Lors
d’un point de presse co-animé lundi à Lomé par le chef de la diplomatie
togolaise, Robert Dussey et l’Ambassadeur de l’Union européenne au
Togo, Nicolas Berlanga Martinez, la participation du Togo est confirmée
au 4è sommet UE-Afrique qui se tiendra du 2 au 3 avril 2014 à Bruxelles
en Belgique.
Le
ministre des Affaires Etrangères, Robert Dussey a même annoncé que le
chef de l’Etat togolais, Faure Gnasingbé sera à ce sommet où il donnera
une allocution sur les questions sécuritaires dans la sous-région,
notamment sur la question des pirates dans le golfe de Guinée.
« Le
Togo va s’exprimer sur la question de la piratérie maritime et fera
également le point de ses interventions au Mali et dans d’autres pays en
crise de la sous-région », a laissé entendre M. Dussey.
Outre
la question sécuritaire, plusieurs thématiques seront débattus par les
chefs d’Etat et de gouvernement à ce sommet de Bruxelles qui a pour
thème : « Investir dans les populations, la prospérité et la paix ».
M. Martinez
a précisé que la question de la prospérité en Afrique sera au coeur des
échanges soulignant qu’au-delà des préoccupations sur la démocratie et
la bonne gouvernance, les peuples d’Afrique doivent vivre décemment.
Pour
rappel, le 4è sommet UE-Afrique intervient après celui du Caire, de
Lisbonne et de Tripoli où les pays européenns resserent les liens
séculaires de coopération avec le continent Africain.
Togoinfos.com vous propose l’intégralité de l’intervention de l’Ambassadeur de l’UE au Togo lors de ce point de presse
Suite
aux sommets UE-Afrique du Caire, de Lisbonne (2007) et de Tripoli
(2010), le quatrième sommet UE-Afrique se tiendra les 2 et 3 avril à
Bruxelles, Belgique, sur le thème ’Investir dans les Populations, la Prospérité et la Paix’.
Depuis
le dernier sommet Union européenne-Afrique à Tripoli, les deux
continents ont subi des transformations importantes au niveau politique
et économique. L’UE a entrepris des réformes indispensables pour sortir
de la crise économique alors que l’Afrique a fait preuve d’un dynamisme
économique et démographique soutenu.
Face
aux défis communs, dont notamment la poursuite d’une croissance
économique durable et la nécessité de créer des emplois, l’UE et
l’Afrique doivent renouveler leur engagement pour une coopération
efficace. Le sommet de Bruxelles 2014 représente ainsi une opportunité
unique pour l’Europe et l’Afrique de démontrer à leurs populations les
bénéfices réelles d’une coopération plus étroite, en travaillant
ensemble sur des sujets d’intérêts partagés.
Le Sommet de Bruxelles de 2014
La
Stratégie Conjointe Afrique-UE (JAES), adoptée lors du deuxième sommet
UE-Afrique de Lisbonne en 2007, établit un partenariat entre égaux ayant
pour vocation d’aller au-delà de l’aide au développement afin de
s’attaquer ensemble aux problèmes et défis communs.
Sur la base de ces principes communs, la stratégie commune Afrique‑UE définit huit domaines de coopération spécifiques :
1. paix et sécurité ;
2. gouvernance démocratique et droits de l’homme ;
3. commerce, intégration régionale et infrastructures ;
4. objectifs du millénaire pour le développement (OMD) ;
5. énergie ;
6. changement climatique et environnement ;
7. migration, mobilité et emploi,
8. science, société de l’information et espace.
Le
sommet constituera le forum approprié pour un dialogue politique au
plus haut niveau et pour l’adoption de nouvelles initiatives conjointes
dans le cadre du partenariat UE-Afrique. De nombreux observateurs
internationaux de haut rang seront associés et contribueront à la
réussite du sommet.
Thème du Sommet
Le thème agréé du sommet est "Investir dans les Populations, la Prospérité et la Paix" :
- Investir dans les populations est un domaine clé du partenariat UE-Afrique. Le sommet devrait traiter des façons de valoriser le capital humain, y compris les jeunes, par l’éducation, la formation et promouvoir la création d’emplois. L’Afrique et l’UE ont été profondément touchées par les tragiques pertes de vie de ceux cherchant à rejoindre l’Europe, surtout par la mer. Notre intérêt est de travailler ensemble, de renforcer notre coopération de manière constructive et proposer des avancées conjointes.
- Investir dans la prospérité est également vital pour les deux continents afin de poursuivre le développement socio-économique et le redressement économique suite à la crise financière. Nous souhaitons discuter des moyens d’attirer des investissements, stimuler une croissance créatrice d’emplois et capable de libérer le potentiel productif et entrepreneurial de nos populations. Une coopération plus étroite dans le domaine de l’investissement et du commerce bénéficierait incontestablement aux deux continents en leur permettant de jouir d’une croissance durable et inclusive renforcée. La promotion du développement agricole pourrait également faire partie des discussions.
- Investir dans la paix comme précurseur du développement et pour la protection de nos populations est essentiel. L’UE est déjà le premier partenaire de l’Afrique pour développer ses propres capacités de gestion des crises. Nous souhaitons nous pencher sur les façons d’approfondir le soutien de l’UE aux capacités africaines de gestion de la sécurité sur le continent.
La stratégie commune Afrique‑UE a permis d’obtenir des résultats dans de nombreux domaines de coopération.
En voici quelques exemples parlants :
-La facilité de soutien à la paix pour l’Afrique (FPA)
La
FPA est l’outil opérationnel du partenariat Afrique‑UE pour la paix et
la sécurité. C’est au moyen de cet instrument que l’UE aide l’UA et
d’autres organisations régionales africaines à trouver des « solutions
africaines à des problèmes africains ». Les missions financées au titre
de la facilité sont dirigées par des Africains et composées d’Africains
également. Depuis la création de la FPA en 2004, l’UE a mobilisé plus de
1,1 milliard d’EUR pour les opérations de soutien de la paix, les
programmes de renforcement des capacités et le mécanisme de réaction
rapide.
-Le Fonds fiduciaire UE‑Afrique pour les infrastructures (AITF)
Le
partenariat UE‑Afrique pour les infrastructures constitue l’un des
piliers de la stratégie de l’UE pour l’Afrique. Le partenariat tend à
accroître les investissements européens et africains dans les
infrastructures et les services connexes. Il associe subventions et
prêts pour faire gonfler l’enveloppe totale consacrée aux projets
d’infrastructures en Afrique. Il est doté de 746,4 millions d’EUR au
total. À ce jour, l’AITF a consacré plus de 80 subventions à des projets
d’infrastructures représentant au total plus de 6,5 milliards d’EUR
dans la phase d’investissement. D’après les estimations, chaque euro
investi par l’AITF dans le financement de subventions génère 12 EUR en
investissements totaux.
-Le programme de soutien à l’Union africaine (PSUA)
L’UE
a alloué, au titre du PSUA, 55 millions d’EUR sur le Fonds européen de
développement afin d’apporter un soutien aux institutions de l’UA,
notamment pour aider la Commission de l’Union africaine (CUA) à
accélérer le processus de réforme des institutions.
-Le programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA)
L’UE
a appuyé le processus du PDDAA à l’échelon continental, régional et
national dans le cadre du Fonds européen de développement (FED) et de
l’instrument de financement de la coopération au développement et du
programme thématique de sécurité alimentaire. Il ressort de la mise en
œuvre au niveau national que figure, parmi les grandes réussites, le
renforcement de la capacité des États membres à concevoir et à mettre en
œuvre des plans d’investissement dans l’agriculture et la sécurité
alimentaire basés sur le PDDAA ainsi qu’à coordonner l’élaboration et
l’harmonisation des politiques en vue d’une conception et d’une
application efficaces des politiques, stratégies et programmes
nationaux.
-Climat pour le développement de l’Afrique (CLIMDEV Afrique)
L’UE
a débloqué une somme en faveur de l’initiative ClimDev Africa afin
d’appuyer la réponse africaine à la variabilité et au changement
climatiques. Dans le cadre de cette aide, la première étape a consisté à
créer le Centre africain de politique climatique (CAPC), qui aide la
Commission de l’Union africaine et ses États membres à concevoir des
politiques dans le domaine du changement climatique et s’attaque au
besoin d’amélioration substantielle des informations climatiques en
Afrique.
-Le mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP)
Les
principaux objectifs du MAEP sont d’encourager l’adoption de
politiques, de normes et de pratiques propices à la stabilité politique,
à une croissance économique solide, au développement durable et à une
intégration économique sous‑régionale et continentale accélérée grâce au
partage d’expériences et au renforcement des pratiques concluantes et
des pratiques d’excellence, dont le recensement des lacunes et
l’évaluation des besoins en matière de renforcement des capacités.
-Le programme Nyerere
Cette
initiative vise à contribuer au développement et au maintien de
ressources humaines africaines de haut niveau, possédant des diplômes de
master et de doctorat dans des domaines clés pour le développement
socio‑économique de l’Afrique, en favorisant la mobilité universitaire
et étudiante à l’intérieur de l’Afrique et en participant au
renforcement des capacités.
-L’initiative d’harmonisation et d’ajustement de l’enseignement supérieur africain
Dans
le cadre de sa mise en œuvre du plan d’action relatif à la deuxième
décennie de l’éducation en Afrique, la Commission de l’UA a commencé à
promouvoir l’assurance de qualité et l’instauration d’un cadre en vue de
l’harmonisation des programmes d’enseignement supérieur en Afrique. La
contribution potentielle de la méthode visant à « harmoniser les
structures et les programmes d’enseignement », un instrument
d’harmonisation des programmes d’études et des profils de diplômes en
Europe, au soutien de la stratégie d’harmonisation de l’enseignement
supérieur africain a été reconnue par les parties prenantes des deux
continents. Une initiative pilote impliquant 60 universités africaines
et portant sur cinq matières (éducation, médecine, agriculture, génie
mécanique et civil).
-Dialogue UA‑UE sur les droits de l’homme
L’Union
européenne et l’Union africaine entretiennent un dialogue sur les
droits de l’homme depuis 2008, lequel permet aux deux entités de se
tenir au courant des initiatives régionales de l’une et de l’autre, de
discuter de thèmes sensibles et de définir des actions conjointes dans
certains domaines.
Le
dernier dialogue UA‑UE sur les droits de l’homme était axé sur des
questions d’intérêt commun, y compris le racisme, le droit au
développement, la peine de mort, les droits des migrants, et la mise en
œuvre des principes directeurs des Nations unies relatifs aux
entreprises et aux droits de l’homme. De nature prospective, le dialogue
a relevé des thèmes nécessitant une intensification de notre
coopération, à savoir les actes de violence à l’encontre des femmes et
la liberté d’association.
-Le dialogue stratégique Afrique‑UE sur les sciences, les technologies et l’innovation
La
recherche et l’innovation constituent un pilier important de la
stratégie commune Afrique‑UE. En effet, l’Afrique arrive aujourd’hui en
première position des régions tierces sur le plan de la participation au
septième programme‑cadre de recherche de l’Union européenne. Quelque
400 projets, portant sur des défis d’intérêt commun tels que la sécurité
alimentaire, le changement climatique ou les énergies renouvelables et
dotés d’environ 140 millions d’EUR alloués par l’UE, regroupent aux
alentours de 1 000 participants africains.
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