Togo : : La petitesse de l’« autre opposition » togolaise
De la nécessité d’une prise de conscience des acteurs de la classe politique de l’ opposition. Abass Kaboua et son machin son Mouvement de Republicains Centristes MRC , Togo | Infog : 27avril.com
La classe politique de l’opposition au Togo est secouée de nouveau
par des intrigues inutiles, viles et insensées. Longtemps gangrénée par
des querelles de chapelle et de leadership surtout, cette opposition
vient une fois encore d’étaler à la face du monde ses carences et
faiblesses, à la suite de la signature du décret d’application par le
chef de l’Etat de la loi portant statut de l’opposition, mettant enfin
le chef de file de l’opposition togolaise dans ses prérogatives, en tant
que « Président d’une Institution de la République », suivant le cadre
des règles du protocole d’Etat.
Au terme des dispositions de l’article 24 de la loi portant statut de
l’opposition adoptée le 12 juin 2013 : « Le chef de file de
l’opposition est le premier responsable du parti politique appartenant à
l’opposition au sens de l’article 2 ci- dessus, ayant le plus grand
nombre de députes à l’Assemblée nationale. En cas d’égalité de sièges,
le chef de file de l’opposition est le premier responsable du parti
ayant obtenu le plus grand nombre de suffrage lors des dernières
élections législatives. Le chef de file de l’opposition n’est pas
nécessairement membre du parlement ». Cet article adopté en des termes
clairs et limpides, qui d’ailleurs peut être compris de tout le monde et
même d’un esprit dément, est malheureusement source de chamailleries et
de querelles inutile au sein d’une opposition dont certains membres, en
les écoutant, ont atteint vraisemblablement l’hérésie intellectuelle.
L’on ne comprend pas pourquoi des hommes et femmes qui ont atteint l’âge
de la maturité et surtout de la sagesse peuvent-ils se laisser aller à
de comportements incongrus.
A l’analyse des faits, il est aisé d’affirmer que certains
responsables politiques de l’opposition ont fait une lecture erronée de
cette loi quand ils déclarent sur tous les toits à cor et à cri que
c’est l’ancien Coordonnateur du Collectif « Sauvons le Togo » (CST) qui
devait normalement être le chef de file de l’opposition. Faux rétorque
ce dernier. Certes la loi comporte des lacunes mais une fois qu’elle a
été adoptée, promulguée et diffusée dans le journal officiel, elle
devient une loi générale qui régit l’Etat.
L’imbroglio de certains responsables politiques qui pointent leurs
doigts sur le Coordonnateur n’est pas de mise. D’ailleurs, dans sa
parution N°364 du 3 février 2016, le confrère « Actu EXPRESSE » a réussi
à faire parler le Coordonateur du CST Me Zeus Ata Messan AJAVON. Pour
rappel, Me Zeus Ata Messan AJAVON est un professeur de droit dans les
Universités du Togo et constitutionaliste de son état. Selon le
Coordonnateur, ceux qui veulent lui attribuer le titre du chef de fil
de l’opposition sont de mauvaise foi. « Le CST dont je fus le président
n’est pas une organisation politique. C’est un groupe composé
d’associations, des Organisations de défense des droits de l’homme et
partis politiques. Raison pour laquelle aucun membre de la société
civile n’a figuré sur la liste des candidats aux législatives de 2013.
Je leur avais d’ailleurs interdit l’usage du sigle CST au Parlement.
C’est de l’incongruité que de vouloir attribuer le titre du chef de
fil de l’opposition politique à quelqu’un qui n’est pas politique », a
laissé entendre Me Zeus Ata Messan AJAVON qui a ensuite martelé : « Ceux
qui ramènent ce débat savent à quel jeu ils se prêtent. C’est l’Anc qui
compte plus de députés au sein de l’opposition parlementaire et c’est à
son leader Jean-Pierre Fabre que revient le titre du chef de fil de
l’opposition…. Ceux qui veulent m’attribuer le titre du chef de fil de
l’opposition sont de mauvaise foi »
Une fois cette responsabilité située par la déclaration du
Coordonnateur, l’on avait pensé que le débat était clos sur ce sujet.
Erreur !!! Les dérives langagières et attaques verbales ont repris de
plus belles au point que la classe politique de l’opposition ne soit
durement secouée par des comportements incongrus et irresponsables. Mais
faut-il vivre continuellement dans cet esprit de haine viscérale que
les opposants ont les uns envers les autres ? Une attitude qui
n’encourage pas les populations, décrédibilise l’opposition elle-même
dans son ensemble et affaiblit de plus en plus la lutte. Le peuple ne
veut plus vivre ces situations qui n’augurent pas un lendemain meilleur.
Mais le peuple veut compter sur des hommes et femmes mûrs, pétris
d’une sagesse légendaire et rompus à la tâche. Des gens qui ont à cœur
les aspirations du peuple et qui se battent pour les accomplir
loyalement et non des gens qui passent tout leur temps à se donner des
coups. Ce sont des attitudes qui ont affaibli et continuent
dangereusement d’affaiblir la lutte et l’effort consenti par le peuple
togolais vers une alternance politique.
Il est donc temps que les acteurs de la classe politique de
l’opposition taisent leurs querelles de chapelle. Il est temps qu’ils
mettent au devant l’intérêt du peuple et non leurs intérêts propres et
prennent leurs responsabilités vis-à-vis du peuple togolais car
l’urgence, ce n’est pas de se lancer des diatribes ni de s’adonner aux
attaques verbales et dérives langagières mais de penser aux voies et
moyens adéquates qui pourront baliser la voie à une alternance en aidant
le peuple à se libérer du joug de la dictature implacable de cette
oligarchie archi-corrompue qui l’a pris en otage. Opposant togolais,
ressaisis-toi car il est encore temps pour que tu mettes fin à tes
gamineries qui ne t’honorent pas pour être utile et efficace au peuple
togolais épris de justice, de paix et d’alternance. La Nation te sera
gré. Idelphonse Akpaki, La Gazette du Togo VIA 27 Avril
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