Wednesday, August 14, 2013

La HAAC et sa politique de discrimination

« C’est d’abord à ton pays de tenir, envers toi, un certain nombre d’engagements. Que tu y sois considéré comme un citoyen à part entière, que tu n’y subisses ni oppression, ni discrimination, ni privations indues. Ton pays et ses dirigeants ont l’obligation de t’assurer cela ; sinon, tu ne leur dois rien » (Amin Maalouf, Les désorientés) Bien que la Constitution proclame son indépendance, la HAAC est fortement influencée par les politiques tant dans le choix de ses membres que dans son fonctionnement. Nonobstant cette situation, les différents bureaux qui se sont succédé, ont essayé de transcender la bipolarisation de la presse au Togo pour travailler avec toutes les organisations. Ils n’ont jamais banni les journaux critiques vis-à-vis du pouvoir ainsi que les associations qui leur sont proches, comme le fait le bureau actuel de la HAAC pourtant dominé par d’anciens professionnels des médias. Kokou Tozoun, militant du parti au pouvoir, et son équipe ont fait de la discrimination leur sport favori. Plus intéressant, ils consacrent la division de la presse privée. Même le professeur d’université, Victor Aladji, qui a formé beaucoup de cadres togolais, n’arrive pas à dire aux siens que c’est dans la différence qu’on a le progrès. « Si tu diffères de moi, loin de me léser, tu m’enrichis », rappelle Antoine de Saint-Exupéry. Et il faut le dire, le bureau actuel de la HAAC est pire que les précédents. La Haute Autorité donne l’impression qu’elle n’est qu’au service du parti au pouvoir. Pendant la campagne électorale par exemple, elle était bien au courant que des chaînes de télévision sportives et religieuses diffusaient plusieurs reportages sur les candidats de l’UNIR, mais a préféré se taire avant de faire diversion avec un communiqué à quelques heures de la fin de la campagne. En revanche, elle n’a pas perdu une minute pour envoyer une horde de gendarmes investir le studio de la Radio Légende FM le 25 juillet dernier. En réalité, c’est en cherchant la nouvelle loi organique de la HAAC suite à la suspension de la Radio Légende, un acte qui a l’allure d’une vendetta, que nous sommes tombé sur des comités techniques mis en place par la HAAC. Il s’agit des comités de la presse écrite, de la radio, de l’éthique et de la déontologie, et des multimédia et de la délivrance de la carte de presse animés par des membres du bureau de la HAAC et quelques journalistes pompeusement qualifiés de « personnes ressources ». Sont cooptés dans ces comités, des membres des bureaux du Conseil national des patrons de presse (CONAPP) et de l’Union des journalistes indépendants du Togo (UJIT) alors que ces deux organisations ne sont pas représentatives de la presse privée togolaise. Pis encore, ce sont des journalistes qui se plaisent à imprimer deux « Unes » différentes pour le même numéro : l’une destinée à la vente et au dépôt légal, et l’autre pour le chantage, qui sont choisis pour plancher sur les problèmes liés à la presse écrite et à l’éthique. Comme on peut le constater, le Syndicat national des journalistes indépendants du Togo (SYNJIT) et Sos Journaliste en danger sont exclus de ces comités. Tout comme les journalistes critiques vis-à-vis du pouvoir. Depuis que ceux-ci ont pris le devant de la contestation de la première mouture de la loi organique de la HAAC, ils sont dans la ligne de mire de Kokou Tozoun et son équipe, et ne sont associés à aucune des activités de cette institution. Ce sont donc les journalistes pro-UNIR et les membres des associations postiches qui ont pignon sur rue à Agbalépédogan. Zeus AZIADOUVO

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