Union fait la force, dit-on souvent. Les
travailleurs du secteur des transports de la Société Sotral l’ont
compris et disposent depuis le 20 avril dernier d’un syndicat. Il s’agit
du Syndicat national autonome des sociétés de transports publics du
Togo (SYNASOTRAT). Ce vendredi 24 juillet, les premiers responsables de
ce jeune syndicat étaient face à la presse au siège de la Confédération
Syndicale des travailleurs du Togo (CSTT) à Lomé. Objectif, porter à la
connaissance des hommes de médias, la naissance de leur syndicat mais
aussi, leur présenter leur plateforme revendicative qui s’articule
autour de huit (8) points.
La société Sotral est une société parapublique qui a à charge le
transport urbain. Une alternative développée par le pouvoir en place
pour raccourcir le calvaire des Togolais. Déjà à 4 heures du matin, les
bus de Sotral commencent par circuler sur les artères de Lomé et ses
environs. Plusieurs quartiers de Lomé sont donc desservis entre autres,
Djidjolé, Agoé, Togblékopé, Baguida, etc… Mais depuis quelques temps, ce
secteur fait face à des problèmes allant de la mauvaise condition de
travail à la mauvaise gestion de la boite par l’administration. C’est
donc pour s’exprimer d’une même voix devant l’employeur que les employés
de la société se sont réunis au sein de la Synasotrat.
Les employés de la Sotral s’indignent aujourd’hui de la façon
cacophonique dont la Société Sotral est gérée par l’administration. Des
intimidations aux punitions fantaisistes en passant par la non-exécution
de la mission d’expertise exhibée par le directeur à sa prise de
fonction.. les employés ne comptent plus laisser pourrir la situation.
D’où la création de leur syndicat qui vient de soumettre aux autorités
compétentes de gestion de la société notamment l’administration, les
actionnaires et l’Etat togolais une plateforme de revendication.
Pour l’Etat et les actionnaires, une augmentation de la subvention de
l’Etat afin de combler le déficit par passager, une augmentation du
capital de la Sotral pour lui permettre une autonomie financière et
davantage d’investissement, une exonération des taxes sur l’achat du
carburant et des pièces de rechanges des entreprises de transport public
du Togo en général et de la Sotral en particulier.
A l’endroit de l’administration, l’ouverture officielle d’une enquête
pour démanteler le réseau de trafic de carburant qui s’est organisé en
2014 au sein de la société. Sur ce sujet, les responsables de la
Synasotrat exigent que le présumé auteur identifié à l’issue de
l’enquête préliminaire soit traduit en justice.
«Les premières enquêtes ont permis de révéler que celui qui est au cœur
de ce trafic se révélait être le beau-frère du directeur général et
depuis cette affaire est classée. Nous voulons que le processus aille
jusqu’au bout », a indiqué le porte-parole de la Synasotrat, Norbert
Akakpo.
Aussi dans les revendications, on peut noter, la demande d’un audit
financier sur la gestion de la Sotral, la mise en place d’un comité pour
la rédaction d’une convention collective sectorielle propre aux
entreprises du transport public du Togo en tenant compte des réalités de
ce secteur d’activité, l’organisation dans un bref délai de l’élection
des délégués du personnel et enfin le recrutement d’un personnel qui se
chargera des ressources humaines. Tout un chapelet de revendications qui
n’augure pas un avenir certain pour cette société.
Pour l’heure, le syndicat compte accorder à l’administration un délai
moratoire pour rentrer en discussion. Mais une fois dépassés, les
employés comptent passer au plan B qui n’est autre que la grève. Il est
même raconté que la création de la Synasotrat n’a pas été bien
accueillie par la direction de Sotral. Elle a procédé à des punitions
fantaisistes allant du lavage des sanitaires au gardiennage.
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