Mardi dernier, face aux chefs cantons
qu’il a reçu à la présidence de la République pour une séance de
travail, le chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé, ouvrait le ban en
vue de l’accélération du processus devant aboutir à l’organisation des
élections locales au Togo.
Si l’initiative n’est pas contestée par l’opposition togolaise du fait
que ces Chefs cantons représentent une composante importante de la
population dans la dynamique de la décentralisation et des locales,
cette dernière n’apprécie pas pour autant la démarche adoptée
jusqu’alors par le pouvoir en place dans les préparatifs pour aller à
ces élections.
On retient entre autres réactions, celles du Chef de file de
l’opposition qui, chez nos confrères de Victoire Fm, indiquait, « nous
voulons des élections locales mais ce n’est pas de cette manière là que
ça doit se faire. Parce que toute élection qui doit s’organiser au Togo
doit se faire de manière consensuelle selon l’esprit de l’APG ». Tel un
prophète, il prédit déjà que « la démarche dans laquelle le gouvernement
s’est inscrit va se heurter à la contestation de l’opposition ».
On peut dès lors constater que c’est d’ailleurs un point de vue partagé à
demi-mot par le Parti des Togolais. Selon le Directeur de cabinet de
son président, Nathanael Olympio, « quand le chef de l’Etat décide de
parler avec une composante de la population c’est fort appréciable. Mais
on veut connaitre la feuille de route du gouvernement. Qu’est-ce qu’il
préconise exactement. Nous ne sommes pas informés. Nous voulons que les
choses se fassent dans la clarté. Les choses se déroulent en
marginalisation de la classe politique de l’opposition ».
«Nous avons connu une présidentielle difficile. Est-ce-que le
gouvernement préconise des locales dans le même contexte ? »,
s’interroge M. Olympio, qui ramène encore le débat sur le fichier
électoral impropre à une élection, la problématique de la CENI, comme
des impératifs à solutionner avant tout scrutin. Ainsi pour
l’organisation des élections locales, la Parti des Togolais croit savoir
qu’ « il nous revient de nous battre pour qu’elles s’organisent dans
les meilleures conditions ».
Ce sont là des idées pleinement partagées par un autre acteur de la
classe politique de l’opposition, Fulbert Sassou Atissoh, leader du
parti « Le Togo Autrement ».
En tout cas, avec cette levée de contestation, l’on est à même de se
demander si l’on s’en sortira à temps et si le parti au pouvoir n’aura
qu’à gagner encore du temps si l’on s’éternise dans la contestation et
contre contestation, et si l’on n’est pas en voie de rééditer le blocage
qu’il y a eu par le passé autour des réformes institutionnelles et
constitutionnelles.
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