Kofi Yamgnane refait surface avec sa
dernière sortie sur la situation politique togolaise à travers une libre
opinion publiée la semaine dernière à la suite des évènements du
Burkina Faso. L’ancien ministre français se proclame « le nouvel espoir à
l’aube du XXIe siècle » pour les togolais.
Le Président de Sursaut-Togo analyse la situation ayant prévalu au pays
des hommes intègres avec la chute de Blaise Compaoré en octobre 2014 à
la suite des manifestations populaires contre sa volonté de modifier la
Constitution pour pouvoir briguer un mandat supplémentaire à la
présidentielle suivante.
« Profitant de la vacance du pouvoir provoquée par le départ en exil du
Président déchu, une certaine hiérarchie militaire prend le pouvoir.
Face au tollé général contre cette mainmise de militaires, ceux-ci
désignent comme président un civil mais gardent l’essentiel du pouvoir
en s’accaparant du Gouvernement. Un régime dit de transition
démocratique est alors mis en place. Au fil des mois, le Président nommé
apparaît de plus en plus à la fois comme un otage et un faire-valoir
des militaires. Une date est fixée pour la prochaine élection
présidentielle dont ils interdisent la participation à tout membre de
l’ancienne majorité, issue du parti créé par le Président Compaoré »,
écrit Kofi Yamgnane qui estime que l’exclusion des proches de Compaoré
dans les prochaines élections est une grave faute politique de la
transition.
« Poursuivant sa politique de désignation de bouc émissaire et de
vengeance à tout prix, le gouvernement de transition démocratique
décide, il y a peu de temps, de « dissoudre » une unité de l’armée : le
Régiment de la Sécurité Présidentielle (RSP). C’est une décision
d’exclusion que le Commandant du Régiment n’accepte pas, raison
immédiate de sa réaction et perpétuation du coup d’état. Pour autant, ce
n’est pas une raison pour ne pas dénoncer et condamner ce coup d’état :
on ne prend pas le pouvoir par la force et la violence ! », avance M.
Yamgnane.
L’ancien ministre français propose au Togo de tirer des leçons de la
crise burkinabè. La toute première de ces leçons est qu’une transition
est incontournable au Togo. « Tout d’abord, ces événements doivent
servir de leçon à tous les revanchards qui sur-peuplent le Togo. Pour la
transition devenue incontournable au Togo et que j’appelle de tous mes
vœux et que je suis prêt à assumer, je répète ce que j’ai toujours dit :
il n’y a pas de place au Togo pour une politique revancharde ou une
politique d’exclusion ! Notre leitmotiv doit rester inchangé : écouter,
dialoguer, rassurer, réconcilier, rassembler...pour tous les Togolais
sans exception », a-t-il dit.
Kofi Yamgnane se dit profondément marqué par les grands mouvements
politiques visant la libération des peuples et veut être pour tous les
Togolais le nouvel espoir à l’aube du XXIe siècle.
« Ma volonté est une émanation de cet idéal humaniste et s’affirme donc
comme l’espérance du peuple togolais et des peuples africains »,
conclut-il dans sa note.
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