Certains individus usent et abusent de la
confiance d’autres citoyens, et lorsqu’ils sont interpellés, ils font
appel à leurs relations pour se soustraire de la justice. C’est le cas
de dame Olga Mensah, responsable des « Ets Planète et Fils ».
Arrêtée le 16 septembre dernier par les éléments du Service de Recherche et d’Investigation ( SRI ) de la Gendarmerie nationale après une longue cavale, Olga Mensah qui use de son apparente gentillesse pour endormir ses victimes a été relaxée sur ordre du capitaine Atèkpè, au motif qu’elle aurait présenté des garanties attestant qu’elle ne se soustrairait pas à la rigueur de la loi. Seulement, pour échapper à la justice, elle aurait déjà obtenu un visa Schengen. L’officier de Gendarmerie Atèkpè répondra-t-il des faits d’escroquerie, faux et usage de faux que dame Olga Mensah aurait reconnus dans les locaux du SRI et qui sont sus du Colonel Massina Yotroféï, Directeur de la Gendarmerie nationale? Le Procureur de la République saura-t-il prendre les dispositions nécessaires pour faire rentrer la plaignante dans ses fonds à hauteur de treize (13) millions FCFA ? La justice togolaise est une fois encore à la croisée des chemins.
Si le parquet laissait s’échapper dame Olga Mensah, c’est la plaignante qui se mordrait les doigts d’avoir fait confiance à la justice togolaise. Le 14 septembre dernier, un soit-transmis N°5346/PR/2016 signé d’Essolissam Poyodi, Procureur de la République, a été délivré aux éléments du SRI suivant les pièces ci-après désignées : « lettres plaintes du 13 septembre 2016 contre Olga Mensah pour abus de confiance, escroquerie, faux et usage de faux, pour enquêtes et poursuite si les faits sont établis ». Le soit-transmis a requis d’« exécuter les indications du parquet ». Les connaisseurs comprendront. Mais en quoi consistent les plaintes et que reproche-t-on à dame Olga Mensah ?
Voici les lettres de la plaignante adressées au Procureur de la République
Le conteneur de biscuits devrait arriver au port de Lomé à la mi-juillet 2016. Au début du mois d’août, le conteneur n’étant toujours pas là, et face à mes inquiétudes, elle prétexta un retard dû au manque de diligence de l’usine. Je lui demandai de me donner le contact d’une personne ressource de l’usine afin que je puisse prendre attache directement avec elle. C’est à ce moment qu’elle me proposa toujours, selon elle, pour me mettre entièrement en confiance, un voyage sur le Maroc afin de rencontrer les responsables de l’usine.
Je pris en charge nos deux billets pour le Maroc ainsi que notre séjour et divers. Arrivées au Maroc, elle m’abandonna dans l’hôtel, me tourna en bourrique et quitta le pays sans moi.
J’ai donc compris la dangerosité de cette dame, et dès mon retour à Lomé, je lui demandai alors le connaissement relatif à la marchandise. Elle me remit une photocopie de connaissement qui se révéla être un faux fabriqué de toutes pièces. Elle me présenta à un transitaire censé sortir la marchandise du port le 08 août 2016. Après mon départ, le transitaire m’appela et me fit comprendre qu’il craint d’être considéré comme complice d’une escroquerie, il m’avoua qu’il s’agit d’une manœuvre et qu’il n’était pas au courant d’une arrivée quelconque de conteneur de biscuits. C’est de là que j’ai compris qu’elle m’a fait partir au Maroc tout en sachant qu’elle n’a passé aucune commande de biscuits et qu’elle a détourné les 10.000.000 (dix millions) de francs CFA à des fins personnelles et inconnues.
A ce jour 13 septembre, je suis sans aucune nouvelle de Dame Olga Mensah et tous ses numéros de portables sont inaccessibles. J’en déduis que j’ai été victime d’escroquerie et c’est pour cette raison que je dépose entre vos mains une plainte pour ESCROQUERIE FAUX ET USAGE DE FAUX.
Je tiens à vous rappeler, Monsieur le Procureur de la République, que Dame Mensah me doit à ce jour la somme de 10 000 000 (dix millions) de francs CFA, somme d’argent que j’ai déposée sur son compte plus la somme de 1.831.000 (un million huit cent trente et un mille) francs CFA, représentant la somme que j’ai avancée pour l’achat de nos billets et la prise en charge de notre séjour au Maroc. Cette somme étant censée être déduite de nos bénéfices avant tout partage. Mme Olga Mensah m’est redevable à ce jour et à ce titre d’une somme totale de 11 831 000 (onze million huit cent trente et un mille) de francs CFA.
La plaignante.
« Plainte pour abus de confiance faux et usage de faux »
Ainsi dans la journée du 16 septembre 2016, des éléments du SRI ont réussi à mettre la main sur cette dame. Mais le capitaine Atèkpè en charge du dossier a jugé bon de relaxer dame Olga Mensah
au motif que le Procureur de la République serait absent et qu’elle
aurait présenté des garanties de se présenter aujourd’hui devant le
parquet.
Mais seulement, d’énormes doutes subsistent quant aux garanties que cette dame aurait présentées. Parce que lorsque le capitaine Atèkpè présente un document d’une autre commande de biscuits comme étant celle disputée, il se trouve que cette commande émane d’une autre personne dont l’avis d’opération de virement date du 24 août 2016 et qui est libellé à l’ordre de la même société productrice, Best Biscuits Maroc. Ainsi, à y voir de près, le capitaine Atèkpè aurait fait preuve de légèreté en libérant la dame. Puisque la commande pour laquelle les plaintes ont été déposées, devrait arriver en juillet. Pire, un message dont nous avons eu connaissance indique qu’en réalité, la commande de biscuits serait bien arrivée et qu’Olga Mensah l’aurait écoulée lors des luttes Evala en pays Kabyè.
Rappelons que pour se rendre au Maroc auprès de la société productrice de biscuits, il était prévu que la plaignante prenne le vol le 13 août et devance dame Olga Mensah ; mais le jour du vol, l’agence de voyage Soraya l’a rappelée pour reporter son vol de 48 heures, permettant à l’escroc présumé de la devancer. Sans aucune explication de la part de cette agence. Sur instruction de dame Mensah ? Certainement.
De retour du voyage au cours duquel dame Olga Mensah a fatigué la plaignante et l’a abandonnée dans son hôtel, sans aucun moyen pour revenir, le trajet Maroc-Lomé ayant été effacé de la base de l’agence Suraya, cette dernière l’a sommée de lui rembourser tous ses frais, sommation à laquelle elle aurait répondu qu’elle se fout de la convention qui les lie, ajoutant: « Tu peux aller là où tu veux ! ». Dans ce sens, une très proche de dame Olga Mensah a confirmé qu’elle disposerait de réseaux pouvant la sortir de prison. La preuve en est que dans un passé récent, lorsqu’elle avait commandé une cargaison de poulets avariés que les autorités avaient détruite, elle a joué sur ses relations pour se sortir d’affaire. Reste à déterminer les relations haut placées qui la protègent et l’encouragent dans ses basses besognes.
Lorsque des éléments négatifs cumulent en défaveur d’une seule personne, le travail devient aisé à la justice d’établir la vérité. Lorsque les deux partenaires d’affaires devraient se rendre au Maroc sur proposition de dame Olga Mensah pour suivre l’état d’avancement de la commande, la plaignante l’a sollicitée de lui rendre un service avant d’arriver au Maroc, mais celle-ci a prélevé 900.000 du montant au motif que cette somme aurait servi à payer un transitaire chargé de s’occuper des formalités au port de Lomé. Pourquoi alors avoir fait voyager la plaignante ? Il se révèlera plus tard que ce transitaire n’a jamais existé. En août, la plaignante qui n’avait pas encore réalisé le type d’associée à laquelle elle avait à faire, l’a chargée de lui régler une facture d’électricité. Mais le chèque libellé au nom de la CEET a plutôt servi à régler des impayés de dame Olga, et lorsqu’ordre lui a été intimé de rembourser le chèque indûment encaissé, celle-ci a émis un chèque sans provision en date du 3 septembre 2016.
Le dernier élément qui atteste que l’arnaque orchestrée par dame Olga Mensah était préméditée, vient des services de la banque où le virement des 10 millions FCFA a été effectué. Parce que des sources bancaires, on apprend que juste après qu’elles ont quitté la banque d’où le virement a été fait au nom des Ets Planète et Fils pour le compte de Best Biscuits Maroc, Olga Mensah y est retournée seule et en catimini pour y effectuer un retrait en espèces de 8 millions sur les 10. Autant d’éléments que le capitaine Atèkpè n’ignore pas. Et pourtant.
Au Togo, il est fréquent qu’une plaignante se retrouve dans la peau d’une prévenue, juste parce que ceux qui sont censés faire régner l’ordre, ont été « retournés ». Devant la tournure que prenaient les évènements le 16 septembre, la plaignante a prévenu qu’elle pourrait porter l’affaire dans les médias afin que chacun se fasse une idée de la manière dont cet officier de l’armée règle ces genres de problèmes. Mal en a pris à la plaignante. « C’est quoi la presse, c’est qui la presse ? Est-ce la presse qui dirige ce pays ? J’ai tous les droits, et puis quoi ? L’escroquerie est une pratique courante dans le domaine des affaires », sont les mots que le capitaine Atèkpè aurait jetés à la figure de la plaignante. Nous avons voulu vérifier les dires de celle-ci et avons joint le capitaine au téléphone. A l’en croire, un rapport a été établi et adressé à son supérieur et au Procureur, absent. Mais que toutes les garanties ont été prises pour faire comparaître dame Olga Mensah devant le Procureur ce lundi. « Mais si elle n’est pas contente, je n’ai rien à cirer, mon directeur est au courant. Et si elle persiste à porter l’affaire dans la presse, c’est à ses risques et périls ». Ce sont entre autres les propos que le capitaine nous a tenus au téléphone. Mais aurait-il réalisé par la suite qu’il s’adressait à la presse ? Le capitaine a rappelé pour nous demander de faire en sorte que nos échanges téléphoniques ne soient pas rendus publics. Malheureusement pour lui, comme pour une arme, le coup est déjà parti et nous ne voudrions pas nous rendre complice de menaces sur la vie d’une citoyenne par notre silence. Le capitaine dit-il la vérité lorsqu’il déclare avoir rendu compte? Le doute est permis, puisque selon les informations, le Colonel Massina Yotroféi qui a reçu la plaignante, après avoir vérifié auprès de ses agents que les faits sont avérés, aurait dit qu’il faut respecter la loi et donc déférer la prévenue le mardi 20 septembre. Que s’est-il passé entre-temps pour qu’elle soit libérée derrière la plaignante et le Procureur?
Et si Olga Mensah ne se présentait pas et disparaissait? Parce que des éléments troublants lui offrent cette possibilité. Des sources concordantes pensent qu’elle aurait obtenu au moins un visa Schengen dans son passeport et pourrait se faire la belle sous le nez et la barbe de la justice ; la plaignante n’aurait plus que ses yeux pour pleurer et se mordre les doigts d’avoir fait confiance en la justice togolaise et au SRI. Le capitaine pourra-t-il répondre en cas de fuite, lui qui a aussi échangé avec le transitaire cité par dame Olga Mensah et qui lui a juré n’être en rien concerné par les propos et magouilles de la dame ? Des témoins dont l’Adjudant Bakaï et la plaignante ont assisté à ces échanges téléphoniques qui se sont déroulées via le haut parleur du téléphone.
La justice à deux vitesses est monnaie courante au Togo. Des citoyens ont été arrêtés pour des peccadilles sur ordre du parquet en fins de semaines et des officiers de police judiciaire se sont arrangés pour les maintenir en détention jusqu’à lundi afin de les présenter à la justice. Mais dans cette affaire d’escroquerie, d’abus de confiance, de faux et usage de faux et d’émission de chèque sans provision où la prévenue a reconnu les faits retenus, il a suffi qu’elle passe des coups de fil pour que le capitaine qui, au demeurant, serait un militaire de formation, se décide à la libérer sans l’avoir présentée au parquet. Heureusement qu’il existe désormais une justice militaire qui devra déterminer si la procédure suivie par le capitaine est la norme, ou si ce sont des pressions qu’il a subies avant de s’exécuter. Celui-ci a contacté la plaignante afin qu’elle se présente aujourd’hui au SRI –sans préciser l’heure- pour qu’ensemble avec Olga Mensah et les agents du SRI, ils se rendent auprès du parquet. Comme si la plaignante ne connaît pas le tribunal de Lomé. On ne veut pas croire que le directeur du SRI est effectivement informé de toutes les démarches entreprises par le capitaine Atèkpè avec ses propos tenus devant la plaignante.
Source : Abbé Faria, Liberté No. 2284 du Lundi 26 Septembre 2016
Arrêtée le 16 septembre dernier par les éléments du Service de Recherche et d’Investigation ( SRI ) de la Gendarmerie nationale après une longue cavale, Olga Mensah qui use de son apparente gentillesse pour endormir ses victimes a été relaxée sur ordre du capitaine Atèkpè, au motif qu’elle aurait présenté des garanties attestant qu’elle ne se soustrairait pas à la rigueur de la loi. Seulement, pour échapper à la justice, elle aurait déjà obtenu un visa Schengen. L’officier de Gendarmerie Atèkpè répondra-t-il des faits d’escroquerie, faux et usage de faux que dame Olga Mensah aurait reconnus dans les locaux du SRI et qui sont sus du Colonel Massina Yotroféï, Directeur de la Gendarmerie nationale? Le Procureur de la République saura-t-il prendre les dispositions nécessaires pour faire rentrer la plaignante dans ses fonds à hauteur de treize (13) millions FCFA ? La justice togolaise est une fois encore à la croisée des chemins.
Si le parquet laissait s’échapper dame Olga Mensah, c’est la plaignante qui se mordrait les doigts d’avoir fait confiance à la justice togolaise. Le 14 septembre dernier, un soit-transmis N°5346/PR/2016 signé d’Essolissam Poyodi, Procureur de la République, a été délivré aux éléments du SRI suivant les pièces ci-après désignées : « lettres plaintes du 13 septembre 2016 contre Olga Mensah pour abus de confiance, escroquerie, faux et usage de faux, pour enquêtes et poursuite si les faits sont établis ». Le soit-transmis a requis d’« exécuter les indications du parquet ». Les connaisseurs comprendront. Mais en quoi consistent les plaintes et que reproche-t-on à dame Olga Mensah ?
Voici les lettres de la plaignante adressées au Procureur de la République
« Plainte pour escroquerie faux et usage de faux »
Monsieur le Procureur de la République,
Au mois de mai dernier, j’ai croisé Mme Olga Mensah dans un salon de coiffure. Je l’avais connue auparavant par l’intermédiaire d’un certain M. Djondo.
Très vite, elle se rapprocha de moi et se mit à ma disposition pour mes
courses et autres besoins. Elle fit preuve d’une extrême gentillesse,
notamment en me faisant souvent à manger. Elle me fit part de ses
prétendues immenses souffrances et déboires dans sa vie familiale et
professionnelle. Elle serait victime de la méchanceté et des pouvoirs
spirituels de sa sœur aînée. Elle se plaignait en outre d’être victime
d’exploitation par une famille influente dont les membres se serviraient
d’elle sans pitié. Après m’avoir longuement apitoyée sur son sort, elle
me proposa une affaire de commerce de biscuits.
Prise de compassion pour elle, je pris la décision de m’associer à
elle dans ladite affaire. Elle aurait déjà pratiqué ce commerce dont
elle maitrisait tous les contours selon ses propres dires. C’est ainsi
qu’elle me proposa une participation financière de 10 millions francs
CFA représentant la moitié de la valeur de la commande selon la facture
pro forma émanant de l’usine. Après avoir signé une convention sous
seing privé avec elle, je fis un dépôt de 10 millions de francs CFA sur
son compte de la BIA Tokoin Trésor le 20 juin 2016, cette somme étant destinée a être virée sur le compte du fournisseur: Best Biscuits au Maroc. Sur mon insistance, elle me présenta au gérant de la banque.Le conteneur de biscuits devrait arriver au port de Lomé à la mi-juillet 2016. Au début du mois d’août, le conteneur n’étant toujours pas là, et face à mes inquiétudes, elle prétexta un retard dû au manque de diligence de l’usine. Je lui demandai de me donner le contact d’une personne ressource de l’usine afin que je puisse prendre attache directement avec elle. C’est à ce moment qu’elle me proposa toujours, selon elle, pour me mettre entièrement en confiance, un voyage sur le Maroc afin de rencontrer les responsables de l’usine.
Je pris en charge nos deux billets pour le Maroc ainsi que notre séjour et divers. Arrivées au Maroc, elle m’abandonna dans l’hôtel, me tourna en bourrique et quitta le pays sans moi.
J’ai donc compris la dangerosité de cette dame, et dès mon retour à Lomé, je lui demandai alors le connaissement relatif à la marchandise. Elle me remit une photocopie de connaissement qui se révéla être un faux fabriqué de toutes pièces. Elle me présenta à un transitaire censé sortir la marchandise du port le 08 août 2016. Après mon départ, le transitaire m’appela et me fit comprendre qu’il craint d’être considéré comme complice d’une escroquerie, il m’avoua qu’il s’agit d’une manœuvre et qu’il n’était pas au courant d’une arrivée quelconque de conteneur de biscuits. C’est de là que j’ai compris qu’elle m’a fait partir au Maroc tout en sachant qu’elle n’a passé aucune commande de biscuits et qu’elle a détourné les 10.000.000 (dix millions) de francs CFA à des fins personnelles et inconnues.
A ce jour 13 septembre, je suis sans aucune nouvelle de Dame Olga Mensah et tous ses numéros de portables sont inaccessibles. J’en déduis que j’ai été victime d’escroquerie et c’est pour cette raison que je dépose entre vos mains une plainte pour ESCROQUERIE FAUX ET USAGE DE FAUX.
Je tiens à vous rappeler, Monsieur le Procureur de la République, que Dame Mensah me doit à ce jour la somme de 10 000 000 (dix millions) de francs CFA, somme d’argent que j’ai déposée sur son compte plus la somme de 1.831.000 (un million huit cent trente et un mille) francs CFA, représentant la somme que j’ai avancée pour l’achat de nos billets et la prise en charge de notre séjour au Maroc. Cette somme étant censée être déduite de nos bénéfices avant tout partage. Mme Olga Mensah m’est redevable à ce jour et à ce titre d’une somme totale de 11 831 000 (onze million huit cent trente et un mille) de francs CFA.
La plaignante.
« Plainte pour abus de confiance faux et usage de faux »
Pour compléter mon dossier de plainte
contre Mme Olga Mensah, je viens déposer entre vos mains cette 2eme
plainte pour abus de confiance, faux et usage de faux. J’avais expliqué
dans ma première plainte que cette dame me fit partir au Maroc et
m’abandonna à l’hôtel pour rentrer seule à Lomé. Avant notre départ pour
le Maroc, j’ai séjourné en France. Depuis la France, j’ai demandé à ma
banque, la SIAB de remettre une somme de 4.000.000 (quatre millions) FCFA à dame Olga Mensah en vue de couvrir nos dépenses au Maroc. A son arrivée au Maroc, au lieu de me remettre la totalité, elle me fit comprendre qu’elle a remis une somme de 900. 000 (neuf cent mille) FCFA pour payer le transitaire censé sortir la marchandise au port de Lomé,
alors même que le but de notre visite au Maroc était de permettre le
déblocage de ladite marchandise pour la convoyer vers le Togo. C’est
ainsi qu’elle me laissa dans le dénuement total au Maroc, me privant de
la somme de 900. 000 (neuf cent mille) FCFA qu’elle a détournée. Plus
grave, alors même que mon banquier lui a remis l’argent au mois d’août,
elle me présenta une reconnaissance émanant du prétendu transitaire
datant du 14 Juillet 2016. Le transitaire nie avoir reçu une quelconque
somme des mains de dame Olga Mensah. J’en déduis, Monsieur le Procureur
de la République, que j’ai été victime d’escroquerie et d’abus de
confiance. Je dépose donc en l’espèce cette deuxième plainte entre vos
mains pour abus de confiance aggravé faux et usage de faux.
La plaignante.
Mais seulement, d’énormes doutes subsistent quant aux garanties que cette dame aurait présentées. Parce que lorsque le capitaine Atèkpè présente un document d’une autre commande de biscuits comme étant celle disputée, il se trouve que cette commande émane d’une autre personne dont l’avis d’opération de virement date du 24 août 2016 et qui est libellé à l’ordre de la même société productrice, Best Biscuits Maroc. Ainsi, à y voir de près, le capitaine Atèkpè aurait fait preuve de légèreté en libérant la dame. Puisque la commande pour laquelle les plaintes ont été déposées, devrait arriver en juillet. Pire, un message dont nous avons eu connaissance indique qu’en réalité, la commande de biscuits serait bien arrivée et qu’Olga Mensah l’aurait écoulée lors des luttes Evala en pays Kabyè.
Rappelons que pour se rendre au Maroc auprès de la société productrice de biscuits, il était prévu que la plaignante prenne le vol le 13 août et devance dame Olga Mensah ; mais le jour du vol, l’agence de voyage Soraya l’a rappelée pour reporter son vol de 48 heures, permettant à l’escroc présumé de la devancer. Sans aucune explication de la part de cette agence. Sur instruction de dame Mensah ? Certainement.
De retour du voyage au cours duquel dame Olga Mensah a fatigué la plaignante et l’a abandonnée dans son hôtel, sans aucun moyen pour revenir, le trajet Maroc-Lomé ayant été effacé de la base de l’agence Suraya, cette dernière l’a sommée de lui rembourser tous ses frais, sommation à laquelle elle aurait répondu qu’elle se fout de la convention qui les lie, ajoutant: « Tu peux aller là où tu veux ! ». Dans ce sens, une très proche de dame Olga Mensah a confirmé qu’elle disposerait de réseaux pouvant la sortir de prison. La preuve en est que dans un passé récent, lorsqu’elle avait commandé une cargaison de poulets avariés que les autorités avaient détruite, elle a joué sur ses relations pour se sortir d’affaire. Reste à déterminer les relations haut placées qui la protègent et l’encouragent dans ses basses besognes.
Lorsque des éléments négatifs cumulent en défaveur d’une seule personne, le travail devient aisé à la justice d’établir la vérité. Lorsque les deux partenaires d’affaires devraient se rendre au Maroc sur proposition de dame Olga Mensah pour suivre l’état d’avancement de la commande, la plaignante l’a sollicitée de lui rendre un service avant d’arriver au Maroc, mais celle-ci a prélevé 900.000 du montant au motif que cette somme aurait servi à payer un transitaire chargé de s’occuper des formalités au port de Lomé. Pourquoi alors avoir fait voyager la plaignante ? Il se révèlera plus tard que ce transitaire n’a jamais existé. En août, la plaignante qui n’avait pas encore réalisé le type d’associée à laquelle elle avait à faire, l’a chargée de lui régler une facture d’électricité. Mais le chèque libellé au nom de la CEET a plutôt servi à régler des impayés de dame Olga, et lorsqu’ordre lui a été intimé de rembourser le chèque indûment encaissé, celle-ci a émis un chèque sans provision en date du 3 septembre 2016.
Le dernier élément qui atteste que l’arnaque orchestrée par dame Olga Mensah était préméditée, vient des services de la banque où le virement des 10 millions FCFA a été effectué. Parce que des sources bancaires, on apprend que juste après qu’elles ont quitté la banque d’où le virement a été fait au nom des Ets Planète et Fils pour le compte de Best Biscuits Maroc, Olga Mensah y est retournée seule et en catimini pour y effectuer un retrait en espèces de 8 millions sur les 10. Autant d’éléments que le capitaine Atèkpè n’ignore pas. Et pourtant.
Au Togo, il est fréquent qu’une plaignante se retrouve dans la peau d’une prévenue, juste parce que ceux qui sont censés faire régner l’ordre, ont été « retournés ». Devant la tournure que prenaient les évènements le 16 septembre, la plaignante a prévenu qu’elle pourrait porter l’affaire dans les médias afin que chacun se fasse une idée de la manière dont cet officier de l’armée règle ces genres de problèmes. Mal en a pris à la plaignante. « C’est quoi la presse, c’est qui la presse ? Est-ce la presse qui dirige ce pays ? J’ai tous les droits, et puis quoi ? L’escroquerie est une pratique courante dans le domaine des affaires », sont les mots que le capitaine Atèkpè aurait jetés à la figure de la plaignante. Nous avons voulu vérifier les dires de celle-ci et avons joint le capitaine au téléphone. A l’en croire, un rapport a été établi et adressé à son supérieur et au Procureur, absent. Mais que toutes les garanties ont été prises pour faire comparaître dame Olga Mensah devant le Procureur ce lundi. « Mais si elle n’est pas contente, je n’ai rien à cirer, mon directeur est au courant. Et si elle persiste à porter l’affaire dans la presse, c’est à ses risques et périls ». Ce sont entre autres les propos que le capitaine nous a tenus au téléphone. Mais aurait-il réalisé par la suite qu’il s’adressait à la presse ? Le capitaine a rappelé pour nous demander de faire en sorte que nos échanges téléphoniques ne soient pas rendus publics. Malheureusement pour lui, comme pour une arme, le coup est déjà parti et nous ne voudrions pas nous rendre complice de menaces sur la vie d’une citoyenne par notre silence. Le capitaine dit-il la vérité lorsqu’il déclare avoir rendu compte? Le doute est permis, puisque selon les informations, le Colonel Massina Yotroféi qui a reçu la plaignante, après avoir vérifié auprès de ses agents que les faits sont avérés, aurait dit qu’il faut respecter la loi et donc déférer la prévenue le mardi 20 septembre. Que s’est-il passé entre-temps pour qu’elle soit libérée derrière la plaignante et le Procureur?
Et si Olga Mensah ne se présentait pas et disparaissait? Parce que des éléments troublants lui offrent cette possibilité. Des sources concordantes pensent qu’elle aurait obtenu au moins un visa Schengen dans son passeport et pourrait se faire la belle sous le nez et la barbe de la justice ; la plaignante n’aurait plus que ses yeux pour pleurer et se mordre les doigts d’avoir fait confiance en la justice togolaise et au SRI. Le capitaine pourra-t-il répondre en cas de fuite, lui qui a aussi échangé avec le transitaire cité par dame Olga Mensah et qui lui a juré n’être en rien concerné par les propos et magouilles de la dame ? Des témoins dont l’Adjudant Bakaï et la plaignante ont assisté à ces échanges téléphoniques qui se sont déroulées via le haut parleur du téléphone.
La justice à deux vitesses est monnaie courante au Togo. Des citoyens ont été arrêtés pour des peccadilles sur ordre du parquet en fins de semaines et des officiers de police judiciaire se sont arrangés pour les maintenir en détention jusqu’à lundi afin de les présenter à la justice. Mais dans cette affaire d’escroquerie, d’abus de confiance, de faux et usage de faux et d’émission de chèque sans provision où la prévenue a reconnu les faits retenus, il a suffi qu’elle passe des coups de fil pour que le capitaine qui, au demeurant, serait un militaire de formation, se décide à la libérer sans l’avoir présentée au parquet. Heureusement qu’il existe désormais une justice militaire qui devra déterminer si la procédure suivie par le capitaine est la norme, ou si ce sont des pressions qu’il a subies avant de s’exécuter. Celui-ci a contacté la plaignante afin qu’elle se présente aujourd’hui au SRI –sans préciser l’heure- pour qu’ensemble avec Olga Mensah et les agents du SRI, ils se rendent auprès du parquet. Comme si la plaignante ne connaît pas le tribunal de Lomé. On ne veut pas croire que le directeur du SRI est effectivement informé de toutes les démarches entreprises par le capitaine Atèkpè avec ses propos tenus devant la plaignante.
Source : Abbé Faria, Liberté No. 2284 du Lundi 26 Septembre 2016
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