Depuis plus de deux ans, des étudiants ont validé toutes leurs unités d’enseignements théoriques et attendent d’être programmés pour les Travaux Pratiques. Rien que pour la promotion 2012-2015, environs 3 000 étudiants de L’Ecole Supérieure des Techniques Biologiques et Alimentaires (E.S.T.B.A) de l’Université de Lomé ont été privés de cette chance d’obtenir leur licence professionnelle en Analyse biomédicale en 3 ans, selon les exigences LMD à cause de l’indisponibilité des laboratoires de pratique.
En sciences de santé à l’Université de de Lomé, précisément pour le parcours licence professionnelle en Analyse Biomédicale, plusieurs unités d’enseignement à caractères technique et pratique doivent compléter la formation théorique que reçoivent les étudiants.
Si au nom du manque de moyens dans les universités publiques, certains départements arrivent à se passer des Travaux Pratiques, cela ne peut être le cas pour la licence professionnelle en Analyses Biomédicales.
Comme toujours, Les laboratoires des travaux pratiques construits dans les années 90 n’ont pas la capacité d’accueillir les milliers d’étudiants en attente. Le manque du personnel devant guider les étudiants au cours de travaux pratiques est également récurrent. Ce qui pousse les professeurs en charge à limiter considérablement les effectifs par des séances, histoire d’éviter des accidents et endommagements du matériel.
Pour les rarissimes étudiants qui ont eu cette chance de passer au laboratoire, le temps ne leur permet de faire des recherches efficaces. Ils finissent parfois en visiteurs et non comme des apprenants et le résultat escompté n’est pas au rendez-vous après les évaluations.
C’est ainsi qu’étudier en sciences de la santé à l’Université de Lomé est devenu un casse-tête chinois. La carrière et l’élan des jeunes étudiants qui s'y consacrent sont mis à rudes épreuves, condamnés à évoluer dans un rythme qui les déchante.
Après trois longues années d'études qui devaient donner droit à un diplôme pour "déguerpir de cette brousse à gaz lacrymogènes" (terme des étudiants), l'on revient pour faire deux à trois ans supplémentaires dans l’attente d’une programmation aux TP.
Les étudiants, sous le coup de l'âge, finissent par tomber dans l’inéligibilité (limite d’âge) vis-à-vis des offres de bourses et d’emplois. Nombreux sont également ces étudiants qui sont venus de contrées lointaines du Togo (puisque ce département n’existe qu’à l’Université de Lomé). A ceux-ci, il faudrait de l'argent (manger, loyer et autres), en attendant leur programmation aux travaux pratiques.
Les étudiants des universités de Lomé et de Kara semblent n’avoir pas de place dans le mandat social annoncé dans la déclaration de la politique générale du gouvernement.
Malgré le remous qui ont secoué ces deux temples du savoir ces derniers mois, il n’existe toujours pas de bus pour le déplacement des étudiants, obligés d’emprunter les transports en communs très onéreux par rapport à leur bourse. Pire, aucune aide de l’Etat n’a été octroyée à cette couche sociale très misérable depuis le début de l’année scolaire.
Pourtant, le ministre de l'Enseignement Supérieur a au cours de ses récentes sorties médiatiques, clamé être toujours à l’écoute des moindres besoins de ces jeunes.
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