Dans le cadre de ce projet, des
caniveaux et des collecteurs ont été réalisés, des bassins construits,
des routes ont été faites, des ampoules distribuées et des châteaux
d’eau érigés. Au nombre des quartiers bénéficiaires, on peut compter
Wuiti, Agbalépédogan, Djidjolé, Gakli et Adakpamé pour ne citer que
ceux-là.
Dans une accordée à l’Agence Afreepress,
Adodo Johnson, chargé du suivi-évaluation de ce projet, sa fierté à la
suite de toutes ces réalisations.
« Et si on fait la somme de toutes ces
localités, selon l’enquête qui a été réalisée, c’est près du million de
personnes qui ont été bénéficiaires du projet, toutes tâches confondues.
Ceci dit, même si c’est 1/10 de Loméens qui peuvent aujourd’hui dormir
sans problème grâce à ce projet, c’est déjà pas mal », a-t-il relevé.
Voici l’interview
Q : Bonjour monsieur Adodo Johnson, vous êtes le chargé du suivi-évaluation du PURISE. Dites-nous ce que c’est que le PURISE ?
Adodo Johnson : Le
PRURISE, Projet d’urgence de réhabilitation des infrastructures et des
services électriques, comme son nom l’indique, est un projet d’urgence
qui est devenu est projet structurant, dans la mesure où il a été prévu
pour trois (3) ans mais finalement on en fait cinq (5) ans. Donc c’est
devenu un projet structurant qui visait l’amélioration de l’accès des
Loméens aux services de base, notamment en matière des sorties de l’eau
(les inondations), leur proposer des voies praticables en toutes
saisons, leur donner de l’énergie fiable et enfin apporter de l’eau
potable à une grande proportion de Loméens.
En gros, c’est ça le PURISE. En trois
ans, il fallait construire, réhabiliter et curer des caniveaux, réaliser
des bassins d’orage, faire des routes, améliorer la distribution de
l’énergie, introduire l’efficacité énergétique à travers les ampoules,
construire des châteaux pour améliorer la distribution d’eau.
Q : Durant toutes ces années, qu’est-ce qui a été concrètement fait ?
A Lomé, concrètement, sur le plan
purement du drainage, nous avons eu à réaliser des caniveaux, presqu’une
trentaine de kilomètres de caniveaux, nous avons eu à réaliser
également des collecteurs qui sont des grands caniveaux souterrains,
nous avons eu à réaliser cinq bassins d’orage et à en construire un, à
construire des routes, il était prévu 5km, nous avons construit presque
14 km, pour l’efficacité énergétique, 500.000 ampoules ont été
distribuées dans la ville, nous avons aussi réhabilité ou construit des
postes transformateurs pour stabiliser le courant et sécuriser les
travailleurs de la Compagnie énergie électrique du Togo (CEET) et enfin
nous avons construit six châteaux d’eau.
Q : Le projet est à sa fin depuis le 30 juin dernier. Des travaux continuent de se faire sur le terrain ?
Quand c’est clos, c’est que cela l’est
vraiment, il faut qu’on soit clair là-dessus. Cela veut dire qu’on ne
peut plus prendre des engagements pour faire d’autres réalisations. Nous
avons eu à clôturer officiellement. Par contre ce qui est sûr, tous
ceux à qui nous devons de l’argent, c’est maintenant que les factures
viennent, nous les réglons, c’est pour cela que nous sommes encore en
place pendant quatre mois durant lesquels nous devons aussi produire des
rapports. Nous avons eu à valider la dernière fois trois rapports
d’évaluation, sur l’efficacité énergétique, sur les travaux et sur le
rendement économique du projet lors d’un séminaire. Nous devons
également réceptionner les audits techniques qui sont en cours et puis
les audits environnementaux qu’on a réceptionnés et validés. Voilà à peu
près ce que nous sommes en train de faire. On a clôturé le projet,
maintenant, il faut le fermer.
Q : L’œuvre humaine n’étant pas parfaite, s’il y a quelque chose à refaire, qu’est-ce que vous referiez ?
La première chose, il ne faut pas que ce
soit un projet d’urgence et qu’au milieu il devienne un projet
structurant. Il faut que dès le départ, que ce soit un projet
structurant. Cela veut dire que nous pouvons apporter des appuis aux
communautés à la base. Le danger des projets d’urgence, c’est que vous
réalisez des choses mais vous ne prenez pas des dispositions pour
continuer à pérenniser les projets alors que pour un projet structurant,
on doit nécessairement apporter des appuis aux communautés, notamment
les CVD, les mairies etc. on devait apporter beaucoup plus de moyens à
la communauté mais on n’a pas pu le faire. Cela aurait pu être bien fait
si dès le départ, ce projet était structurant.
Ce que je regrette, c’est la disposition
de nous-mêmes Togolais à pousser le développement. De tous bords, j’ai
vu des gens qui ont poussé et de tous bords, j’en ai vu qui ont freiné.
Mais je reconnais que si on pose sur une balance le pour et le contre,
le pour dépasse largement le contre.
Q : Peut-on quantifier le nombre de personnes à qui le PURISE a profité et dans combien de quartiers ?
Pour ce qui concerne Agbalépédogan,
Gakli et Djidjolé et tous ces quartiers-là, on a fait beaucoup de
travaux là-bas. On a mis en synergie des bassins d’orage et on peut dire
qu’Agbalépédogan est sorti quasiment de l’eau. Il y a des pluies
décennales et centenaires qu’on ne peut pas maîtriser. On a travaillé
également dans le quartier Foyer Pie XII où on n’a pas intervenu
massivement. Par contre, dans les quartiers Djidjolé et Wuiti, on a fait
un gros travail d’assainissement. A Adakpamé, on a fait un gros travail
de drainage et d’accès à l’eau. Il y a aussi certains quartiers qui
entourent la commune de Lomé, notamment Klémé et qui ont bénéficié d’un
certain nombre de réalisations.
Et si on fait la somme de toutes ces
localités, selon l’enquête qui a été réalisée, c’est près du million de
personnes qui ont été bénéficiaires du projet, toutes tâches confondues.
Ceci dit, même si c’est 1/10 de Loméens qui peuvent aujourd’hui dormir
sans problème grâce à ce projet, c’est déjà pas mal.
Q : Les travaux sont aujourd’hui en place mais rien n’est acquis sans entretien. Qu’est-ce qui a été fait dans ce sens ?
Nous avons fait beaucoup de
communication à travers les journalistes que nous avons mobilisés et
beaucoup de choses ont été fait dans ce sens. Nous avons aussi produit
des bandes dessinées que nous avons distribuées dans les écoles, des
livrets ont été également confectionnés et qui expliquent un certain
nombre de réalisations avant et après pour sensibiliser les gens. Des
émissions radios et télés ont été animées et diffusées sur plusieurs
chaînes. Si on met ensemble tout cela, nous pouvons dire que nous avons
donc mis à contribution la communication.
Par contre, comme je le disais, nous
n’avons pas eu à former les gens qui peuvent être des relais, il faut
des brigades pour continuer le curage des caniveaux, on n’a pas eu à
donner les moyens aux brigades existantes, ou à en créer d’autres, on
n’a pas eu à aider la mairie dans ce sens, c’est ce qui manque et dans
les projets prochains, il faut y penser.
Q : Un autre projet de la Banque mondiale pour le Togo ?
Nous avons dépassé l’urgence et nous
sommes dans les projets structurants. Un autre projet de développement
urbain, je pense que oui, je ne crois pas me tromper. Il y a eu en ce
sens déjà des missions d’identification, d’autres missions seront encore
là. Cette fois-ci, ce ne sera plus Lomé seule, c’est tout le Togo, cela
va concerner au moins six villes, il y aura Tsévié, Atakpamé, Sokodé,
Kpalimé, Kara et Dapaong. Actuellement, ces villes sont censées
identifier les problèmes qui doivent faire l’objet de projet. Après ces
missions, il y aura des études. Une fois ces études terminées, il y aura
la phase de validation du projet par la banque. Cela n’engage que
mois, il faut au minimum 8 à 9 mois pour avoir un autre projet, ce qui
ne sera plus un projet d’urgence.
Q : Avec tout ce qui a été fait, quels sont les sentiments qui vous animent personnellement ?
Je ne vous cache pas que c’est un
sentiment de joie. Je suis assez fier d’avoir participé à cette
entreprise aux côtés de plusieurs personnes. Nous sommes des hommes, il y
a eu des déceptions mais nous avons gagné en expérience en travaillant
avec des gens de tous les bords. C’est une équipe où il y avait un peu
de tout et tout le monde a apporté son savoir, c’est la première chose.
Deuxième élément, j’ai personnellement appris des autres des techniques
que je ne savais pas parce que je suis de la sociologie mais j’ai appris
énormément en matière d’ingénierie et, d’entrepreneuriat. Troisième
élément, j’ai vu dans cette équipe des autorités qui se sont mouillées
les maillots et qui se sont battues et nous ont aidés à faire avancer
ce projet. Evidemment, j’en ai aussi rencontré qui ne se sont pas
beaucoup fatiguées. Il y a eu également des déceptions mais c’est un
sentiment de fierté qui m’anime pour mon pays.
Propos recueillis par Telli K.
Afreepress
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