Le visage d’Amina, la cinquantaine, est
rayonnant et un sourire en coin révèle toute sa joie. Assise à côté
d’autres congénères, elle chante et jette avec envie des regards
admiratifs sur ces lots d’équipements et de matériels soigneusement
entassés dans la cour du lycée de Mango qui accueille la cérémonie
organisée ce 21 Aout par le Programme des Nations Unies pour le
développement (PNUD), en collaboration avec le Ministère de
l’Environnement et des Ressources forestières.
D’ici peu, à l’issue des discours et autres messages protocolaires,
Amina est convaincue que sur les dix (10) groupements concernés,
riverains du complexe d’aires protégées de l’Oti, Kéran et Mandouri
(OKM), le sien repartira soit avec un moulin à concasser, qui servira à
broyer les graines de néré pour en extraire l’huile devant servir à la
fabrication du beurre de karité, très prisé dans le commerce ou de tout
le matériel destiné à l’apiculture, l’extraction et le conditionnement
du miel. En outre, les groupements producteurs de beurre de karité
bénéficieront chacun d’une somme de 4 à 6 millions de francs CFA pour
l’achat des graines de karité.
Une aubaine pour ces populations qui ont longtemps souffert de la
cohabitation avec la faune et la flore sur ces vastes étendues d’aires
protégées qui couvraient 14% de la superficie terrestre du pays. De 793
000 ha entre 1937 et 1980, ces sites se sont réduits comme une peau de
chagrin. Aujourd’hui, le complexe OKM ne couvre que 179 000 ha (suite à
la rétrocession d’une partie aux populations), sur une superficie totale
de 400 000 ha pour l’ensemble du pays.
Comme pour la grande majorité d’hommes et de femmes rassemblés ici, un
jour nouveau s’est levé. Depuis 1999, le Togo s’est engagé dans un
processus de réhabilitation et de gestion participative de ses aires
protégées. Et les partenaires ont suivi.
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