFRICANA»
** Portée sur les fonts baptismaux en juillet 2010 à Lomé (Togo) et
présidée par Edem KODJO, ancien Secrétaire général de l’OUA (devenue
Union Africaine), ancien Premier Ministre du Togo, Membre fondateur de
la CEDEAO, « PAX AFRICANA» est une Fondation à but non lucratif à
vocation internationale dont l’objectif essentiel est de garantir la
paix et le développement en Afrique par la construction de l’Unité du
Continent.
Elle fait du panafricanisme la pierre de touche de ses actions. Elle
procède à l’analyse des conflits et à leur prévention au moyen de la
négociation ou de la médiation. Elle s’est illustrée dans un passé
récent dans des pays comme la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Sénégal,
Madagascar, le Mali, etc.".
Par E. G.
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