Revenu le 25 décembre 2015 de Paris, où il a couvert la
Conférence des Nations-Unies sur le climat (Cop-21), le confrère Josias
Tsatsu, Directeur de publication du journal « Panorama », avait alerté
certaines organisations de liberté de presse et de défense des droits
humains, sur la situation qu’il traversait. Mais depuis le 06 janvier
2016, le confrère a dû quitter le pays, selon ses proches.
Déjà auteur d’une vidéo qui a permis de filmer les braqueurs de l’aéroport international Gnassingbé Eyadéma le 28 septembre 2014,
le Directeur de publication du « Panorama » réalisait un documentaire
sur l’absence de dispositif pour permettre l’identification des
malfaiteurs dans les lieux publics. Un documentaire que Josias Tsatsu
réalisait avec un autre journaliste et qui devrait être diffusé sur une
télévision privée. Est-ce la réalisation de ce documentaire qui a
poussé à son départ forcé du pays ?
Déjà dans l’affaire du filme des braqueurs, le Directeur de
publication du « Panorama », avait reçu une visite musclée d’individus
en son domicile. Josias Tsatsu avait également confié à une organisation
des journalistes pour les droits de l’homme, qu’il recevait des coups
de fil menaçant à cause du documentaire qu’il co-réalisait. Pourquoi
tant de frilosité vis-à-vis de documentaires ? On se rappelle que le
Directeur de Publication du quotidien « Liberté », Zeus Aziadouvo,
avait également fait l’objet de tracasseries, suite à la diffusion sur
une télévision privée, d’un documentaire sur les conditions de vie des
détenus à la prison civile de Lomé.
Près de deux ans après le braquage du 28 septembre 2014, qui n’est
que l’une de la série dans laquelle des noms de haut gradés de l’armée
ont été cités, rien n’a filtré. On évalue à près de cinq milliards de
francs CFA, l’ensemble des fonds saisis ou emportés suite au braquage,
au détriment des commerçants.
Force est de constater que rien n’a été dit sur la sécurité des
journalistes, dans le cadre du bilan de la mise en œuvre des
recommandations des Etats généraux de la presse. Au moment où des
efforts sont annoncés en vue de garantir par la mise en œuvre des
recommandations des Etats généraux de la presse, une liberté d’exercice
de la presse, il convient de régler la question de la sécurité des
journalistes également. Aussi bien les institutions étatiques en charge
de la protection de la liberté de presse, que les associations qui
luttent pour la liberté de presse, sont interpellées pour cette cause.
Source : [19/02/2016] Koffi Amega, Le Canard Indépendant via 27 avril
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