Les conditions de travail dans les
industries extractives du Togo sont non seulement déplorable mais aussi,
source de drame et d’invalidité à vie.
L’agent de la Snpt, Tchakelé Alasa est l’une des victimes de cette
situation. Entré à la Société nouvelle des phosphates du Togo (SNPT) en
validité, il en est sorti, handicapé d’un bras. Actuellement son credo,
c’est plus de justice sociale à son égard.
L’agent se souvient encore cette journée du 15 septembre 2014 où dans
les conditions difficiles et sous-pression, il a eu l’accident qui est à
l’origine de l’amputation de son bras. « Je suis technicien,
mécanicien, transporteur à la SNPT. Quand il pleut, on arrête le travail
et ce jour là, la pluie a cessé mais il y avait la rosée, on n’a pas
donc voulu démarré. Mais les chefs ont exigé qu’on démarre», relate
Tchakelé Alaza.
D’habitude a-t-il poursuivi, quand il y a une panne, on arrête le
convoyeur mais les chefs ont également refusé, parce disent-il la
production chute. Ce jour là, il y avait une panne et celui qui était au
chargement m’a demandé de venir voir la panne, ce que j’ai fait. Je lui
ai dit que je ne pouvais pas la régler dans ces conditions mais il a
insisté. Alors j’ai voulu régler la panne dans ces conditions là et
l’accident est survenu », a-t-il indiqué.
Concernant sa prise en charge après cet accident, il n’est pas
satisfait. « On m’a pris en charge mais ce n’est pas ça, c’est selon
leurs calculs. La prise en charge ne me permet pas de faire grand chose.
Je n’arrive pas à survivre avec ma famille», a déclaré Tchakelé Alaza.
Le Secrétaire national du Syndicats des mines du Togo, Poro Egbohou
plaide pour plus de justice à l’ égard de Tchakelé Alaza. Il estime que
l’indemnité payé n’est pas suffisant. « Il y a des dispositions prévues
en entreprise, ce sont ces dispositions qui ont été respectées mais
au-delà, il faut une indemnité pour invalidité à vie pour avoir perdu un
membre », a affirmé Poro Egbohou.
A la Snpt, 1511 travailleurs recrutés directement ont un contact de
travail en bonne et due forme. Les autres notamment 400 employés par les
tacherons sont en situation de précarité totale. Le salaire minimum
n’est pas respecté et les 400 employés occasionnels ne sont pas déclarés
à la caisse nationale de sécurité sociale. « Il est temps de ne plus
attendre de compter des morts avant d’agir pour le travail décent sur
les lieux de travail notamment dans les mines de la Snpt, Wacem et
Fortia », est le cri de cœur des syndicats du secteur.
Germain Doubidji
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